Citadine conjuguant un excellent rapport prestations/prix avec des réelles dispositions sportives, la Suzuki Swift Sport à l’essai !
Suzuki se taille une place de choix au classement des ventes par modèles, plaçant la SX4 et la Swift aux 18 et 21ème rangs du classement de ventes par modèles en Suisse. Dans cette classe de gabarit, seule la Toyota Yaris se vend mieux, et de peu. Le constructeur japonais a lancé la troisième génération en 2010, la version sportive faisant son apparition au salon de Francfort 2011. Une version Sport qui relève d’une démarche bien plus substantielle qu’un simple exercice de marketing cosmétique. Suzuki Suisse organise depuis 10 ans la coupe Suzuki Grand Prix sous forme d’une douzaine d’épreuves de slaloms, courses de côte et sprints sur circuit. Suzuki commercialise ainsi une liste d’accessoires complète comprenant notamment un kit de ressorts courts (-40mm) et un arceau de sécurité.
Dans sa livrée Cool White Pearl, la Swift a une ligne sympathique, rehaussée de boucliers spécifiques, d’une double sortie d’échappement à l’arrière enserrant l’inévitable simulacre de diffuseur, et campée sur des jantes de 17 pouces à quinze rayons, ici chaussées – saison oblige – en gommes hivernales. Les lignes sont sobres et simples, avec des blocs optiques remontant en arc sur les ailes avant et arrière, et une ligne de toit en visière de casquette qui n’est pas sans rappeler le style Nissan. Les porte-à-faux sont réduits afin de ménager l’habitabilité.
Avec ses 3.89m de longueur, la Swift se positionne dans la limite supérieure de la catégorie, la Twingo RS mesurant presque 30 cm de moins et les Abarth 500 et Mini Cooper s’échelonnant entre deux. La VW Polo flirte avec les 4 mètres et affichée à des tarifs significativement plus élevés pour une motorisation comparable. Suzuki a donc fait de la Swift une des plus grandes super-minis, suffisamment compacte pour se faufiler partout, mais également raisonnablement habitable pour ses occupants.
Les places arrière offrent un espace limité pour un adulte, surtout au niveau des genoux, ce qui n’est pas étonnant pour une auto de moins de 3.90m. La banquette arrière surélevée offre une bonne visibilité vers l’avant, et la garde au toit est très bonne. Le coffre de 211 litres est utilisable et plutôt généreux en volume pour la catégorie, même si son seuil aurait pu être placé plus bas. A l’avant, la position de conduite est bonne mais j’aurais apprécié de pouvoir reculer le volant un peu plus par rapport au pédalier. Les petits gabarits s’y retrouveront, mais dans mon cas, j’ai dû trouver un compromis entre des bras trop tendus et des jambes trop pliées. Les sièges offrent un très bon confort, même sur long trajet.
La Swift Sport offre l’agilité et la maniabilité attendus d’une petite citadine. Les commandes sont douces, l’embrayage progressif et le gabarit facile à appréhender. Les assistances de parking sont un des rares accessoires à ne pas être de série (l’option pour un équipement avant & arrière est affichée 1350 CHF, ce qui parait exorbitant), et il faut donc se réhabituer à effectuer certaines manœuvres au regard plutôt qu’à l’ouïe. J’ai trouvé le diamètre de braquage (10.4 mètres selon la fiche technique) légèrement excessif pour la catégorie.
L’équipement de la Swift Sport est très complet. On énumère ainsi, d’origine, la peinture métallisée, un combiné multimédia tactile Alpine offrant interface téléphonique à mains libres Bluetooth, support pour baladeur musical radio/CD et navigation, au demeurant plutôt agréable à l’utilisation. On continue avec un volant multi-fonctions, le régulateur de vitesse, les sièges avant chauffants et ouverture et démarrage keyless. Pour 23490 CHF en version 5 portes (la version 3 portes permet une économie de 1500 CHF, soit 21’990 CHF), on a vraiment l’impression d’en avoir pour son argent.
Le choix des matériaux pour l’habillage intérieur est naturellement en ligne avec la catégorie et le budget, la recherche de plastiques moussés ou de vernis soft touch est vaine. Suzuki a par contre doté la Swift Sport d’un joli volant sport avec coutures rouges, de sièges sport en tissus technique, et agrémenté le tout de quelques broderies. Si l’on positive sur ces quelques touches bien choisies et l’agrément procuré par l’équipement, l’intérieur paraît attrayant. Si l’on prête une attention particulière à certains détails, l’équation économique d’une telle auto apparait sous un jour implacable. Fort heureusement, bien d’autres traits de cette Suzuki poussent à la bienveillance. Positivons !
Le 4 cylindres atmosphérique type M16A cube 1586 cm3. Coiffé d’une culasse à 16 soupapes avec deux arbres à cames en tête à calage variable pour l’admission, il bénéficie également de tubulures d’admission de longueur variable pour favoriser le couple. Celui-ci culmine à 160 Nm pour un régime de 4400 t/min, et développe une puissance de 136 chevaux à 6900 t/min, soit 11 de plus que la version précédente. Cela peut sembler pointu et ça s’avère l’être à la conduite, mais les 130 Nm disponibles dès 2000 t/min permettent d’évoluer avec agilité dans la circulation.
En conduite urbaine, on ressent toutefois le besoin de bien accompagner les démarrages avec le pied droit, et la nécessité de reprises plus vigoureuses nécessite de tomber un voire deux rapports pour mettre le 1.6L dans de bonnes dispositions. Dans ces conditions particulières, le contraste avec l’agrément des mécaniques suralimentées est significatif, un couple important à bas régime procure indéniablement plus d’agrément. La boîte manuelle à 6 rapports offre un bon guidage et des verrouillages précis (j’ai toutefois trouvé celui du deuxième rapport un peu grincheux, à fortiori pour une voiture virtuellement neuve). Le débattement aurait cependant pu être plus court si ce qui tient lieu de console centrale n’était pas si basse, à ras le plancher.
Avec plus de 62% de la masse sur le train avant en statique, le comportement dynamique est très typé traction, avec un arrière qui devient léger au freinage et en prise d’appui, aidant ainsi la voiture à s’inscrire. Les effets de couple sont à peine perceptibles dans la direction, et la motricité plutôt bonne, passant le couple limité sans problème. La Swift Sport est ainsi une voiture très amusante en conduite sportive sur route ouverte car les vitesses atteintes sur les rectilignes restent raisonnables, taper dans le moteur est aussi nécessaire que réjouissant, et le châssis est aussi rigoureux que vivant. L’amortissement est suffisamment souple pour encaisser sans se désunir les déformations d’une route de montagne, tout en contenant les mouvements de caisse. La direction légère contribue à cette impression générale de souplesse, mais plus le rythme augmente, plus la Swift démontre une excellente cohésion et progressivité dans ses réactions. Avec 1087 kg vérifiés, le poids reste dans les limites du convenable.
Plus on la goûte, plus la recette prend une saveur particulière, rafraîchissante. Libéré de la servitude de performances de plus en plus difficilement exploitables sur nos routes, le pilotage de cette bombinette permet de s’amuser sans autres arrières pensées que la sécurité. Il n’est surtout pas nécessaire de surveiller sans cesse le compteur. Il faut cravacher le petit quatre-en-ligne pour le maintenir entre 4000 t/min et la zone rouge, mais l’appétit qu’il démontre à prendre des tours est réjouissant, même en sortie de rodage dans le cas de cette exemplaire. La sonorité du M16A est moins flatteuse que sa personnalité volontaire. Le côté rageur d’un quatre en ligne domine, mais sans les graves d’une admission généreuse ou de marmites d’échappement un rien extraverties. Cette touche fait défaut, mais le caractère intrinsèque respire d’une authentique sportivité.
Avec un couple limité, la Swift est sans nul doute un « momentum car ». La méthode imposée est de passer les enchaînements de courbes en vitesse et en finesse plutôt que de hacher le pilotage pour ouvrir gros et tôt comme sur une sportive plus coupleuse. Sur route ouverte, le rythme est donc limité par l’impératif de maintenir une marge de réaction sur la distance visible, mais quand les enfilades permettent de s’assurer de l’absence de tout risque, la Swift Sport est réellement intéressante.
La consommation mesurée à 7.67 L/100km (6.7 L/100km à l’ODB, 6.4 L/100km normalisés) est élevée dans l’absolu pour le gabarit et ce petit quatre cyclindres de 1.6L de cylindrée. Malgré un sixième rapport – rare pour la catégorie, tant la Twingo RS que l’Abarth 500 ont des boîtes à 5 rapports – le moteur ronronne à 3900 t/min sur autoroute à 150 km/h indiqués, ce qui ne favorise pas la consommation sur long trajet. A cette allure, le niveau sonore est élevé relativement à des berlines de segments supérieurs, mais la Swift Sport avale malgré tout les kilomètres avec entrain, ce pour une large part grâce au punch du moteur et son aisance dans cette plage de régimes.
Un tarif contenu, un équipement très complet, la polyvalence d’une 5 portes et des gênes sportifs dominants, la Suzuki Swift Sport représente peut-être l’accord parfait pour qui souhaite une auto agréable au quotidien sans sombrer dans le morne déplaçoir ni s’éloigner d’un budget rigoureux.
Prix et options principales
Prix de base Suzuki Swift Sport | CHF 23490 |
Intérieur cuir | CHF 1’950 |
Aide parcage acoustique AV AR | CHF 1’350 |
Aide parcage acoustique AR | CHF 650 |
Siège avec fonction massage | CHF 450 |
Prolongation garantie à 5 ans | CHF 420 |
Détecteur de pluie | CHF 390 |
Face à la concurrence
Suzuki Swift 1.6 Sport | Renault Twingo 1.6 16V RS | Abarth 500 | Mini Cooper | |
Moteur | 4 cyl. 1586 cm3 | 4 cyl. 1598 cm3 | 4 cyl. turbo 1368 cm3 | 4 cyl. 1598 cm3 |
Puissance (ch / t/min) | 136 / 6900 | 133 / 6750 | 135 / 5500 | 122 / 6000 |
Couple (Nm / tr/min) | 160 / 4400 | 160 / 4400 | 180 / 3000 | 160 / 4250 |
Transmission | Roues avant | Roues avant | Roues avant | Roues avant |
Boite à vitesses | Manuelle, 6 | Manuelle, 5 | Manuelle, 5 | Manuelle, 6 |
RPP (kg/ch) | 7.99 | (7.95) | (7.44) | (8.81) |
Poids DIN (constr.) | 1087 (1040) 62.7% AV 37.3% AR |
(1058) | (1005) | (1075) |
0-100 km/h (sec.) | 8.7s | 8.7s | 7.9s | 9.1s |
Vitesse max. (km/h) | 195 | 201 | 205 | 203 |
Conso. Mixte (constr.) | (6.4) | (6.5) | (6.5) | (5.4) |
Réservoir (l) | 42 | 40 | 35 | 40 |
Emissions CO2 (g/km) | 147 | 150 | 155 | 127 |
Longueur (mm) | 3890 | 3607 | 3657 | 3723 |
Largeur (mm) | 1695 | 1688/1927 | 1627 | 1683 |
Hauteur (mm) | 1510 | 1460 | 1485 | 1407 |
Empattement (mm) | 2430 | 2368 | 2300 | 2467 |
Coffre (L) | 211/512 | 165/960 | 185/610 | 160/680 |
Pneumatiques AV | 195/45R17 | 195/45R16 | 195/45R16 | 175/65R15 |
Pneumatiques AR | 195/45R17 | 195/45R16 | 195/45R16 | 175/65R15 |
Prix de base (CHF) | 23490 CHF | 23200 CHF | 25150 CHF | 24100 CHF |
Prix de base (EUR) | 17190 € | – | 17990 € | 20’450 € |
Nos remerciements à Suzuki Suisse pour le prêt de cette Suzuki Swift Sport.
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