2012 - le cauchemar

[ze_shark]

Pour une fois, je vais être d'accord, du moins en partie, avec ces braves gens. Bulle immobilière ? Sans contestation possible. Pas seulement dans les prix, mais aussi dans l'offre pléthorique. Des forêts de grues et d'immeubles en construction à perte de vue, partout. Dans le sud, dans l'est. Des montages financiers où la valeur surévaluée du terrain est le collatéral au prêt pour la construction d'un gratte-ciel qui pousse dessus. Une explosion des prix, des achats spéculatifs où le plus grand risque semble être celui de ne pas en prendre.

Différence avec l'Espagne: une économie industrielle robuste, même si la transition d'économie d'exportation à économie de consommation est des plus délicats à négocier. A mon très humble avis, le risque résultant d'instabilité politico-économique est plus important que les effets de la bulle immobilière. Les provinces et le gouvernement central ont les moyens de réguler le second, mais le premier ?

[Corsugone]

Quand la bulle chinoise éclatera … On regrettera les subprimes et les dettes souveraines .....

[ze_shark]

Encore une source qui connaît la Chine par le biais de stats publiées sur internet ?
La Chine en est à son deuxième plan quinquennal mandatant une augmentation de 15% par an du salaire minimal, salaire minimal qui n'a de toute manière plus cours dans les grandes régions manufacturières où la demande de main d'oeuvre excède l'offre, ce qui permet aux ouvrières de faire du job hopping au plus offrant. Le "cours" du renminbi s'apprécie en dépit de la faiblesse du dollar. La rivière prend son temps, mais elle coule d'amont en aval.

Malgré tous les maux dont souffre la Chine et la difficulté énorme de négocier en une décennie des changements si profonds à une si large échelle, ils ont un outil extrêmement puissant: le pouvoir. Dans nos démocraties occidentales, exécutif et législatif ne sont pas forcément d'accord (cf Etats-Unis), parfois le judiciaire s'en mêle, la pression électorale force à des compromis à courte vue, et le politique a une prise très faible sur l'économie. Là-bas, le parti décide, les provinces ont une énorme marge de manoeuvre tant qu'elles restent dans le cadre des objectifs fixés dans le plan. On consomme trop d'électricité par rapport au plan ? Coupure et chômage forcé toutes les deux semaines. On ne consomme pas assez ? Une semaine de vacances en Octobre pour que la populasse n'ait rien d'autre à faire que d'aller dépenser ses économies. L'absence de droits individuels se traduit par un bien plus grand pouvoir d'action sur l'ensemble. Lorsque l'Etat n'est pas propriétaire ou actionnaires des grandes entreprises, la symbiose est clairement établie. C'est largement critiquable d'un point de vue des droits individuels, mais incomparable en termes de pouvoir décisionnel. Je ne crois pas que les occidentaux le comprennent.

[Yvan]

On dirait un electrocardiogramme plat...
Tuuuuuuuuuuuuuuuuu...........

[ze_shark]

Si tu as le même graphique avec le volume d'achats d'euros de la BNS, ça doit être intéressant.

[Corsugone]

Croissance à 7%, consommation électrique faible, la chine invente la croissance perpétuelle. Le secret, des "emplois d'avenir hollandiens" pédalant sur une armée de vélos.

[Avgas]

Si tu as le même graphique avec le volume d'achats d'euros de la BNS, ça doit être intéressant

Et celui des pertes sousjacentes...

[Corsugone]

Les nouvelles du jour sont rassurantes.

L'agence de notation Egan-Jones a abaissé vendredi la note souveraine de l'Espagne de CCC+ à CC+, évoquant le ralentissement économique du pays, la situation financière de ses régions et les difficultés de son secteur bancaire.

L'Espagne devra "inévitablement" à nouveau renflouer certaines de ses banques et régions en difficulté, estime Egan-Jones dans un communiqué, enfonçant davantage la note du pays dans la catégorie spéculative ("junk").

Les ministres de Finances de la zone euro avaient approuvé plus tôt dans la journée les termes d'un prêt pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros pour recapitaliser les banques espagnoles, mais le montant exact de l'aide ne sera fixé qu'en septembre.

Par ailleurs, la région de Valence, lourdement endettée, a annoncé qu'elle en appelait à l'aide financière du gouvernement central, provoquant un nouvel accès de fièvre sur les marchés et compliquant encore la tâche de Madrid qui souhaite éviter coûte que coûte une aide extérieure directe.

Le gouvernement espagnol anticipe désormais une contraction économique de 0,5% en 2013, après un recul du produit intérieur brut (PIB) de 1,5% cette année.

Madrid est noté BBB+ par Standard & Poor's, Baa3 par Moody's et BBB par Fitch.

[Corsugone]

L'Allemagne passe à la casserole .....

[Corsugone]

Quelqu'un connait-il ce gus ? Peter Schiff, économiste américain de son état ayant annoncé la crise des subprimes de 2008 bien avant son avènement.

Ci-dessous une vidéo montrant un aéropage d'Analystes rigolant à chacune de ses interventions datées entre 2006 et 2007. Il annonçait la crise des subprimes, édifiant



Aujourd'hui, ce qu'il annonce pour les deux prochaines années ....

“A la suite de la crise financière de 2008, le gouvernement est venu à la rescousse en imprimant beaucoup de dollars, en renflouant les banques, en soutenant le marché immobilier, en augmentant la dette de plusieurs billions de dollars pour qu’on puisse acheter des choses qu’on n’avait pas les moyens de s’offrir. Tout ce qu’on a fait, c’est repousser l’échéance.”

“Oui, un krach va se produire, que ce soit en 2013, 2014 ou un peu plus tard, difficile à dire avec certitude, je ne peux pas dire quand ça arrivera mais je peux affirmer que ça arrivera.”

[Corsugone]

Benjamin CORIAT, Professeur d’économie à l’université Paris 13, Membre du collectif “ Les économistes atterrés ” Co-auteur de « 20 ans d’aveuglement – l’Europe au bord du gouffre », 2011, Ed. Les liens qui libèrent.

"Qui doit payer la dette ? La dette doit-elle être restructurée ?"

[vince_1972]

Vraiment impressionnant, le Peter... tout le monde se fous de lui et pourtant....

Chapeau bas....

Quelqu'un connait-il ce gus ? Peter Schiff, économiste américain de son état ayant annoncé la crise des subprimes de 2008 bien avant son avènement.

Ci-dessous une vidéo montrant un aéropage d'Analystes rigolant à chacune de ses interventions datées entre 2006 et 2007. Il annonçait la crise des subprimes, édifiant



Aujourd'hui, ce qu'il annonce pour les deux prochaines années ....

“A la suite de la crise financière de 2008, le gouvernement est venu à la rescousse en imprimant beaucoup de dollars, en renflouant les banques, en soutenant le marché immobilier, en augmentant la dette de plusieurs billions de dollars pour qu’on puisse acheter des choses qu’on n’avait pas les moyens de s’offrir. Tout ce qu’on a fait, c’est repousser l’échéance.”

“Oui, un krach va se produire, que ce soit en 2013, 2014 ou un peu plus tard, difficile à dire avec certitude, je ne peux pas dire quand ça arrivera mais je peux affirmer que ça arrivera.”

[wat]

Encore une source qui connaît la Chine par le biais de stats publiées sur internet ?
La Chine en est à son deuxième plan quinquennal mandatant une augmentation de 15% par an du salaire minimal, salaire minimal qui n'a de toute manière plus cours dans les grandes régions manufacturières où la demande de main d'oeuvre excède l'offre, ce qui permet aux ouvrières de faire du job hopping au plus offrant. Le "cours" du renminbi s'apprécie en dépit de la faiblesse du dollar. La rivière prend son temps, mais elle coule d'amont en aval.

C'est intéressant mais si le marché du travail est à la faveur des employés, alors comment expliquer les conditions de travail manifestement toujours déplorables dans les usines Foxconn ? Une latence à l'amélioration ?

[dahu]

Les conditions de travail chez Foxconn sont probablement bonnes selon les standards de là-bas, je suis certain qu'il y a de nombreuses entreprises plus petites avec des conditions bien plus déplorables que chez Foxconn, à la seule difference que ce n'est pas médiatisé chez nous.

[ze_shark]

La réponse est assez complexe.
Conditions déplorables, dans le contexte local, c'est un peu vite dit. Il y a quatre types de doléances:
1) les jumpers. Pour la plupart des employés d'encadrement qui n'ont pas tenu la pression. L'entreprise n'est pas connue pour avoir un style de management compréhensif, de tout en haut à tout en bas.
2) les accidents, notamment l'explosion dans l'usine d'usinage des coques d'iPad
3) l'activisme gravitant autour d'Apple, dont certains rapports (pas tous) étaient de la désinformation/fabrication
4) les conditions générales de travail dans le secteur manufacturier en Chine, les standards "locaux".

Si 1 & 2 sont clairement liés à Foxconn, ils peuvent être considérés comme mineurs à l'échelle d'une entreprise qui emploie un million de personnes.
3 & 4 oscillent à mon avis entre l'angélisme, la naïveté et l'ignorance.

Je n'ai personnellement pas visité les usines en question, par définition quasi personne ne peut y entrer, mais pour en avoir visité pas mal d'autres dans les plus grandes régions manufacturières de Chine, les commentaires relèvent la plupart du temps des catégories 3&4. L'énorme majorité de la main d'oeuvre manufacturière est migrante, des jeunes femmes et hommes qui vont bosser à 2000 bornes de leur village natal pour échapper à la misère paysanne et envoyer des sous à leur famille.
Entre un salaire plus élevé et des conditions de travail meilleures, la plupart choisira la première solution plutôt que la seconde, dans les limites de l'acceptable.
Si les heures supplémentaires "offertes" sont insuffisantes, les ouvriers se barrent. Ils veulent bosser 60 à 70 heures par semaine pour gagner le plus possible.
Le but est de travailler pour survivre et faire survivre, puis s'acheter un téléphone cellulaire, puis les biens de consommation basiques. Le job hopping a lieu, mais résulte d'un compromis entre les facteurs ci-dessus. De plus, toute les usines des marques et fournisseurs de marques occidentales sont auditées régulièrement et de manière assez rigoureuse. C'est un filet, il y a des mailles, mais elles sont assez fines.

Conditions déplorables, sans nul doute aux standards européens, mais dans le contexte local, c'est ça ou crever de faim les pieds nus dans la boue.
Et les consommateurs que nous sommes devraient réfléchir à deux fois avant de fustiger les "délocalisations" car notre pouvoir d'achat dans beaucoup de secteurs est étroitement lié avec la structure de coût manufacturière en Chine.