Essai Range Rover Sport Supercharged: Politiquement incorrect !
A l’arrière, il y a suffisamment de place pour transporter trois adultes dans un confort relativement correct avec un dossier un peu trop vertical à mon goût. Notre véhicule d’essai était équipé d’un intérieur bicolore “Ocean/Ivory” constitué de cuir bleu (Ocean) pour la casquette de tableau de bord et le haut des contreportes, et de cuir perforé beige clair (Ivory) à surpiqures bleues pour les sièges. A cela venait s’ajouter une moquette bleue et un tableau de bord beige avec quelques inserts en bois foncé (Anigre) et en aluminium. Ma première impression était mitigée : j’aurais préféré un peu plus de sobriété, mais au fil de mon essai je me suis habitué à cette combinaison plutôt originale. Attention toutefois, un tel intérieur est relativement fragile et vous risqueriez rapidement de constater l’usure même s’il est bien évident que votre utilisation sera moins intense que celle d’un véhicule de presse. Personnellement j’opterais pour quelque chose de plus classique en choisissant un intérieur tout noir (Ebony).
Revenons sur le tableau de bord et la technologie embarquée à bord de ce vaisseau britannique. Comme le veut désormais l’usage, un tel véhicule est truffé de gadgets électroniques qui demandent souvent un temps d’adaptation. Rassurez vous dans le cas présent tout a été fait pour que cela soit très intuitif et c’est le cas ! En très peu de temps mon iPhone était reconnu par le système Bluetooth et j’ai été tout de suite à l’aise avec les commandes du GPS. Ce dernier, fonctionnant avec un disque dur, est très rapide dans le calcul d’itinéraire et pour l’accès aux différentes données proposées. Vous trouverez aussi un logement spécifique pour poser votre iPod qui le gardera stable même dans des conditions de conduite extrêmes en tout-terrain. Placé entre les compteurs, un petit écran TFT 5″ affichera toutes les données importantes de l’ordinateur de bord de manière claire et précise. A cela s’ajoute les habituelles assistances au parcage, caméra de recul, système “keyless entry”, ensemble DVD multimédia avec écrans individuels pour les passagers arrière, régulateur de vitesse adaptatif (ACC), etc. Déjà testé dans la version précédente, le régulateur de vitesse adaptatif est bluffant d’efficacité et il est très impressionnant de voir comment le véhicule freine et accélère en fonction de la densité de circulation. Vous pourrez régler quatre distances possibles entre votre voiture et celle qui vous précède. Ce système est combiné à une assistance au freinage d’urgence qui utilise un radar pour balayer la route dix fois par seconde afin d’identifier une éventuelle collision. Autre option bien agréable quand vous irez skier à Gstaad, le volant chauffant. Autant je suis ne pas adepte des sièges chauffants, autant là j’ai trouvé cette option très plaisante.
La pièce maîtresse de ce nouveau Range Rover Sport Supercharged, ou devrais-je dire la pomme de discorde pour nos “amis” écolos intégristes, c’est son moteur. Un V8 5.0 à compresseur qui développe la puissance de 510 cv pour un couple de 625 Nm. Accouplé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports, ce mastodonte de l’asphalte vous emmènera partout, quelles que soient les conditions de la route, à un rythme inavouable et le tout dans le plus grand confort possible. Une fois le moteur bien chaud, il vous gratifiera même quelques vocalises dignes d’une petite sportive rebelle. En mode “Sport”, la boîte n’hésite pas à rétrograder quand vous appuyez franchement sur la pédale de gaz propulsant ainsi les presque trois tonnes d’acier au point de vous écraser dans le siège. Durant cet essai, j’ai eu l’occasion de faire quelques kilomètres au volant de l’un de ses concurrents, le Porsche Cayenne Turbo. Certes, il s’est montré plus brutal et plus sensationnel, mais au détriment du confort qui dans le cas de notre Range Rover Sport reste impérial en toutes circonstances. En comparaison avec le modèle précédent, ce nouveau moteur V8 est plus linéaire, presque trop peut-être, mais du fait de l’augmentation de puissance et de couple, cela ne devrait pas vous déranger. Restez toutefois doux avec la pédale d’accélérateur quand vous transportez des passagers sensibles car le couple est disponible très rapidement et de manière assez franche.
C’est inévitable je vais devoir vous parler de la consommation d’essence et c’est là que le bât blessera pour vous, au profit bien sûr des stations d’essence de votre quartier qui vont voir leur chiffre d’affaires augmenter. Eh oui, “there is no such thing as a free lunch” et à force de demander des ressources à ce puissant V8, il faudra bien lui donner à boire. Tout au long de notre essai, durant lequel nous n’avons pas ménagé notre monture, nous avons mesuré une consommation moyenne de 17,3 l/100km. Lors de trajets plus raisonnables, la moyenne a baissé facilement de 1 litre, voire un peu plus, pour atteindre péniblement 16 l/100km. Bien évidemment la raison me ferait choisir la nouvelle motorisation V6 3.0 diesel bi-turbo (245 cv, 600 Nm) qui propose déjà des performances exceptionnelles, mais laissez de côté votre puritanisme automobile pour quelques instants encore et profitez de la bestialité de ce nouveau Range Rover Sport Supercharged.