Renault restyle son Captur en proposant sa finition luxe.
Les crossovers grignotent toujours plus de part de marché et ce type de véhicule est particulièrement prisé dans nos contrées mélangeant ville et campagne en quelques kilomètres. Malgré son titre de crossover urbain le plus vendu d’Europe en 2016, Renault a décidé, face à la concurrence toujours plus pressante, de réagir par un facelift de son Captur. Alors que près de 50% des immatriculations dans notre pays sont en transmission intégrale, la firme au losange n’a pas jugé utile d’enfin proposer une telle option pour un autre modèle de sa gamme que le Koleos. Est-ce la bonne direction à adopter alors qu’Audi, Volkswagen ou Hyundai sortent l’un après l’autre des modèles similaires à quatre roues motrices? Est-ce que la différence de prix est significative pour justifier de se passer de cette technologie ? C’est sur cette question que j’ai travaillé durant mes deux semaines d’essai au volant d’une finition “Initiale Paris”.
Le Captur m’a toujours été agréable à l’oeil. Un design simple, des proportions toutes en maîtrise et un ensemble dynamique m’avaient déjà séduit pour la première génération. Ce facelift n’a rien de révolutionnaire mais des améliorations bienvenues font leur apparition. Un nouveau dessin des feux de jour par l’adoption d’un “croissant” LED aussi élégant que discret surmonté des projecteurs “Pure Vision”, full LED également, entourant la calandre et son énorme sigle dorénavant incontournable. Des lignes fluides et en rondeur, nous rapprochant du grand frère Kadjar, nous amènent sur des portes proposant de bonnes ouvertures autant à l’avant qu’à l’arrière où des feux LED à effet 3D ainsi qu’un petit becquet terminent ce design amélioré et réussi. La couleur Noir Améthyste, propre à la finition haut de gamme précitée, est également très élégante.
L’intérieur m’a scotché. Certes cette finition est la plus soignée proposée mais les plastiques utilisés sont bons pour la partie supérieure et le tableau de bord ainsi que les panneaux de porte sont recouvert de cuir du plus bel effet. Ce sont les sièges qui gagnent la palme car bien enveloppants et très confortables, avec la petite incrustation “Initiale Paris” pour rappeler à qui nous avons affaire. Les couleurs possibles pour égayer cet intérieur sont dans l’air du temps et permettent de nombreuses possibilités. Ajoutez à cela le toit panoramique fixe et l’intérieur est baigné de lumière.
Les dossiers des places arrières sont très verticaux mais permettent, du coup, d’accueillir un bon “mètre huitante” sans trop de soucis et offrant de la place pour les jambes. L’installation d’un siège enfant est également aisée. Côté coffre, nous sommes sur une longueur totale de 4’122 mm donc si le volume est bon par rapport à la concurrence, la surface disponible manque de profondeur obligeant à devoir charger plutôt en hauteur. Un double plancher permet d’obtenir un sol plat lorsque les sièges arrière sont rabattus mais l’ensemble parait tout de même court pour pouvoir s’établir en tant que voiture principale de la famille.
En s’installant à la place conducteur, la prise en main du volant en cuir pleine fleur est aisée. La zone centrale du tableau de bord bénéficie d’un écran tactile de 7″ par l’adoption du R-Link Evolution. La ventilation se gère à l’ancienne et, petite constatation, cette partie présente des similarités à bien des modèles du losange mais également avec la nouvelle Alpine A110 ou comment se consoler d’avoir une âme sportive dans un crossover urbain. Petit bémol sur les informations disponibles derrière le volant. Aucun écran multi-informations disponible et une présentation plus que simpliste se limitant au régime, aux différentes jauges ainsi qu’à la vitesse de manière digitale. Je vous avoue que cet aspect détonne par rapport au reste bien plus raffiné.
Mettons-nous en marche et voyons si ce Captur est également redoutable sur les routes. L’excellent et fiable 1.5 dCi développant 110 ch à 4’000 t/min pour 260 Nm dès 1’750t/min a fait ses preuves dans beaucoup de modèle de la marque, du groupe ou de l’alliance. Preuve en est, encore une fois, que Renault n’a pas voulu révolutionner un produit qui fonctionne bien et souhaite, peut-être, se démarquer de la concurrence en proposant un moteur rendant 100 cm3 pour une puissance équivalente. Le démarrage se fait en douceur et la sonorité du dCi pas trop présente bas dans les tours. Le climat lors de cet essai était pourtant propice à des vibrations intempestive d’un bloc diesel froid mais il n’en est rien.
En ville, le Captur est dans son élément. La position de conduite haute et le savoir faire de Renault concernant la taille des montants “A” nous offre une bonne vision de l’environnement nous entourant. Le moteur se montre très souple et vraiment disponible à la moindre sollicitation pour autant que nous restions dans la plage de régime du couple maximum. La capacité de rouler un rapport en-dessus n’est clairement pas envisageable au vu de la cylindrée, point sur lequel l’ancien 2.0 dCi excelle mais c’est une habitude à prendre et l’étagement de la boite manuelle à six rapports nous aide grandement.
Un gabarit plus court que la concurrence, même si ça se joue à quelques millimètres, son agilité est vraiment appréciable. Le rayon de braquage très bon, une direction précise et une volonté de virer à plat sont autant de bonnes surprises. Les aides fournies par le R-Link Evolution que sont la caméra de recul, le radar à 360 degrés ainsi que l’Easy Park Assist mettent en confiance et permettent “d’éviter les petits chocs et éraflures qui sont le lot quotidien de la conduite en milieu urbain” dixit le pack presse de ce facelift.
L’amortissement des aspérités de la route est confortable et la sensation de tangage est tout aussi convaincante que celle du roulis dont je parlais plus haut. Historiquement tiraillés entre efficacité et confort, le travail sur les châssis des modèles de la génération actuelle nous amène à des résultats en nette amélioration. Il permet d’offrir un voiture confortable sans pour autant être victime de mal de mer avec une caisse bougeant dans tous les sens, souvent amplifié lorsque le centre de gravité s’élevait. Ce n’est plus le cas et c’est tant mieux !
En dehors des villes, le Captur reste toujours agréable. Toutefois, autant le 1.5 dCi pouvait se faire discret, autant sa sollicitation lors d’accélérations vives ainsi qu’en évolution au-dessus de 50km/h se révèle plus bruyante. Ce petit bloc est volontaire et, sans se transformer en fusée, n’est pas ridicule lorsqu’il s’agit de s’intégrer au trafic ou de se lancer sur autoroute. Si le sixième rapport ne nous permet pas d’atteindre les 1’750 t/min représentant le couple maximum lorsque nous sommes à 80 km/h, il permet de se caler entre 2’250 et 2’500 t/min sur autoroute pour éviter de rétrograder en cas de dépassement et, à ces régimes, le bruit émanent du moteur reste malgré tout supportable.
Le freinage est assuré par des disques ventilés de 258mm à l’avant ainsi que des tambours de 9″ à l’arrière, gage d’entretien minime. Il se révèle sans surprise et efficace pour l’utilisation dévolue à notre modèle et la sensation à la pédale est directe et agréable. La consommation est donnée à 3.7L/100km NEDC par le constructeur, chiffre qui m’a tout de suite semblé très optimiste. Les températures hivernales empêchant le bloc d’arriver rapidement à bonne température et le fait que ce dernier accusait à peine 5’000 kms ont peut-être une incidence mais ma consommation s’est établie à 7.2L/100. C’est, pour moi, la conséquence de l’impossibilité de rouler en-dessous du régime de couple maximum de 1’750 t/min. Si les données constructeurs semblaient optimistes, le résultat est assez décevant.
J’émettrai encore une petite réserve sur le contrôle de traction, très présent. Les chutes de neige de ce mois de décembre additionnées aux températures hivernales nous confrontent à des routes à l’adhérence précaire mais lorsque chaque accélérations amène une sollicitation de l’ESP, ça a tendance à m’agacer à la longue. De plus, le système devient handicapant sur route couvertes de neige tassée car l’anti-patinage est tellement zélé qu’on se retrouve planté. Et c’est à ce moment que la question de la transmission intégrale ressurgit.
En finalité, ce Captur est une bonne surpris tant dans son look “Initiale Paris” que dans son utilisation. Si sa taille et ses volumes ne permettent pas d’en faire la voiture principale de la famille, elle excellera dans son rôle de numéro deux. Le prix, comparé à des modèles diesel similaires dépourvus de transmission intégrale, est dans la moyenne avec très peu d’option à rajouter au final. Je serai plus nuancé, pour le marché suisse, par l’adoption d’un moteur diesel au vu du ralentissement actuel des immatriculations de ces motorisations mais, surtout, sur l’indisponibilité d’une transmission intégrale. Si le diesel a encore une certaine longueur d’avance au niveau du couple (le TCe 120 ne développe que 205 Nm à 2’000 t/min), l’absence d’une offre à quatre roues motrices doit faire plus réfléchir les consommateurs.
Les transmissions intégrales de chez Audi et VW sont proposées respectivement à CHF 41’200 et CHF 38’350 en essence mais, surtout, avec des blocs bien plus puissants et, forcément, plus gourmands en consommation donc plus coûteux à l’utilisation. Hyundai nous inonde de publicité avec son nouveau Kona proposant le 1.6 T-GDi AWD dès CHF 29’900 mais là encore, aucune comparaison n’est possible du point de vue des performances annoncées tant ce modèles boxe aussi dans une autre catégorie.
Les seules alternatives “comparables” résident dans le Ford EcoSport, proposant la transmission intégrale couplée à une motorisation diesel 1.5L développant 125ch pour un prix commençant à CHF 22’900 pour aller jusqu’à 28’500 en finition ST-Line, ainsi que dans le cousin du modèle essayé, le Nissan Juke, disponible avec la même motorisation mais quatre roues motrices. Vous en conviendrez, la transmission intégrale n’est de loin pas une généralité pour ces crossover urbains donc Renault reste en bonne position avec ce facelift du Captur pour toujours être dans le peloton de tête des ventes dans ce segment. L’arrivée de nouveaux concurrents, bien que plus chers et plus puissants, pourrait faire changer la donne dans les prochains mois. De là à ce que Renault se décide à adopter la transmission intégrale sur une vraie 2ème génération de Captur, il y a encore un sacré pas. Affaire à suivre donc.
Prix et options du véhicule essayé
Renault Captur “Initiale Paris” dCi 110 | CHF 31’000 | € 28’500 |
Toit verre fixe | CHF 700 | € 500 |
Roue de secours normale | CHF 150 | € 130 |
Carrosserie Bi-Ton | CHF 800 | € 740 |
Total | CHF 32’650 | € 29’870 |
Données techniques – face à la concurrence
Renault Captur “Initiale Paris” dCi 110 |
Opel Crossland X Ultimate 1.6 Diesel |
Peugeot 2008 Allure BlueHDi 120 |
Seat Arona Xcellence 1.6 TDi |
|
Moteur | L4 1’461cm3 | L4 1’560cm3 | L4 1’560cm3 | L4 1’598cm3 |
Puissance (ch / t/min) | 110 / 4000 | 120 / 3500 | 120 / 3500 | 115 / 3250-4000 |
Couple (Nm / tr/min) | 260 / 1750 | 300 / 1750 | 300 / 1750 | 250 / 1500-3200 |
Transmission | traction | traction | traction | traction |
Boite à vitesses | man. 6 | man. 6 | man. 6 | man. 6 |
RPP (kg/ch) | 11.6 | 11.0 | 10.0 | 15.7 |
Poids DIN (constr.) | (1280) | (1322) | (1200) | (1810) |
0-100 km/h (sec.) | 11.4 | 9.9 | 9.6 | 10.1 |
Vitesse max. (km/h) | 180 | 187 | 192 | 185 |
Conso. Mixte (constr.) | 7.2 (3.7) | (4.0) | (3.7) | (4.1) |
CO2 (g/km) | 98 | 103 | 96 | 108 |
Réservoir (l) | 45 | 45 | 45 | 40 |
Longueur (mm) | 4122 | 4212 | 4159 | 4138 |
Largeur (mm) | 1778 | 1825 | 1739 | 1780 |
Hauteur (mm) | 1566 | 1605 | 1556 | 1543 |
Empattement (mm) | 2606 | 2604 | 2538 | 2566 |
Coffre (L) | 455 / 1235 | 410 / 810 | 350 / 1194 | 400 |
Pneus | 205/55 R17 | 215/50 R17 | 195/60 R16 | 205/60 R16 |
Prix de base (CHF) | 31’000 | 31’500 | 30’820 | 30’250 / 30’850 |
Prix de base (EUR) | 28’500 | 27’050 | 24’850 | 23’895 |
Nos remerciements à Renault Suisse pour le prêt de ce Captur Initiale Paris.
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