Au volant : Audi S3 Sportback (8V)

Au Volant de l’Audi S3 Sportback dernière génération.

Présentée au Mondial de l’Automobile de Paris en 2012 en berline trois portes, la version 5 portes de l’Audi S3 a été dévoilée à la fin de l’hiver 2013 au salon de l’Auto de Genève. Troisième génération du modèle sportif de la gamme A3, elle a pour objectif de perpétuer la réputation de la marque dans le segment des berlines compactes.

Une Audi « S » c’est quoi ? La transmission aux quatre roues, un moteur à la puissance majorée, un équipement amélioré et des signes extérieurs clairs. L’Audi S3 Sportback ne déroge pas à cette règle. La grille avant est traitée comme ses consœurs haut de gamme avec des doubles barres chromées, les prises d’air dans le bouclier ont été travaillées, un spoiler plus prononcé est installé sur la porte du hayon et, finalement, 4 sorties d’échappement ont été installées de chaque côtés d’un extracteur d’air factice. Dotées de jantes 18″ en standard, notre voiture d’essai est montée en pneus Continental ContiSportContact 5 de dimension 225-40. Le châssis provient de la plateforme MQB du groupe VW qui se retrouve aussi dans la Golf 7 et les autres nouvelles berlines compactes du groupe. Il est rabaissé de 25mm par rapport à une A3 standard.

Sous le capot, nous trouvons le 4 cylindres en ligne 2 litres turbocompressé avec injection directe d’essence, provenant lui aussi de la très fournie banque de composants du groupe VW. Il développe sur cette S3 une puissance de 300 ch de 5’500 à 6’200 tr/mn et un couple de 380 Nm sur pratiquement toute la plage d’utilisation de ce moteur de 1’800 à 5’500 tr/mn. Ceci nous donne des performances élevées, 250 km/h en vitesse de pointe et un 0-100 km/h en 4.8 s. Le poids mesuré par nos soins s’est établi à 1506 kg avec une répartition avant arrière de respectivement 58.7% et 41.3%. La boite à vitesse peut être manuelle ou automatique à double-embrayage, elle compte 6 rapports dans les deux versions. La transmission aux quatre roues permanente est assurée par un embrayage Haldex variant la transmission du couple entre les essieux avant et arrière en fonction des conditions d’adhérence.


A l’intérieur nous trouvons des sièges sport et des éléments de décoration spécifiques à ce modèle. Je note des assemblages de bonne qualité mais le tableau de bord est dominé par le plastique dont la qualité diminue dès que le regard descend vers le sol. Je trouve la partie derrière le levier de vitesse un peu vide, avec notamment des porte-gobelets et un espace de rangement tout au fond. Sinon un écran LCD s’extrait sur le haut du tableau de bord pour l’affichage de toutes les informations relatives au fonctionnement de la voiture et aux systèmes radio, audio et GPS. L’accès à toutes ces fonctions s’effectue à l’aide d’un bouton rotatif avec surface tactile. Celle-ci permet d’entrer les lettres ou les chiffres pour la programmation de la destination sur le GPS de manière pratique et à l’aveugle pour rester concentré sur la route, il suffit de dessiner avec son doigt le caractère désiré. Ca fonctionne très bien, une bonne alternative aux systèmes à reconnaissance de la parole.

Les sièges de notre voiture d’essai sont recouverts d’alcantara entouré de cuir. Ils offrent un maintien latéral acceptable, un bon compromis entre le confort de l’utilisation au quotidien et les occasionnels kilomètres avalés à un rythme plus dynamique. La taille de la voiture avec 4m31 est idéale pour nos routes et zones urbaines, le parcage est aisé en toutes circonstances, quatre adultes peuvent prendre place à bord sans soucis et il reste un coffre de bonne dimension. Il ne fait aucun doute que cette version 5 portes aura les faveurs de la clientèle suisse friande de voitures breaks.

Mon parcours d’essai débute par un trajet en ville pour juger de la qualité de fonctionnement de la boite S-tronic équipant notre voiture du jour. Les passages de rapports sont extrêmement doux, sans le moindre à-coup. Démarrages en côte parfaitement dosés grâce entre-autre au système anti recul bien calibré. Je note toutefois, comme sur les autres modèles de la marque, le fait que lors de ralentissements la boite ne rétrograde pas suffisamment, elle descend le dernier rapport à la ré-accélération, ce qui génère un délai désagréable. Peu de voitures maitrisent complètement cet aspect de la commande de boîte. Il est possible de sélectionner manuellement le passage des rapports à l’aide de palettes de commande solidaires du volant. Celles-ci mériteraient une taille légèrement plus grande, elles ne sont accessibles que du bout des doigts. La finition de ces palettes pourrait également être de plus belle facture, lorsqu’on l’actionne le doigt se retrouve en contact direct avec la jointure des parties avant et arrière, c’est dommage de constater que cette pièce ne semble pas être au même standard que le reste de la voiture. Autre constat décevant, la boite passe automatiquement le rapport supérieur à l’approche de la zone rouge, indépendamment du mode sélectionné, donc également en mode manuel, sport. A chaque fois que je me suis approché du régime maxi, mon click sur la palette montait deux rapports.



A la lecture des caractéristiques techniques du moteur on comprend qu’il n’est pas pointu du tout avec un couple constant sur toute sa plage d’utilisation. Lorsque le turbo est bien lancé, il pousse très fort, l’accélération est constante, avec une sonorité discrète mais plaisante. Si l’on sélectionne les modes sport de la boite ou dynamic pour les réglages de la voiture, le passage au rapport au-dessus est accompagné d’un « wrap » digne des Audi Quattro de rallye à l’époque ou Michèle Mouton tenait la dragée haute à Walter Röhrl. Déjà vu sur la Mercedes A45 AMG, cet artifice sonore n’est pas désagréable, surtout que son volume reste discret, du moins de l’intérieur de la voiture.

A la conduite, lorsqu’on maintient le régime dans la plage ou le turbo fonctionne à pleine charge, on a une voiture vive et pêchue. Si on a par contre le malheur de laisser le régime tomber trop longtemps au niveau du ralenti suivi d’une accélération un peu rageuse, on devra attendre que la boite descende au bon rapport et que le turbo se remette en route avant d’avoir une déferlante de couple, c’est le propre des moteurs à simple turbo. Comme sur les Audi récentes, cette S3 est équipée du « drive select », un système permettant de choisir parmi 4 réglages préprogrammés : efficiency, comfort, auto et dynamic. Un cinquième mode individual permet de choisir soi-même la valeur des paramètres possibles, soit moteur / boite, direction et sonorité du moteur. Dans l’ordre on agit sur la réponse de la pédale d’accélérateur et les passages de rapports, l’assistance de direction et le fait que lors des changements de rapports le moteur émette un son tel que décrit ci-dessus.

En virage le roulis est bien maitrisé. La voiture ne montre pas le sous-virage qu’on pouvait attendre, quelque soit le type de courbe abordé, l’attaque est franche, les transferts de masse restent peu perceptibles, la venue du couple ayant pour effet d’élargir la trajectoire en toute sérénité. Dans les enchainements, la voiture montre une bonne vivacité, j’ai l’impression que cette version est plus sportive, plus vive que le modèle qu’elle remplace. Pour obtenir un tel comportement, le prix à payer est un amortissement assez ferme, à vérifier si le système optionnel (CHF 1’500.- /€1’180.-) d’amortissement Magnetic Ride permettant d’adapter automatiquement la dureté des amortisseurs aux conditions de conduite et de la route améliore cette situation.

Lors de ce court essai, je n’ai pas eu la possibilité de mesurer précisément la consommation de carburant. L’ordinateur de bord s’est stabilisé sur une valeur de 11.6 l/100 km. Cette troisième génération de l’Audi S3 est bien dans la ligne des précédentes, elle remplit parfaitement le cahier des charges de ce que l’on attend d’un modèle « S » en offrant des performances de premier ordre une expérience sonore travaillée, cédant même un peu à la mode du rétro-rallye, et un comportement en progrès. Le confort est un peu le parent pauvre avec un amortissement assez ferme mais qui ne semble pas retenir la clientèle helvétique.

Prix et options du véhicule essayé

Prix de base Audi S3 Sportback S-tronic CHF 57’350
Couleur noir fantôme nacré CHF 990
MMi Navigation Plus CHF 4’150
Système d’assistance au parcage avant-arrière CHF 1’190
Intérieur cuir/alcantara CHF 740
Volant multifonction CHF 590
Radio digitale CHF 460
Eléments intérieurs étendus CHF 450
Tempomat CHF 420
Audi SOund System CHF 390
Rétroviseurs anti-éblouissant CHF 380
Paquet éclairage intérieur CHF 320
Roues alu 5 branches CHF 310
Baguettes latérales en alu CHF 280
Hold Assist CHF 130
Antivol pour roues CHF 40
Bonus Euro CHF – 5’160
Total CHF 63’030

Face à la concurrence

Audi S3 Sportback (8V) Mercedes A45 AMG BMW M135i xDrive
Moteur L4 TFSI 1984 cm3 L4 Turbo, 1991 cm3 L6 turbo 2979 cm3
Puissance (ch / t/min) 300 / 5500 – 6200 360 / 6000 320 / 5800
Couple (Nm / tr/min) 380 / 1800-5500 450 / 2250 – 5000 450 / 1300-4500
Transmission quatre roues quatre roues quatre roues
Boite à vitesses 6 vitesses double-embrayage 7 vitesses double-embrayage 8 vitesses automatique
RPP (kg/ch) 5.02 (4.82) (4.32) 4.94
Poids DIN (constr.) 1506 (1445)
58.7% AV / 41.3% AR
(1555) 1580 (1520)
54.2% AV / 45.8% AR
0-100 km/h (sec.) 4.9 4.6 4.7
Vitesse max. (km/h) 250 250 250
Conso. Mixte (constr.) (6.9) (7.1) 11.9 (7.8)
Réservoir (l) 55 56 52
Emissions CO2 (g/km) 159 165 182
Longueur (mm) 4324 4293 4340
Largeur (mm) 1785 / 1966 1781 1765/1984
Hauteur (mm) 1404 1326 1411
Empattement (mm) 2631 2,699 2690
Coffre (L) 340 / 1180 341 / 1157 360/1200
Pneumatiques AV 225/40 R18 235/40 R18 225/40 R18
Pneumatiques AR 225/40 R18 235/40 R18 245/35 R18
Prix de base (CHF) 57’350 64’100 54’300
Prix de base (EUR) 48’860 51’900 49’950

Nos chaleureux remerciements à toute l’équipe du garage Arénaz de Romanel-sur-Morges pour le prêt de cette Audi S3 Sportback.

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