Politique suisse

[Philippe47]

@Nagata :
Pour les urgences du CHUV j'ai malheureusement dû y avoir recours à quelques reprises depuis le COVID dont la dernière fois en janvier 2025. J'ai dû attendre une heure et demie avant que le médecin vienne.
Et après avoir pu rentrer le jour même j'ai dû appeler la cardiologie en fin de journée (secrétariat fermé) mais un médecin m'a rappelé presque de suite, a organisé un rdv pour le lendemain dans le service, m'a rappelé à 20h le soir pour confirmer le rdv et demander si tout était OK.
Franchement service nickel de la part du CHUV.

@Zeval
Je pense illusoire de croire que les coûts de la santé puissent baisser : vieillissement de la population, opérations de personnes très âgées, développement d'équipements de pointe dont l'acquisition coûte, etc.
C'est clair que le financement interroge (primes payées par les assurés, le reste par l'impôt) mais si chacun fait ce qu'il veut de son salaire c'est certain, cela ne devrait pas empêcher de réfléchir sur le bien-fondé de certaines dépenses quand on crie au loup quand il faut payer sa prime d'assurance maladie.
Et celui qui a la malchance de passer un mois à l'hôpital avec une opération à la clé, réalise tout de suite que la prime qu'il croyait payer pour rien depuis des années, ne couvre même pas le coût de son séjour

[Nagata-San]

Très vrai. Se pose aussi la question des écarts inter-cantons.

CHF 400+ pour une franchise 2500.- sur Vaud
CHF 199.- pour une franchise 2500.- sur Zoug.

Prestations identiques, primes 2x plus chère.

[your momo]

Il est évident que ce système est daubé, chaque année on nous promets que ce sera la dernière, mais rebelote on nous en en remet en moyenne 5%…
Vu le vieillissement de la population conjugué avec l’épanouissement thérapeutique, je ne me fais pas d’illusion sur le fait que la facture ne peut qu’augmenter. Et quand la charge n’est plus supportable individuellement, c’est l’état qui paie avec des subsides - donc nous, enfin ceux qui paient des impôts.

La gauche qui nous ressort sa prime liée au revenu, un truc bien moisi qui ferait payer encore plus ceux qui paie déjà des impôts et comblent aujourd’hui le trous des subsides cantonaux. Les tricheurs et profiteurs qui biaisent la société en ne payant pas ou peu d’impôts seraient les grands gagnants, vu que les pauvres eux ne paieraient de toute façon rien de plus.

On pourrait déjà commencer par fédéraliser la santé, comme la défense c’est dans l’intérêt général. Y’a pas de bonne raison que ça reste cantonal vu le succès du système actuel. Quand je voit le paradoxe de ce qui ce passe à Zoug, ça craint pour la cohésion nationale.
Après, réduire le nombre d’intermédiaires qu’un système de sois disant concurrence a permis de proliférer puis s’épanouir au cours des 25 dernières années ne pourrait que faire du bien…

[Yvan]

Et après avoir pu rentrer le jour même j'ai dû appeler la cardiologie en fin de journée (secrétariat fermé) mais un médecin m'a rappelé presque de suite, a organisé un rdv pour le lendemain dans le service, m'a rappelé à 20h le soir pour confirmer le rdv et demander si tout était OK.
Franchement service nickel de la part du CHUV.


Et celui qui a la malchance de passer un mois à l'hôpital avec une opération à la clé, réalise tout de suite que la prime qu'il croyait payer pour rien depuis des années, ne couvre même pas le coût de son séjour

Je partage cet avis sur la qualité des soins chez nous.

Mon dernier exemple en date: blessure sportive un samedi. Lundi j'appelle mon généraliste à 8h00 et dans la foulée: RDV médecin, RDV radiologie, résultats, RDV médecin, RDV orthopédie, fourniture d'une attelle. lundi (le même donc..) 10h00, tout était plié. Va trouver un autre pays avec une telle performance.

Quant au CHUV, expérience de qualité il y a quelques années après 2 hospitalisations de 4 jours suite à des passages aux urgences. Lorsque le pronostic vital est engagé, ça performe.

J'ai 2 membres de ma famille qui travaillent aux urgences. La plus grosse plaie aujourd'hui, avec un impact non négligeable sur les primes, c'est que les services d'urgence sont devenus le sac à bord**el du moindre bobo.
Pour un bout de coton-tige dans une oreille ou Charles-Henri qui s'est griffé le genou en jouant avec ses copains c'est go les urgences au CHUV. Et si le spécialiste n'est pas là dans les 10 min, c'est le scandale à la réception.
Et je vous passe l'état des urgences les nuits de week-end avec le résultat des nuits festives lausannoises, d'y avoir passé 2 nuits, c'est totalement lunaire..
Une optimisation des tris et des accès aux services d'urgence serait déjà un bon début.

[ze_shark]

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Les discussions aur la compensation des directions des assureurs me font rigoler.

A la louche 12*350*8m=34 milliards

Pourquoi de telles disparités cantonales ?
Quelle est la consommation de santé par habitant et pourquoi varie-t-elle ?

Quels sont les causes de consommation de soins qui pourraient être adressées ?
Quelle est, lar exemple, la part du tabac dans ces 34 milliards ?
Quelles sont les autres causes adressables ?

Si l'on veut pouvoir faire n'importe quoi, il faut en accepter les conséquences.

[bence]

Franchement le système Suisse n’est pas mauvais. Ici on a un système communiste-libéral, en rapide, t’es déclaré pauvre, retraité ou entrepreneur astucieux, ta prime est entre 0 et 20€ par mois. Si t’as le malheur d’être salarié pas déclaré pauvre, c’est 18.5% de ton brut qui va dans le système social qui couvre la santé. Ca finance aussi la retraite qu’on ne recevra pas.

Donc tu paies des milliers par mois pour ensuite aller dans le privé 8 fois sur 10 tellement ça peut prendre de temps dans le public.

[rbk]

Quelle est la consommation de santé par habitant et pourquoi varie-t-elle ?

Pour moi, ce serait la premiere question à laquelle il faudrait apporter une réponse
Ensuite il faudrait vérifier le nombre des bénéficiaires par rapport au nombre des cotisants

[Gringo]

Loi de Say: l’offre créée sa propre demande.

Cela explique les primes des zones citadines par rapport aux campagnes.

Les mentalités locales et l’auto contrôle des communautés villageoises.

Le seuil de douleur toléré et le recours aux soins alternatifs naturels (médecine de grand-mère).

Ce sont déjà trois pistes solides basées sur l’expérience.

[rbk]

J'étais la semaine dernière dans les montagnes Valaisannes où j'ai rencontré un paysan.
Le gars vient tout juste de prendre la retraite à 65 ans, il a deux prothèses de hanche, une prothèse de genou, une épaule et la colonne en vrac.
Depuis le parking il faut marcher sur 300m de dénivelé (ce qui n'est pas extraordinaire mais il faut le faire) pour aller voir son troupeau sur l'alpage.

Au bureau j'ai un collègue qui a 20 ans de moins, il est en pleine forme (il fait des trails de plus de 100km). Il est arrivé un jour svec un certificat de son médecin pour se faire acheter un bureau assis/debout pour un soit disant mal de dos.
Ce gars doit faire des dizaines de séances de physio chaque année au frais de notre assurance.

[Nagata-San]

J'ai assisté à une conférence captivante, qui déborde bien au delà de la cyber, de la part d'un vrai expert.
Ultra intéressant, de l'approche scientifique de toutes menaces (y compris politiques, cyber, hoax, drônes, milices, médias etc), aux outils développés, sens de reflexion mais aussi des questions de souverainetés soulevées. On ne réalise pas la complexité des situations prises en charge, qui inclue tout le risk management, mais aussi les conséquences économiques et politiques liées.
Certains ici le penserait rouler en Tesla pour sûr


"GÉRALD VERNEZ
Colonel EMG
Délégué du Département fédéral de la défense, de la protection
de la population et des sports pour la cyberdéfense DDPS
Gérald Vernez a étudié la géologie (Lausanne), la météorologie
(Strasbourg) puis la politique de sécurité (Ecole polytechnique
fédérale de Zürich (EPFZ) et Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN)).
Sa carrière professionnelle a débuté dans le génie civil, la
construction de tunnels et la gestion des risques.
En 1996, il entre à l’Etat-major général (groupe des opérations)
comme collaborateur scientifique. Dès 2000, il met sur pied les
opérations d’information de l’armée. En 2009 il devient chef EM
de l’Etat-major de conduite de l’armée puis en 2011 directeur
suppléant pour l’élaboration de la Stratégie nationale de protection de la Suisse contre les cyberrisques. En 2013, il est nommé
délégué du chef de l’Armée pour la cyberdéfense. Il élabore la
stratégie de cyberdéfense de l’armée et devient en 2015 chef cyberdéfense de l’armée. Depuis le 1er juillet 2017, il est délégué
du DDPS pour la cyberdéfense.
Officier de milice, il est colonel d’Etat-major général.
En charge de consulting sécurité aux JO de Paris entre autres"

[vravolta]

Pour connaitre tant le coté médecin (ma femme) que structure de financement du système de santé, ce que j'en retire est qu'il y a un vrai problème d'attitude de consommation des soins de la part du patient. Je le vois aussi passer avec les raisons pour lesquelles mes collaborateurs vont consulter. Ensuite, on a aussi un problème des structures de soins: On a massivement construit des hopitaux un peu partout, probablement trop, et surtout adaptés à je dirais un certain confort. Puis on a découvert que faire de l'hotelerie en milieu hospitalier coutait une blinde et on a développé l'ambulatoire qui effectivement est une manière bien plus économe de soigner un cas. Le hic, c'est que quand on transfère vers l'ambulatoire un patient qui avant aurait été hospitalisé, ben le cout de l'hopital et des médecins, il reste et donc si le cout pour soigner le cas a baissé, le cout pour le système a augmenté car on paie à double. Or, on ne va pas raser ces hopitaux, ils sont là et on les a déjà payés => on est condamnés à continuer de les amortir. Mais en réalité, si on faisait table rase de l'existant,, on construirait un petit nombre d'établissements avec des lits équipés grosse artillerie pour les grosses chir, les soins intensifs, les grands brulés, etc. Et pour le reste, ce serait de l'hospitalisation à domicile avec des armées de soignants non médecins qui appliquent des protocoles sous la supervision de médecins qui du coup gèrent ainsi en parallèle un nombre bien plus important de patients, avec des outils adaptés à ca: aujourd'hui on fait des miracles en termes de capteurs connectés et de remontés d'alertes: il n'y a pas besoin de payer un lit dans une structure hospitalière pour un patient qui dans 99% des cas n'a besoin en réalité que d'une prise de sang chaque jour et qu'on lui fasse couler une perf la journée avec un examen de routine matin et soir.

L'autre erreur qu'on commet, c'est que pour réduire les couts, on se lance dans l'augmentation des tâches administratives à la charge des médecins, ce qui n'est pas une bonne manière de les exploiter car eux, ils ont un cout horaire qui correspond à leur formation, peu importe que ce temps soit utilisé à remplir un formulaire ou à sauver des vies. Je vous jure que je n'exagère pas quand le vous dis qu'un gros mi temps de ma femme est consacré à remplir des formulaires, à faire des doubles saisies dans des systèmes pas interfacés dont la logique n'est pas la même, etc.

La question des salaires de certains spécialistes ou des directeurs de caisse est en fait un leurre qui attire l'attention de tous et est pratique pour essayer de faire passer au passage un message politique, mais à l'échelle du système, vous pouvez ramener ces montants à 0, vous n'aurez rien gagné. e problème est sur la masse = ce qui ne coute que quelques centaines de CHF, mais qu'on va faire souvent. En fait, si le fait d'augmenter l'offre entraine une augmentation de la consommation, c'est la preuve que la population ne va pas seulement chez le médecin quand elle en a vraiment besoin mais aussi pour des motifs futiles. C'est véridique que des gens prennent RDV car ils ont un rhume pour qu'on leur donne quelque chose qui débouche le nez et donne un coup de boost. Ca pour moi, ca ne relève pas de la médecine. Quand j'ai un rhume, je vais au boulot avec un masque, je fais une journée un peu plus light et je vais me coucher plus tot le soir. Mais jamais je n'imaginerais d'aller consulter pour ca. Je me casse un orteil en tapant dans un pied de meuble? J'ai pas besoin d'une radio: je me le strappe avec celui d'à coté sans même en parler à ma femme et dans un mois, je peux recommencer à courir. Je me fends une cote dans un choc au karting? Je ne vais pas demander un antidouleur ni faire une radio, je sais que je vais avoir mal quelques jours, que je serai réveillé chaque fois que je me retourne la nuit et que ca passera. Mais la population moyenne a été mal habituée et ira à chaque fois aux urgences pour ca. Alors OK, j'ai peut être un savoir un peu spécifique car quand un fait du bateau hauturier, on est formés à se soigner pas mal soi même car bien souvent, il est illusoire de pouvoir disposer d'un médecin. Mais cette formation de base, elle ne demande pas un QI de 140 et 6 mois d'études et donc elle pourrait être dispensée à toute la population qui alors se mettrait à utiliser le système de santé à bon escient. Mais à quel moment on a mis ce savoir basique au programme scolaire? Juste jamais. On s'en remet au bon sens alors qu'on sait que ce dernier se perd. L'armaillli en gruyère, ces soins de base, il les maitrisait par la force des choses car le premier médecin, il etait à 3 heures de marche aller retour de son chalet et qu'il avait un horaire de traite à respecter. Le citadin, pourquoi il se fatiguerait? Le médecin est à 5 mn à pied et le salaire continue de tomber sur son compte quand il y va. Donc le gros du travail selon moi, il est dans la redéfinition de l'outil de soin et donc il faut une grosse réflexion des cantons voire même de la confédération pour restructurer l'existant et faire que la transition vers l'ambulatoire réduise les couts globaux plutot que de les augmenter. Et le second point est une question d'éducation de la population. Tout le reste n'est qu'une diversion qui n'aura pas plus d'efficacité que le pouvoir protecteur du doudou de mes filles.

[Leuen]

Les gens ont certainement leur responsabilité dans leur façon de consommer la médecine, c'est sûr. Et il y a un vrai manque d'éducation à ce niveau là.

Après, il y aurait aussi quelque chose à dire du côté du corps médical. Un proche, même pas 40 ans, sédentaire, vapoteur et en léger surpoids, fait un bilan sanguin. On lui trouve un cholestérol trop élevé. Hop sous statines.
On ne lui a pas expliqué qu'il pourrait éliminer 2-3 facteurs de risques en pratiquant une activité physique régulière et en adaptant un peu son régime. Au final, il va peut être se retrouver avec un traitement pour les 30-40 années à venir au lieu de ça.