Asphalte.ch

Bonjour,

Cela fait déjà plus de 2 ans qu'AXA Winterthur a lancé le crash recorder (sorte de boite noire). Les autres assurances commencent elles aussi à s'aligner et à proposer le même système.

De cette "boite noire" malgré 2 ans passé d'activité, on ne sait toujours pas grand chose à part ce que nous dit la campagne officielle:

Le Crash Recorder mesure les accélérations longitudinales et transversales du véhicule, mais ne les enregistre que s’il détecte un accident. Dans ce cas, il enregistre les vingt secondes qui précèdent et les dix secondes qui suivent la collision. Sont alors enregistrées la date et l’heure de l’accident ainsi que l’accélération transversale et longitudinale. Ces données permettent de reconstituer rapidement le déroulement de l’accident et d’expliquer le changement de vitesse induit par la collision. Il est ainsi possible de clarifier la question de la responsabilité de manière objective.

http://www.crash-recorder.ch/fr/function.php

A part les avantages, personne ne connait les inconvénients de ce système.

Donc est-ce que quelqu'un a plus d'information là-dessus?
Que fait réellement cette "boite noire" ?
Quels sont les risques ?

J'imagine que la vitesse est aussi enregistrée ?

De toute manière, dès lors ou l'accélération et la décélération est mesurée, la vitesse est d'office calculable et/ou pris en compte.

Ce qui est intéressant à savoir ce serait comment sont traitées les informations et surtout pour quel but réel.

Axa offre un rabais d'assurance en cas d'installation de data logger, donc ils ont dû conclure que ça leur coûterait moins cher.

Soit parce que les actuaires ont conclu que les segments démographiques acceptant ce genre de clause ont moins d'accidents que la moyenne.
Soit parce que l'investigation d'un accident coûte moins cher en frais d'expert si les données ballistiques (au sens physique du terme) sont disponibles.
Soit parce que la disponibilité de ces mêmes données permet de se retourner contre l'assuré en cas de vitesse inadaptée.

Pure spéculation, naturellement.

Dans la compagnie d'assurance pour laquelle je travaille, le crash recorder n'est offert qu'aux jeunes jusqu'à 30 ans.

Il est évident que les 18-30 ans sont responsables d'une grande partie des accidents de la route. Pour une compagnie d'assurance, il s'agit avant tout de faire diminuer le nombre de sinistres de ce groupe et de responsabiliser ces jeunes conducteurs (en leur offrant une sécurité juridique - les données enregistrées).

Clairement, ce n'est pas parce que c'est la tranche d'âge où les accidents sont les plus fréquents que tous ces jeunes sont de mauvais conducteurs. Autant leur offrir la possibilité de commencer leur carrière d'assuré automobile avec un rabais maximum de primes et ne pas leur faire supporter la charge induite par le comportement irresponsable d'une minorité.

Les données sont utilisés sur demande de l'expert/assuré si le cas est litigieux ou peu clair et elles premettent donc de reconstituer avec certitude les circonstances de l'accident.

Le datalogger AXA est uniquement un accéléromètre. Son seul lien avec le véhicule est son alimentation électrique.

http://www.crash-recorder.ch/fr/

pour les détails.

Introduit en 2008 pour les juniors, le succès a été immédiat avec des ruptures de stock. Le dernier cercle qui a eu accès à cet outil... les collaborateurs de la compagnie.

Dès le début, le constat a été clair: la sinistralité des véhicules équipés est moins élevée. La grande interrogation reste que les gens sensibles à l'argumentaire sont (certainement) les plus prudents...

Les contructeurs ont des dataloggers qui sont parfois de vraies télémétries mais ils refusent de livrer les données aux assureurs car ils s'en réservent un usage exclusif. Au hasard, pour se défendre contre l'accidenté qui prétendrait que la pédale de gaz est restée au fond ou le régulateur de vitesse récalcitrant.

Sur le principe, ces outils sont bons mais il deviendra tôt ou tard suspect de ne pas en avoir demandé l'installation. Et ça, je n'aime pas du tout.

Moi ce que je me demande surtout c'est un truc tout con:

Par exemple imaginons que l'on roule sur une route sans danger à 100-110 dans le 80 (pas forcément de manière générale, mais occasionnelle) et que d'un coup on se prend un animal, ou alors on glisse sur du gravier ou de l'huile qui ne devrait pas être là etc...

Dans ces exemples, est-ce que l'assureur peut se servir du crash recorder pour déterminer la vitesse réelle et refuser la prise en charge des dégâts (pour une casco complète par exemple) du véhicule?

En gros, est-ce qu'avec ce système dans ces situations on est d'office dans la mouise puisque la vitesse prescrite par la loi n'est pas respectée, même dans une plage "modérée" ?



PS: Avec le crash recorder pas de lien avec la voiture, l'accéléromètre est branché sur une batterie fournie avec. (Qui doit être changé à nos frais tous les 5 ans ou en cas de défectuosité selon les assureurs.)

brabus2000 a écrit :Dans ces exemples, est-ce que l'assureur peut se servir du crash recorder pour déterminer la vitesse réelle et refuser la prise en charge des dégâts (pour une casco complète par exemple) du véhicule?

Je crois que tu as répondu à ta propre question. Ils peuvent, mais (et que cela n'engage que moi) que cela dépend beaucoup de ta "relation" avec ton assureur et de ton passé en sinistre...

Cela reste de la spéculation. (si un assureur passait ce serait le top histoire de savoir le vrai du faux)

XtremRadial a répondu il me semble. Pour faire court, tu es bon client, papa, maman, la maison & Co sont assurés et c'est ton premier accident ils ferment peut être les yeux, dans les autres cas, pas de cartier, il te font avaler tes primes tout rond.

Il faut rester dans la logique business. Les assurances proposent pas le bidule par sympathie, le but reste de faire du chiffre. Ils viennent pas proposer un tel service pour te faire gagner de l'argent mais pour en gagner et je les comprends.

Pas complètement bête comme système du moment que tu n'as rien a te reprocher, dans le cas contraire j'ai certains doute. Mais évidement un assureur veut vendre et il ne te le dira qu'à demi mots.

C'est juste que les nouveaux recorders sont à batterie. J'ai vu un des premiers modèles avec alimentation externe. C'était épouvantablement lourd.

L'usage des données (quand elles sont utilisables...), n'est pas systématique. En cas de doute, il est certain que ce sera utilisé aussi contre l'assuré pour démontrer une faute grave par exemple.

L'objectif est d'améliorer la sécurité globale et fixer objectivement les responsabilités pour améliorer "la communauté de risques".

L'exemple à 100-110 au lieu de 80 entre dans la cible de ces analyses si vitesse a joué un rôle déterminant dans l'issue. En percutant un sanglier, rouler à +30 ...

Nous proposons systhématiquement la protection pour faute grave dans la police d'assurance véhicule, ce qui peut déjà éviter bien des soucis...

L'installation est vraiment simple puisqu'elle ne prend qu'une vingtaine de minutes (et prise en charge par l'assurance, y compris lors du premier changement de véhicule)

une petite photo de la bestiole :

je ne voudrais pas vous faire peur.
mais toutes les autos équipées d'un gps multifonction intégré peuvent éventuellement
servir à la reconstitution de la vitesse avant accident. puisque l'élémént constitutif
d'une expertise après accident est le véhicule en lui même.
le dernier trajet reste en mémoire, il suffit de "creuser" un peu.
c'est plus difficile qu'une boite noire mais c'est possible.
conclusion : si vous avez l'habitude de rouler vite désenclanchez votre navigation.

Selon Comparis:
- 50,7 % des personnes interrogées (en Suisse= seraient prêtes, toutes tranches d’âge confondues, à installer un crash recorder dans leur véhicule.
- plus de 45 % des personnes interrogées voient une éventuelle obligation d’un œil plutôt positif, voire très positif.
- 70 % demandent à être récompensés de la part des assureurs – donc, à bénéficier d’une réduction de primes.
- 55.2% des 50-65 ans des personnes sont prêtes à embarquer un enregistreur dans leur véhicule contre 48,9 % chez les 30-49 ans et 48,4 % chez les moins de 30 ans).
- 53,5 % pense qu’un crash recorder favorise la bonne conduite au volant
- 66 % des personnes interrogées estiment qu’un crash recorder peut apporter une aide précieuse à la reconstitution d’accidents et, par conséquent, à la question de la responsabilité.
- Seuls 16 % des plus de 50 ans, de même que 17,7 % des 30-49 ans et 19,7 % des moins de 30 ans y sont fermement opposés.

Andrea Auer, experte Mobilité chez Comparis, pense qu’une obligation présente aussi potentiellement une chance pour les assurés :

Si le nombre d’accidents baissait du fait de crash recorder rendus obligatoires, les automobilistes pourraient à long terme bénéficier d'un abaissement des primes, en raison de coûts plus faibles pour les assureurs.

Si c'est pas du lobbying, ça ...

Enquête représentative réalisée par l'institut de sondage et d'études de marché Marketagent pour le compte de comparis.ch auprès d'un échantillon de 1191 personnes issues de Suisse romande et allemande. Le sondage a eu lieu en août 2018. Les personnes sondées au sujet des crash recorder sont des internautes âgés de 14 à 65 ans.

Ça fait longtemps que Comparis n'est plus un "défenseur" des consommateurs comme il l'affirmait au début. Ce sont devenus des lobbyistes des assurances profitant de leur image positive envers le public.