FastFR a écrit : ↑06 mars 2023 19:22
ZeVal a écrit : ↑06 mars 2023 17:14
Je suis marié à la reponsable qualité de l'un des plus gros groupes laitiers du pays, je peux t'assurer que la rotation des stocks n'a rien à voir avec les dates
Peut-être chez l’employeur de te femme, mais dans certains groupes internationaux ce n’est pas le cas, et je le tiens d’une personne travaillant dans le domaine dans un très grand groupe d’origine suisse basé à Vevey
Et comme exemple:
“L'intérêt de raccourcir les durées de vie sur les dates c'est de faire vendre plus. Le consommateur verra que les produits ont passé les dates limites et il va les jeter, alors qu'ils pourraient être consommés.
Comment sont fixées ces dates limites ? Hormis les produits très frais, comme les oeufs, les producteurs eux-mêmes choisissent les dates, aucune contrainte légale. Certains apposent des dates limites différentes sur un même produit en fonction du lieu de vente. A deux jours d'écart, nous avons fait les courses en caméra cachée en Guadeloupe et à Paris. Surprise : quelques produits ont des dates limites bien plus longues sur l'île qu'en métropole. Exemple avec ce beurre: l'un valable jusqu'en octobre, l'autre jusqu'en mai. La durée de vie est de 6 mois en Guadeloupe, un mois à Paris. Ce même fromage est valable jusqu'en août sur l'île, en juin en métropole Sa durée de vie passe de 4 à 2 mois selon les lieux de vente. Des dates qui n'ont plus rien à voir avec la détérioration du produit. Nous demandons des explications aux producteurs. L'un d'entre eux reconnaît des raisons commerciales.”
Je ne vais pas trop développer ici (Primo parce que même si je connais assez bien l'histoire, c'est pas mon domaine pro, secondu parce qu'on parlait de pneus ici)
Si un modérateur veut / peut créer un sujet dédié, ou déplacer ça dans un thread adapté, ca serait top
La personne travaillant à Vevey n'est peut-être pas au courant des cycles de validation qui sont réalisés pour les produits. De l'oeuf frais à la poudre de lait, en passant par le mélange à cookies et la plaque de beurre que tu achètes à la Migros. Tout, absolument tout, passe par des cycles de validation - qui incluent le vieillissement et la garantie dans le temps.
Cette garantie dans le temps porte sur 3 aspects:
- Aspect visuel: le produit doit être conforme à sa sortie de production, au moins XX jours après la dite sortie (et sous réserve d'une conversation adéquate)
- Aspect olfactif et gustatif: idem
- Et enfin, le plus important, aspect sécuritaire: qui prends le pas sur les 2 précedents. Si au retour des analyses, une préparation affiche des bactéries X ou Y supérieures à la tolérance, même si les 2 premiers points sont OK, le data va être raccourci.
Enfin, y'a l'aspect législatif: Pas sur de comprendre de quel produit on parle dans ton exemple France Métropolitaine VS Guadeloupe (France aussi donc), mais je ne vois pas spécialement comment c'est possible.
Lors de l'exportation de production Suisse, il y'a plusieurs solutions pour allonger le data:
- L'ajout de conservateurs (souvent non-autorisés en Suisse ou en Europe, c'est notamment le cas vers la Russie et la Chine) = date plus longue
- L'expédition surgelée à très basse température, qui permets de "gommer" le mois de voyage - ça marche par exmple avec certains produits laitiers - comme certains types de fromage. Ton produit ici aura un data à 12 jours, le même à Moscou affichera 42 jours.
- La levée de la responsabilité liée au point 1 et 2 exposés plus haut. Le point 3 est non-négociable.
Enfin, comme souvent dans ces reportages, ils interrogent le type de la comm' ou du marketing. Qui n'a AUCUNE idée des process qualité/sécurité. Et c'est la même chose ici - quand on voit les réponses données dans des émissions que ABE sur la RTS, c'est à pleurer. En général, les explications sont simples et claires, mais comme le type du marketing est celui qui est censé communiquer, on le laisse faire et ça ne ressemble plus à rien.