Notre essai du Range Rover Sport dans sa version Supercharged de plus de 500 ch !
Présent sur nos routes depuis 2005, le Range Rover Sport est sans conteste un très grand succès pour Land Rover. Pour fêter dignement son 5ème anniversaire, la marque britannique, sous houlette indienne depuis 2008, nous propose la deuxième génération de ce “petit” Range Rover. Disponible avec plusieurs motorisations, nous avons essayé pour vous le sommet de la gamme, la version Supercharged, équipée du puissant V8 à compresseur que nous avons découvert récemment dans la Jaguar XFR. Il y a un peu plus de deux ans, nous avions déjà eu l’occasion de prendre le volant du premier Range Rover Sport, aussi en version Supercharged, et l’arrivée de ce nouveau modèle était l’occasion idéale de découvrir si le produit était toujours aussi attirant.
Au premier coup d’œil, les différences avec le modèle précédent sont plutôt ténues : des nouvelles optiques, une ligne générale légèrement affinée pour la rendre plus actuelle tout en restant carrée et imposante, avec une pointe d’agressivité une fois que les LED qui entourent les phares avant sont allumées. Cependant, la face avant s’est quelque peu adoucie comparativement à l’ancienne, à cause notamment du positionnement plus bas du pare-choc avant combiné avec le nouveau dessin des ailes. L’apparence est ainsi plus homogène et athlétique. La teinte “Buckingham Blue” de notre modèle d’essai accentue l’élégance de ce nouveau Range Rover Sport. Sur les flancs, je note principalement les énormes jantes de 20″, les rétroviseurs couleur carrosserie et des prises d’air latérales redessinées. Pour finaliser le look, l’arrière s’affuble de doubles sorties d’échappement, de nouveaux blocs optiques plus modernes et un pare-choc plus arrondi répondant à son pendant antérieur. Que les passionné(e)s de la marque se rassurent, ce n’est pas une révolution et ce nouveau Range Rover Sport en est un vrai, comme on les aime… ou pas ! En ce qui me concerne, je suis un inconditionnel de ce tout-terrain “so British” et cette nouvelle mouture me plaît tout autant que la précédente. Au passage, il a même perdu un peu de poids, 40 kg selon les fiches techniques respectives qui sont nos seules références car à l’époque nous n’étions pas encore en possession de nos impitoyables Corner Scales. Mais le bestiau anglo-indien reste bien portant et affiche un bon 2’647 kg sur notre balance.
Le plus grand changement a lieu à l’intérieur avec un habitacle totalement redessiné, beaucoup plus moderne et épuré. Selon le dossier de presse, le nombre de boutons a diminué de moitié, contribuant à la création d’une vraie ambiance cosy. On est loin de la présentation brute et basique du modèle précédent. L’agencement est désormais plus luxueux créant une atmosphère dans laquelle je me suis senti tout de suite très à l’aise. Les matériaux sont de bonne qualité mais je regrette toutefois la présence de plastiques dont la texture et l’apparence pourraient être améliorées. Dans l’ensemble ce nouvel aménagement est très plaisant à l’œil et le confort irréprochable ; on a le sentiment de voyager à bord d’un salon digne d’un château de sa Majesté. Le poste de pilotage reste confiné et les nouveaux sièges plus enveloppants proposent une multitude de réglages pour affiner la position de conduite de manière optimale.
A l’arrière, il y a suffisamment de place pour transporter trois adultes dans un confort relativement correct avec un dossier un peu trop vertical à mon goût. Notre véhicule d’essai était équipé d’un intérieur bicolore “Ocean/Ivory” constitué de cuir bleu (Ocean) pour la casquette de tableau de bord et le haut des contreportes, et de cuir perforé beige clair (Ivory) à surpiqures bleues pour les sièges. A cela venait s’ajouter une moquette bleue et un tableau de bord beige avec quelques inserts en bois foncé (Anigre) et en aluminium. Ma première impression était mitigée : j’aurais préféré un peu plus de sobriété, mais au fil de mon essai je me suis habitué à cette combinaison plutôt originale. Attention toutefois, un tel intérieur est relativement fragile et vous risqueriez rapidement de constater l’usure même s’il est bien évident que votre utilisation sera moins intense que celle d’un véhicule de presse. Personnellement j’opterais pour quelque chose de plus classique en choisissant un intérieur tout noir (Ebony).
Revenons sur le tableau de bord et la technologie embarquée à bord de ce vaisseau britannique. Comme le veut désormais l’usage, un tel véhicule est truffé de gadgets électroniques qui demandent souvent un temps d’adaptation. Rassurez vous dans le cas présent tout a été fait pour que cela soit très intuitif et c’est le cas ! En très peu de temps mon iPhone était reconnu par le système Bluetooth et j’ai été tout de suite à l’aise avec les commandes du GPS. Ce dernier, fonctionnant avec un disque dur, est très rapide dans le calcul d’itinéraire et pour l’accès aux différentes données proposées. Vous trouverez aussi un logement spécifique pour poser votre iPod qui le gardera stable même dans des conditions de conduite extrêmes en tout-terrain. Placé entre les compteurs, un petit écran TFT 5″ affichera toutes les données importantes de l’ordinateur de bord de manière claire et précise. A cela s’ajoute les habituelles assistances au parcage, caméra de recul, système “keyless entry”, ensemble DVD multimédia avec écrans individuels pour les passagers arrière, régulateur de vitesse adaptatif (ACC), etc. Déjà testé dans la version précédente, le régulateur de vitesse adaptatif est bluffant d’efficacité et il est très impressionnant de voir comment le véhicule freine et accélère en fonction de la densité de circulation. Vous pourrez régler quatre distances possibles entre votre voiture et celle qui vous précède. Ce système est combiné à une assistance au freinage d’urgence qui utilise un radar pour balayer la route dix fois par seconde afin d’identifier une éventuelle collision. Autre option bien agréable quand vous irez skier à Gstaad, le volant chauffant. Autant je suis ne pas adepte des sièges chauffants, autant là j’ai trouvé cette option très plaisante.
La pièce maîtresse de ce nouveau Range Rover Sport Supercharged, ou devrais-je dire la pomme de discorde pour nos “amis” écolos intégristes, c’est son moteur. Un V8 5.0 à compresseur qui développe la puissance de 510 cv pour un couple de 625 Nm. Accouplé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports, ce mastodonte de l’asphalte vous emmènera partout, quelles que soient les conditions de la route, à un rythme inavouable et le tout dans le plus grand confort possible. Une fois le moteur bien chaud, il vous gratifiera même quelques vocalises dignes d’une petite sportive rebelle. En mode “Sport”, la boîte n’hésite pas à rétrograder quand vous appuyez franchement sur la pédale de gaz propulsant ainsi les presque trois tonnes d’acier au point de vous écraser dans le siège. Durant cet essai, j’ai eu l’occasion de faire quelques kilomètres au volant de l’un de ses concurrents, le Porsche Cayenne Turbo. Certes, il s’est montré plus brutal et plus sensationnel, mais au détriment du confort qui dans le cas de notre Range Rover Sport reste impérial en toutes circonstances. En comparaison avec le modèle précédent, ce nouveau moteur V8 est plus linéaire, presque trop peut-être, mais du fait de l’augmentation de puissance et de couple, cela ne devrait pas vous déranger. Restez toutefois doux avec la pédale d’accélérateur quand vous transportez des passagers sensibles car le couple est disponible très rapidement et de manière assez franche.
C’est inévitable je vais devoir vous parler de la consommation d’essence et c’est là que le bât blessera pour vous, au profit bien sûr des stations d’essence de votre quartier qui vont voir leur chiffre d’affaires augmenter. Eh oui, “there is no such thing as a free lunch” et à force de demander des ressources à ce puissant V8, il faudra bien lui donner à boire. Tout au long de notre essai, durant lequel nous n’avons pas ménagé notre monture, nous avons mesuré une consommation moyenne de 17,3 l/100km. Lors de trajets plus raisonnables, la moyenne a baissé facilement de 1 litre, voire un peu plus, pour atteindre péniblement 16 l/100km. Bien évidemment la raison me ferait choisir la nouvelle motorisation V6 3.0 diesel bi-turbo (245 cv, 600 Nm) qui propose déjà des performances exceptionnelles, mais laissez de côté votre puritanisme automobile pour quelques instants encore et profitez de la bestialité de ce nouveau Range Rover Sport Supercharged.
Comme expliqué auparavant, le comportement routier est sans reproche, très confortable et sûr. Sa suspension est totalement nouvelle et les traditionnels amortisseurs ont été remplacés par des amortisseurs pourvus de la technologie “DampTronic Valve Technology”, dotés de valves d’amortisseur qui s’ajustent en permanence. Malgré sa taille imposante, il est aussi très à l’aise en ville tant la direction est légère sans l’être trop quand vous décidez d’augmenter le rythme. Pour cela il faudra au préalable, à l’aide du joystick “Terrain Response” situé en dessous du sélecteur de vitesse, passer en mode “Dynamic”. Ce nouveau système de commandes dynamiques (Adaptive Dynamics System), associé au contrôle actif de conduite (ARC – Active Ride Control), transformera votre gros 4×4 en super sportive. La prise de roulis devient quasi nulle et vous n’aurez presque plus besoin de vous battre pour inscrire en courbe le véhicule. J’ai dis “presque” car il faut relativiser, ça reste un Range Rover, avec son poids et sa garde au sol, mais vous serez surpris de voir à quelle vitesse il est possible de passer les virages de la montée de St-Cergue par exemple. Selon l’un de nos rédacteurs, il semblerait qu’à ce petit jeu le BMW X6 soit plus efficace, mais malheureusement je n’ai pas eu l’occasion de comparer.
Une fois le bitume écumé, prenez le premier chemin de traverse et dans ces conditions je suis convaincu que notre Range reprend le dessus. Il est temps de commuter le joystick “Terrain Response” dans le premier mode “offroad”, c’est à dire celui qui est adapté à la conduite sur “Herbe, Cailloux et Neige” selon le constructeur. Dans cette configuration le couple est légèrement diminué, mais rassurez vous il y en a encore bien assez. Notre essai a été réalisé en février dernier. De ce fait nous avons pu tester ce nouveau Range Sport aussi bien sur des chemins de terre que sur des routes enneigées et à aucun moment nous n’avons dû renoncer et nous résigner à faire demi-tour. Malgré le poids, la tenue de route reste exceptionnelle dans ces conditions. D’autres modes plus extrêmes sont encore disponibles (“Boue & Ornières”, “Sable” et “Rochers”) mais malheureusement nous n’avons pas eu l’occasion de les exploiter. Toutefois avec la renommée du constructeur Land Rover dans le domaine du tout-terrain, je n’ai pas trop de peine à imaginer que nous aurions été tout autant satisfaits de ces possibilités de réglages du système “Terrain Response”. En complément, vous retrouverez le fameux système HDC (Hill Descent Control) qui régule automatiquement la vitesse lorsque le véhicule descend une pente à forte déclivité. Vous aurez aussi la possibilité de régler la hauteur du véhicule, soit en l’abaissant (-50 mm) pour faciliter l’accès à bord, soit en la rehaussant (+55 mm) pour améliorer le franchissement d’obstacles.
Reste maintenant à savoir si ce Range Rover Sport est capable de s’arrêter aussi rapidement qu’il a su accélérer. Pour cela le constructeur anglais a équipé la version Supercharged de freins Brembo à étriers six pistons et disques de 380mm pour l’avant. Je confirme ! Ça freine très bien, mais n’abusez pas trop de la conduite sportive à outrance, car avec la masse du véhicule vous risqueriez de voiler les disques si vous ne faites pas attention.
Comme vous pourrez le lire plus loin dans le tableau comparatif des tout-terrains de plus de 500 cv, les performances de ce nouveau Range Rover Sport Supercharged sont légèrement moins alléchantes que celles de l’armada de SUV allemands sur-vitaminés. Par contre le prix de base est nettement plus attractif. Dans la même gamme de prix, on retrouvera l’Infiniti FX50S mais développant quand même 120 cv de moins. Pour revenir à la concurrence germanique, comme je le disais précédemment, j’ai trouvé le Porsche Cayenne Turbo trop nerveux et moins confortable que le Range Sport, mais il s’agissait du modèle 2009. Reste à voir si la nouvelle version présentée en mars au Salon de Genève change la donne. Pour les autres, j’ai entendu dire que le Mercedes ML63 AMG était aussi plus sportif, tout en étant très confortable, avec en plus une sonorité envoûtante. Mais tout cela sans avoir l’élégance et le raffinement du Range Rover. Même si la marque Land Rover est sous contrôle indien, la “British Touch” est bel et bien présente et personnellement je suis sous le charme. Maintenant Supercharged ou pas, je vous laisserai répondre à la question en fonction de vos besoins et surtout de vos moyens.
Prix et principales options en CHF
Prix de base | 124’200.- |
Peinture métallisée | 1’260.- |
Box réfrigéré | 530.- |
Volant chauffant gainé cuir | 320.- |
DVD Multimédia système | 4’980.- |
Vitres teintées foncées | 700.- |
Alarme volumétrique | 700.- |
Audio Premium System Logic 7 | 2’080.- |
Système de téléphone Bluetooth | 1’200.- |
Régulateur de vitesse adaptatif | 3’100.- |
Keyless Entry System | 1’420.- |
Radio digital DAB | 680.- |
Pack cuir élargi | 1’280.- |
Jantes 20″ Diamond | 900.- |
Prix total | 143’350.- |
Face à la concurrence
Range Rover Sport Supercharged | Porsche Cayenne Turbo | BMW X5 M | Mercedes ML63 AMG 4MATIC | |
Moteur | V8, 4999cm3, Compresseur | V8, 4806cm3, Turbo | V8, 4395cm3, Bi-Turbo | V8, 6208cm3 |
Transmission | 4 roues motrices | 4 roues motrices | 4 roues motrices | 4 roues motrices |
Boite de vitesses | 6, automatique | 8, automatique | 6, automatique | 7, automatique |
RPP (kg/ch) | 5.19 (5.08) | 4.49 | 4.29 | 4.53 |
Poids à vide (constr.) | 2647 kg (2590 kg) | (2245 kg) | (2380 kg) | (2310 kg) |
Puissance (ch/régime) | 510 / 6000-6500 | 500 / 6000 | 555 / 6000 | 510 / 6800 |
Couple (Nm/régime) | 625 / 2500-5500 | 700 / 2250-4500 | 680 / 1500-5650 | 630 / 5200 |
0-100 km/h | 6.2 sec | 4.7 sec | 4.7 sec | 5.0 sec |
Vitesse max. | 225 km/h | 278 km/h | 250 km/h | 250 km/h |
Conso. Mixte (constr.) | 17.3 (14.9) | (11.5) | (13.9) | (16.5) |
Longueur | 4’830 | 4’717 | 4’531 | 4’586 |
Largeur | 1’856 | 1’826 | 1’817 | 1’770 |
Hauteur | 1’498 | 1’406 | 1’421 | 1’447 |
Pneumatiques | 275/40 R20 | 265/50 R19 | 275/40 R20 315/35 R20 |
295/40 R20 |
Prix de base (CHF) | 124’200.- | 171’000.- | 162’000.- | 166’700.- |
Prix de base (EUR) | 82’450.- | 114’300.- | 121’950.- | 121’500.- |
Nos remerciements à Land Rover Suisse pour le prêt de ce Range Rover Sport et au garage Autobritt à Genève pour la logistique.
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