Ventes Porsche

[Corsugone]

Les Echos

Porsche : la lourde facture du coup de frein dans la voiture électrique

Le constructeur allemand a annoncé devoir consacrer 800 millions d'euros cette année au développement de nouveaux modèles thermiques et hybrides, quelques mois après un virage stratégique serré. La baisse des ventes en Chine et la menace Trump pèsent aussi sur le cours de Bourse, au plancher.

Les coups de volant stratégiques chez Porsche ont désormais un coût : 800 millions d'euros de résultat opérationnel en moins cette année. Et un impact en Bourse : le cours a dévissé de plus de 6 % vendredi matin. La facture annoncée jeudi soir par le constructeur s'alourdit depuis son virage stratégique de l'automne. Porsche va devoir financer la mise à jour de son catalogue, quelques mois après avoir renoncé à généraliser les voitures électriques dans ses gammes.

La marque escomptait réaliser 80 % de ses ventes dans les véhicules à batteries en 2030, à l'exception de la mythique 911. Le recul des ventes en Chine et le ralentissement de l'électrique en Europe l'ont poussé à réintroduire des versions thermiques pour ses futurs modèles, en combustion pure ou en hybride rechargeable. Ce qui implique de nouveaux développements pour les évolutions de la Porsche 718, du Cayman, du Boxster ou du Cayenne. Voire une version thermique de la e-Macan, glissent les analystes de Deutsche Bank dans une note.

Ces nouvelles dépenses vont peser sur une marge déjà écornée : elle ne dépasserait pas 12 % en 2025 quand les analystes espéraient 14,8 %. L'icône de Stuttgart perd de son lustre, trois ans après son introduction en Bourse à Francfort. La valorisation a dégringolé de 27 % en 2024 et les marges à 20 % que la firme connaissait avant sa cotation paraissent bien loin. La holding Porsche SE anticipe par conséquent entre 2,5 et 3,5 milliards d'euros de dépréciation.

Oliver Blume sous pression

Pas étonnant dans ce contexte que les têtes tombent. Il y a quelques jours, l'entreprise a annoncé le départ anticipé du vice-président du conseil d'administration, Lutz Meschke, et du directeur des ventes de la marque, Detlev von Platen.

Et la pression monte sur Oliver Blume, le PDG de Porsche, déjà très affairé dans la crise du groupe Volkswagen, qu'il dirige également. Les ventes de Porsche ont baissé de 3 % l'an dernier à 310.718 unités, et même de 28 % en Chine. La presse allemande suggère même qu'il pourrait abandonner le pilotage du constructeur de luxe pour se concentrer sur le plan de redressement du groupe VW. Car il y aura aussi un travail de restructuration à mener chez Porsche, les analystes de Deutsche Bank s'attendant à « des réductions de capacité de production dans l'année à venir ».

D'autant que les analystes, déjà déçus par les performances financières, suspectent des ratés dans les développements. Citigroup, cité par Bloomberg, juge le surcoût de 800 millions d'euros incohérent. De leur côté, ceux d'UBS préviennent que le redressement du constructeur « prendra du temps », jusqu'en 2027. D'ici là, les niveaux d'investissement « devraient rester élevés », estiment-ils.

Les perspectives de Porsche sont d'autant plus sombres qu'il fait partie des constructeurs les plus exposés aux menaces de Trump d'imposer des droits de douane aux produits européens. Quelques-uns de ses modèles pourraient donc faire partie d'un projet de délocalisation d'une partie de la production qu'envisagerait le groupe Volkswagen vers son usine américaine de Chattanooga, dans le Tennessee.

[Nagata-San]

https://www.capitoltrades.com/buzz/pors ... 2024-02-10

"Porsche Revives Combustion Engines Amid Weak EV Sales
Porsche is reinvesting €800 million into combustion engine and hybrid models, responding to weak demand for fully electric vehicles. The decision comes as sales drop, particularly in China, and profit margins are revised downward to 10-12% for 2025, well below its long-term 20% target. Shares fell 6% on the news, while Porsche SE the holding company of the Porsche-Piëch family faces a €2.5-3.5 billion writedown on its stake in the brand."

"Porsche to invest 800 million USD on combustion engine design"

Tiens, rétropédalage !

[your momo]

Vieux maux tard que jamais…

[LaRascasse]

[Carbene]

Pour info, l'enveloppe globale de R&D de Porsche en 2023 était de 2.83 B

https://newsroom.porsche.com/en/company ... cials.html

[Corsugone]

Le Monde

Quand un journaliste de gauche du Monde, pardon pour le pléonasme, nous explique le problème Porsche, ça donne ça.

Porsche : « Face à la rupture technologique majeure de la voiture électrique, la question de la survie du constructeur de légende se pose »

Oubliée, la supériorité du « made in Germany » : les consommateurs chinois, qui tiraient les ventes de Porsche, ont massivement délaissé les sportives allemandes au profit de modèles électriques locaux. Un tournant existentiel pour la marque de luxe, remarque Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Les légendes sont-elles mortelles ? Dans le secteur de l’automobile, discipline reine de l’industrie, les cimetières sont pleins d’anciennes gloires tombées au champ d’honneur des dures lois économiques. Porsche, la plus célèbre des légendes allemandes survivra-t-elle à la rupture technologique majeure de la voiture électrique ?

La question se pose au vu de la dégradation des affaires du constructeur de la célèbre 911. La firme a annoncé, jeudi 13 février, la suppression de 1 900 postes. En apparence, la mesure est modeste. Elle ne concerne que 4,5 % de ses effectifs et se fera sans licenciement. Le problème est que cette décision arrive après une avalanche de mauvaises nouvelles.

Dès l’été 2024, Porsche a commencé à réviser à la baisse ses estimations de rentabilité. Lors de l’introduction en Bourse de la société en 2023, l’objectif affiché était une marge opérationnelle de 20 %. Enorme dans l’industrie automobile, mais un minimum dans le secteur du luxe. Ferrari dépasse les 27 %. Au lieu de cela, la firme a baissé ses prévisions de 17 % à 14 %.

Plus un rempart

Pour 2025, l’estimation est désormais autour de 10 %. Avec des conséquences immédiates sur le cours de Bourse, qui a perdu plus de 30 % en un an. Les actionnaires, et notamment les familles Piëch et Porsche, héritières du fondateur, ont immédiatement réagi, le 2 février, en débarquant le directeur financier et celui des ventes. Ce ne sera peut-être pas suffisant.

La cause de cette catastrophe est l’effondrement des ventes en Chine en 2024 : 28 % de baisse dans un marché en croissance. La vache à lait qui nourrissait tout le groupe Volkswagen disparaît d’un coup. Les riches acheteurs chinois qui ont basculé vers l’électrique optent sans état d’âme pour les constructeurs locaux bien meilleurs dans ce domaine.

Comme dans la téléphonie mobile, quand les fans de Nokia avaient brutalement basculé vers le nouveau petit Apple, dans les années 2010, avec l’arrivée des smartphones. Oubliée, la supériorité du « made in Germany », ses moteurs à la vigueur et à la sonorité inoubliables, qui justifient des prix exorbitants. La marque n’est plus un rempart. Ainsi vacillent des légendes que l’on croyait éternelles.

[ze_shark]

Oh carrément ? Porsche annonce un investissement extraordinaire alors que son business model est intact, et sa survie est en question ?

La France a vraiment la presse qu'elle mérite.

[torrentmt]

Brevet Porsche pour un moteur 6temps



Augmentation de puissance ou diminution des rpm, réduction de la consommation, diminution de la cylindrée. Etc.. plusieurs applications du brevet possible.


PS: aux modérateurs, à déplacer dans le bon sujet

[ze_shark]

https://newsroom.porsche.com/en/2025/co ... 38687.html

Chiffre d'affaires en baisse: -1.1% (sur 3% de baisse du volume de vente du fait de la Chine)
Marge brute 25.8% contre 28.6% en 2023.
Marge opérationnelle 14.1% contre 18%`
27% des ventes électrifiées, 12.7% en BEV (Taycan, Macan)

Ils annoncent
- la troisième série spéciale historique de 911 (après Sport Classic et S/T)
- qu'un SUV ICE/hybride est "à l'étude", en complément du Macan désormais purement BEV. En gros ils développent un stop gap dont ils pensaient ne pas avoir besoin.

[Corsugone]

Les Echos

Volkswagen : les familles Porsche et Piëch tentées par une vente partielle

Les familles Porsche et Piëch envisagent de réduire leur participation dans le constructeur automobile Volkswagen. Néanmoins, il n'y aurait pas de consensus entre les membres du clan sur la décision à prendre.

Coup de tonnerre à Wolfsburg. Selon le tabloïd allemand « Bild », les familles Porsche et Piëch réfléchiraient à une vente partielle de leurs actions Volkswagen (VW). Les descendants du fondateur Ferdinand Porsche disposent actuellement de plus de 53 % du capital du groupe, via leur holding familial coté en Bourse, Porsche Automobil Holding SE. Dans les scénarios étudiés, la participation des familles pourrait être réduite à 50 ou à 45 %. « Même dans ce cas, nous garderions le contrôle de VW », a déclaré un membre de la famille cité par « Bild ».

L'option est sur la table depuis des mois, indique le journal allemand, mais il n'y a pas de consensus entre les membres du clan sur la décision à prendre. Les jeunes générations se montreraient plus sceptiques sur l'idée d'une cession partielle que les deux porte-parole de la famille, Wolfgang Porsche et Hans-Michel Piëch.

De son côté, la holding de participation a fait savoir qu'il n'y avait actuellement aucune réflexion concrète sur la vente d'actions Volkswagen. Même chose déjà en 2024. « Il n'y a pas eu non plus de discussions avec des investisseurs concernant la vente d'actions de VW », a indiqué le holding à l'agence Bloomberg. Porsche SE entend rester un « actionnaire de référence orienté sur le long terme ».

Un recul des ventes

Début mars, la holding familiale a néanmoins annoncé qu'elle souhaitait « développer davantage la gestion des investissements de manière ciblée ». Le holding veut se « diversifier davantage » et se positionner comme une « plateforme d'investissement mondiale ». L'idée est de réduire son exposition aux groupes Volkswagen et Porsche.

Début février, Porsche SE a prévenu s'attendre à une dépréciation de la valeur comptable de sa participation dans Volkswagen de 7 à 20 milliards d'euros et de sa participation dans Porsche AG de l'ordre de 1 à 2 milliards d'euros.

Volkswagen a vu chuter son bénéfice net de 30,6 % en 2024, à 12,4 milliards d'euros, tandis que les ventes reculaient de 3 %, à 9 millions de véhicules. Pénalisé par la concurrence accrue des marques chinoises sur le segment électrique, le géant allemand de l'automobile a engagé l'an dernier un vaste programme d'économies, qui prévoitla suppression de 35.000 postes en Allemagne et une réorganisation de ses sites de production.

Le groupe de Wolfsburg vise une croissance de 5 % et une marge opérationnelle comprise entre 5,5 % et 6,5 % en 2025, mais ces prévisions n'incluent pas l'impact d'une guerre commerciale avec les Etats-Unis. L'an dernier, le groupe allemand a enregistré des ventes en hausse de 6,9 %, en Amérique du Nord, à un million de véhicules.

[ze_shark]

Livraisons Q1: 71470, -7.95% yoy, 38.5% electrified, dont 25.9% BEV
Cayenne 20,055 (-28%)
Macan EV 14,185
Macan ICE 9,370 (Macan BEV+ICE +14%)
911 11,390 (-12%, comp with final 992.1 push)
Panamera 7,769 (+27% yoy)
718 4,498 (-22%, limited EU availability)
Taycan 4,203 (-1% yoy)

[Corsugone]

Le Monde

Porsche subit la chute des ventes en Chine et l’incertitude aux Etats-Unis

Le constructeur de Stuttgart est en difficulté sur les marchés chinois et américain, où s’écoulait plus de la moitié de sa production

Berlin - correspondance - Le luxe ne protège plus les industriels européens. Porsche, le constructeur de Stuttgart célèbre pour son emblématique 911 et ses modèles électriques plus abordables comme la Macan, en fait la douloureuse expérience. A 43 euros le 17 avril, l’action Porsche a perdu près des deux tiers de sa valeur depuis son pic de l’été 2023, quelques mois après son entrée en Bourse à l’automne 2022. Et la pente sera dure à remonter : sur deux de ses principaux marchés, la Chine et l’Amérique du Nord, où s’écoulait plus de la moitié de sa production ces dernières années, la marque emblématique du made in Germany est en difficulté.

En Chine, le premier marché automobile du monde, le groupe a annoncé, début avril, une spectaculaire chute de 42 % de ses ventes par rapport à la même période un an plus tôt. Seuls 9 500 modèles ont été vendus au cours des trois premiers mois de l’année, soit la performance trimestrielle la plus faible depuis dix ans. En 2024, les ventes s’étaient déjà effondrées de 28 % par rapport à 2023, avec 57 000 voitures écoulées.

Outre la baisse générale de la consommation en Chine, les bolides de Stuttgart ne semblent plus faire le poids face aux nouveaux arrivants dans l’industrie. Xiaomi, jusque-là fabricant de téléphones portables et d’appareils électroménagers, a ainsi sorti en mars 2024 une copie quasi exacte de la Porsche Taycan électrique… vendue une fraction de son prix. La Xiaomi SU7, surnommée « Porsche-killer » , coûte en effet 27 000 euros, contre 116 000 euros pour la Taycan. Elle a fait un démarrage en trombe, avec 180 000 exemplaires vendus depuis son lancement.

Longtemps sûr de sa supériorité technologique et de son attractivité, Porsche subit les conséquences d’un changement de paradigme en Chine, où la domination symbolique des marques occidentales a vécu. Les fabricants chinois de véhicules électriques parviennent à se rapprocher des performances des Allemands, tout en les surpassant sur la connectivité, un point désormais très apprécié des consommateurs locaux.

Une rupture culturelle

La Taycan, premier véhicule 100 % électrique de Porsche, qui devait assurer l’avenir du constructeur en Chine, n’a pas tenu ses promesses. Alors que ses ventes ont chuté de près de 50 % en 2024, c’est toute la stratégie électrique qui est remise en cause : Porsche a abandonné son ambition de produire 80 % de ses véhicules en électrique d’ici à 2030, qualifiée par le patron Oliver Blume de « théoriquement faisable, mais plus réaliste ». Il prévoit de réinvestir dans le moteur conventionnel et hybride.

Avec l’effondrement des ventes en Chine, les Etats-Unis sont de loin le premier marché du constructeur allemand, avec un tiers de ses ventes, et donc son premier risque. Au premier trimestre 2025, en prévision de l’imposition des droits de douane annoncés par le président Trump, les ventes de Porsche aux Etats-Unis ont bondi de 37 % par rapport à leur niveau de 2024 sur la même période. Un feu de paille, qui annonce une probable traversée du désert, si les consommateurs sont sensibles aux hausses des prix. A moins que Porsche ne décide de remettre en cause sa politique de production « made in Germany » : tous les véhicules viennent de Stuttgart ou de Leipzig. Fabriquer aux Etats-Unis serait une rupture culturelle, probablement très coûteuse.

Or la baisse des ventes et des bénéfices se fait déjà douloureusement sentir sur les sites de production allemands. La direction s’est entendue avec les syndicats sur un large programme de réduction des coûts. Le groupe qui compte 42 000 salariés va supprimer 1 900 postes d’ici à 2029 dans la région de Stuttgart, et ne reconduira pas 2 000 emplois à durée déterminée. Le management semble se préparer à une baisse durable des ventes : l’appareil de production est adapté pour fabriquer 250 000 véhicules par an, loin des 320 000 vendus en 2023.

Pour compenser, le constructeur a réorienté sa stratégie vers l’hyperpersonnalisation des voitures. Au département « Sonderwunsch » (« souhait spécial ») de Zuffenhausen, site de production historique de Porsche à Stuttgart, les clients très fortunés peuvent choisir une peinture ou un intérieur cuir rare pour faire de leur 911 une pièce unique, dont le prix peut grimper jusqu’à 1 million d’euros.

[your momo]

Y’a des raison historique qui font qu’une marque peut vendre cher - plus cher, que ses concurrents. Par contre quand la marque se compromet à faire des produits sans âmes, sans lien avec son histoire, elle entre en compétition avec les nouveaux venus et forcément c’est douloureux…

[ze_shark]

Ca, c'est un argumentaire d'arrière garde. Les produits sans âme et sans lien avec son histoire sont ce qui fait vivre Porsche depuis 20 ans.

[your momo]

Oui Cayenne et Macan ont sauvé la baraque début 2000 et boosté les ventes. Toutefois je ne connais pas de gens dont le rêve est d’avoir un SUV fait par Porsche.

Alors forcément quand les normes obligent un reset qui démocratise cette poule au œufs d’Or, ça fait mal. Mais ça n’enlève rien au fait que la marque a encore une raison d’être par ses produits sportifs - mais c’est pas les mêmes volumes. Donc oui les ventes vont continuer à s’éroder…