Risques: où est la limite ?
Publié : 20 juin 2014 09:29
Il me semblait que ce sujet avait déjà été discuté mais je n'ai pas retrouvé le fil.
J'en ouvre un autre, motivé par un "courrier des lecteurs" lu dans le dernier bulletin de la REGA.
J'ai d'abord été surpris que de tels courriers puissent être écrits. Puis à la réflexion, plus tant que ça, l'idée du risque (dans les exemples pris ci-dessous mais aussi dans toute autre activité et/ou sur la route) pouvant tellement varier d'une personne à l'autre
Le courrier:
"Vous ne devriez pas secourir les personnes qui se hasardent hors des pistes quand le risque d’avalanche est élevé. Ni les adeptes du base jumping. Car en les sauvant, vous confortez ces casse-cous dans l’idée qu’ils sont assurés contre tous les risques"
La réponse de la REGA:
A la Rega, nous recevons parfois ce type de réaction.
Si autrefois les secours arrivaient souvent trop tard, la Rega, les sauveteurs de montagne du Club Alpin Suisse CAS et d’autres services de secours interviennent aujourd’hui en l’espace de quelques minutes. La technologie, la formation et l’expérience ouvrent des perspectives, les nouveaux moyens de communication simplifient le processus d’alarme. Parallèlement, la médecine a progressé de manière considérable. Aujourd’hui, pour sauver, l’éventail des possibilités à disposition est large. Trop ? Encourageons-nous les comportements à risque ?
Quand bien même ce serait vrai, il n’y a pas d’alternative. Les secours feront toujours tout ce qui est en leur pouvoir pour assister les personnes en détresse, dans les limites de ce que la sécurité autorise. De même, il n’appartient pas aux sauveteurs de différencier entre «coupables» ou «innocents». Pour nous, il n’y a que des personnes en détresse sans distinction. Nous sommes et nous serons toujours là pour porter secours, non pour juger.
Engager une lutte contre les comportements à risque au détriment de la qualité des secours n’est pas une solution ; ce serait même agir au mépris de la dignité humaine. Qui voudrait renoncer au système de freinage ABS au seul motif qu’en réduisant la distance de freinage, il peut induire chez certains une conduite dangereuse ?
D’aucuns prennent certes des risques inconsidérés dans le cadre de leurs loisirs. C’est un fait. Certains confondent même leur vie avec un jeu vidéo. Dans la vraie vie cependant, il n’y a pas de bouton «Reset». Un bref moment d’inconscience, et ce sont des années voire des décennies de souffrance. Ces histoires-là, nous les retrouvons dans les journaux. Toutefois, l’immense majorité des personnes entretiennent un rapport raisonnable au risque, consultent les bulletins avalanche et météo, suivent des formations et agissent de manière responsable. Mais il ne s’agit pas d’un fait d’actualité.
Nous pouvons nous révolter ou chercher des solutions simples. En fin de compte, il n’y a qu’une chose à faire : sensibiliser la population aux risques et en appeler à la responsabilité de chacun. Pour nous-mêmes et pour autrui, nous pouvons bien nous réserver une marge d’erreur, mais surtout se garder la possibilité de l’assumer. A cet égard, les services de secours jouent aussi un rôle particulier : celui d’offrir aux personnes secourues la possibilité de témoigner des fautes à éviter.
J'en ouvre un autre, motivé par un "courrier des lecteurs" lu dans le dernier bulletin de la REGA.
J'ai d'abord été surpris que de tels courriers puissent être écrits. Puis à la réflexion, plus tant que ça, l'idée du risque (dans les exemples pris ci-dessous mais aussi dans toute autre activité et/ou sur la route) pouvant tellement varier d'une personne à l'autre
Le courrier:
"Vous ne devriez pas secourir les personnes qui se hasardent hors des pistes quand le risque d’avalanche est élevé. Ni les adeptes du base jumping. Car en les sauvant, vous confortez ces casse-cous dans l’idée qu’ils sont assurés contre tous les risques"
La réponse de la REGA:
A la Rega, nous recevons parfois ce type de réaction.
Si autrefois les secours arrivaient souvent trop tard, la Rega, les sauveteurs de montagne du Club Alpin Suisse CAS et d’autres services de secours interviennent aujourd’hui en l’espace de quelques minutes. La technologie, la formation et l’expérience ouvrent des perspectives, les nouveaux moyens de communication simplifient le processus d’alarme. Parallèlement, la médecine a progressé de manière considérable. Aujourd’hui, pour sauver, l’éventail des possibilités à disposition est large. Trop ? Encourageons-nous les comportements à risque ?
Quand bien même ce serait vrai, il n’y a pas d’alternative. Les secours feront toujours tout ce qui est en leur pouvoir pour assister les personnes en détresse, dans les limites de ce que la sécurité autorise. De même, il n’appartient pas aux sauveteurs de différencier entre «coupables» ou «innocents». Pour nous, il n’y a que des personnes en détresse sans distinction. Nous sommes et nous serons toujours là pour porter secours, non pour juger.
Engager une lutte contre les comportements à risque au détriment de la qualité des secours n’est pas une solution ; ce serait même agir au mépris de la dignité humaine. Qui voudrait renoncer au système de freinage ABS au seul motif qu’en réduisant la distance de freinage, il peut induire chez certains une conduite dangereuse ?
D’aucuns prennent certes des risques inconsidérés dans le cadre de leurs loisirs. C’est un fait. Certains confondent même leur vie avec un jeu vidéo. Dans la vraie vie cependant, il n’y a pas de bouton «Reset». Un bref moment d’inconscience, et ce sont des années voire des décennies de souffrance. Ces histoires-là, nous les retrouvons dans les journaux. Toutefois, l’immense majorité des personnes entretiennent un rapport raisonnable au risque, consultent les bulletins avalanche et météo, suivent des formations et agissent de manière responsable. Mais il ne s’agit pas d’un fait d’actualité.
Nous pouvons nous révolter ou chercher des solutions simples. En fin de compte, il n’y a qu’une chose à faire : sensibiliser la population aux risques et en appeler à la responsabilité de chacun. Pour nous-mêmes et pour autrui, nous pouvons bien nous réserver une marge d’erreur, mais surtout se garder la possibilité de l’assumer. A cet égard, les services de secours jouent aussi un rôle particulier : celui d’offrir aux personnes secourues la possibilité de témoigner des fautes à éviter.