Essai Peugeot 308 GTi
Continuant ma route, ça arrache toujours autant et le moteur ne s’essouffle pas pour un sou. En prenant confiance sur la tenue de route, j’ai tout de même remarqué que le défaut des GTi traction, principalement françaises, est toujours présent. Un train avant rivé au bitume et un essieu arrière qui essaie de suivre comme il peut. Quand nous nous approchons de la limite, l’arrière a vraiment tendance à vouloir rattraper l’avant de manière plutôt malsaine. Ce “défaut” est vraiment visible dans les enchaînements de petits “virolets” ou lorsque je rentre trop fort en épingle. Cette sensation nous amène sur le point noir de ce moteur. Lorsque la voiture commence à partir en vrille, il est préférable de lâcher l’accélérateur et c’est toute la pression mécanique qui est relâchée, à commencer par la pression de ce turbo omniprésent. Toutefois, lorsque le contrôle est repris et la pédale écrasée à fond, il ne se passe rien ! Ou, plus exactement, il faut bien une seconde avant que la cavalerie déboule. Par cette expérience, je souhaite démontrer que le turbo est clairement trop présent pour pouvoir développer 270 ch et, autant ça amène quelques accélérations malvenues en ville, autant en conduite sportive, la réactivité du moteur s’en ressent et les 1598 cm3 de cylindrée affichent leurs limites.
Concernant la maniabilité, le poids annoncé par Peugeot Sport nous fait espérer du positif. La réalité, même si elle n’est pas catastrophique, nous donne tout de même une voiture moins vive qu’espéré. Assez lente dans les transferts de poids, si nous voulons garder une bonne motricité, le soucis de l’essieu arrière ne suivant pas très bien nous donne l’impression d’une répartition des masses mal maîtrisée. Les grosses gommes n’améliorent pas la légèreté et les retours de couple dans le petit volant et le sentiment est toujours le même, il m’est impossible de conduire proprement car trop de petits défauts accumulés font que cette 308 GTi n’arrive clairement pas au niveau d’une tenue de route d’une Renault Megane RS saluée durant toute sa production pour son efficacité dans ce domaine. Le freinage, bien que performant, n’est pas le coup d’arrêt espéré par les équipements précités mais reste de bonne facture et, surtout, équivalent sur l’ensemble du test donc endurant.
La conclusion de cette partie sportive est que Peugeot nous a produit une voiture sobre avec un gros poumon, mais qui arrive rapidement à ses limites donc qui n’est pas une réelle sportive destinée à enchaîner les tours de circuits. L’accumulations des petits défauts précités nous force à reconsidérer la sportivité même de la bête et nous amène à la conclusion que Peugeot est certes revenu dans le giron des GTi, se trouve sur la bonne voie pour y rester mais devra améliorer encore bien des choses avant de pouvoir être compétitif par rapport aux rivaux. A moins que la volonté de PSA soit de s’imposer sur un secteur plus confort que sportif, comme mentionné en début d’article, mais là aussi des améliorations sont à amener.
Conclusion d’ensemble
Il ne faut pas être trop sévère avec les ingénieurs de Sochaux. Cette 308 GTi est une bonne et belle voiture mais trop “passe partout” selon moi. Si je n’ai décrit que la conduite citadine et sportive, ce modèle n’est pas en reste au niveau de ses capacités de routière sur longs trajets. L’habitacle bien insonorisé (sauf pour le différentiel, mais c’est un autre débat), les sièges à l’allure sportive mais restant confortables et la bonne visibilité générale permettent d’aligner les kilomètres, sans pour autant concurrencer les routières de la marque au lion.
Ce qui fait plaisir est de revoir Peugeot Sport s’atteler à de vraies sportives du point de vue des performances, ce qui pourrait définitivement tourner la page historique des GTi des années 80 et nous démontrer que Peugeot veut réellement revenir fort sur ce segment. Les ingrédients sont là, le savoir-faire aussi mais les petites remarques sur l’essai de cette 308 GTi, ressortant certainement dans les critiques d’autres spécialistes, doivent être prises au sérieux et améliorée si le groupe PSA, fraîchement additionné d’Opel, veut perdurer.
Couac et constatation
Pour commencer, je parlerai d’un gros couac. En effet, me promenant dans les rues de Martigny et sur sa place centrale pavée, je suis tombé d’un coup d’un seul en panne. Affichant 6’000 km, c’est tout de même inquiétant et il m’est impossible de redémarrer ou même de mettre le “contact”, la voiture n’étant plus alimentée électriquement. Après quelques secondes de réflexion, j’ouvre le capot et m’aperçois que le positif de la batterie est tout simplement déconnecté. En fait, le système se présente comme une sorte de “clip” serrant la cosse de batterie mais les vibrations sur les pavés ont eu raison de cet attache certainement mal finie. Un peu limite pour une voiture étant appelée à être chahutée.
Encore un couac. Quinze jours d’utilisation intensive et deux fois l’écran central s’est totalement bloqué. Quand j’explique plus haut tout ce que cet écran est appelé à gérer, il est fâcheux qu’il soit hors d’usage. La solution est simplement de couper et remettre le contact mais c’est assez gênant malgré tout et ça n’arrive jamais au bon moment, forcément.
Une constatation maintenant. J’ai beaucoup parlé des performances sportives de la mécanique proposée mais pas de l’efficience. Si je parle de ce sujet dans ce chapitre c’est parce que la différence entre la consommation théorique et réalisée me laisse sans voix. Mon périple au “petit” volant du lion a duré 1’100km et j’ai calculé la consommation sur une utilisation mixte en enlevant les tests jugés sportifs décrits plus haut et le résultat est de 7.2L/100 ce qui, comparé aux 6L annoncés par l’étiquette énergétique en mixte, m’interpelle grandement. De plus, sur les 1’000km environ dévolu à cette moyenne, il y a bien eu 50% d’autoroute, 25% de campagne et que 25% de ville. Il est clair qu’un effort a été effectuée par Peugeot sur la réduction de la cylindrée et du poids annoncé (mais pas vérifié) de la 308GTi afin d’obtenir une des consommations constructeur la plus basse du segment mais ne vous attendez pas à véritablement consommer ce qui est annoncé. De plus, en cas de pied lourd amenant une grande utilisation de la suralimentation, les chiffres s’envolent vites en-dessus de 12-13L/100 km.