Initiative pour 6 semaines de vacances en Suisse

[ze_shark]

Et là où les collaborateurs sont heureux au travail, le résultat est que ces collaborateurs ont moins tendance à vouloir prendre des vacances.

Non non, je confirme que je suis heureux au travail et que j'ai toujours envie de prendre des vacances.. Et que si j'avais encore plus de vacances, je serais encore plus heureux au travail !

+1

Je comprends que les gens qui n'arrivent déjà pas à prendre 4 semaines de vacances par an n'en veulent pas plus, mais pensez aux autres, ceux qui pourraient...

Pour ceux qui craignent que les patrons poussent les employés à faire le même travail qu'avant mais en deux semaines de moins, j'ai envie de voir un autre côté du problème. Ne faudrait il pas engager plus de monde ? (donc réduire le nombre de chômeurs ?)

Viennent d'où, les sous ?
Et pour une PME, il faut engager un comptable pour 2 semaines qui se tranforme en contremaitre 2 semaines plus tard ? Puis en ouvrier ?

[Yvan]

Le site de l'initiative ou il y a des documents intéressants à télécharger...
http://www.sixsemainesdevacances.ch/fr


Et un tableau comparant les augmentations de productivité et celles des salaires

[Melon]

Est-ce qu'on produit plus parce qu'on travail plus... ou parce que nous disposons de meilleurs outils pour optimiser notre rendement sans plus nous fatiguer ?

Aujourd'hui même les menuisiers ont des machines à commande numérique... ça démultiplie les capacités de production pour certaines tâches.

[ze_shark]

Alors si on se met à parler de la producitivité de travail, il ne reste qu'à s'incliner devant la crédibilité de la source.

En économie, je crois que la différence entre productivité (la vraie, pas la producitivité) et coût du travail a un nom: ça s'appelle la croissance.
Je crois également que la réduction de l'écart entre ces deux courbes a une conséquence simple: le chômage.

Les affiches des opposants qu'on voit par endroits sont moins simplistes que les arguments de initiants: plus de vacances, c'est moins d'emplois.
C'est indiscutable, il est impossible qu'un renchérissement abrupt du coût du travail (que ce soit par les salaires ou par les congés) se traduise par un maintien de notre compétitivité économique.

[ze_shark]

Un graphique de l'office suisse de la statistique, dont probablement est tiré celui des initiants, sauf qu'il inclut une autre donnée un peu plus dérangeante: la très forte corrélation entre augmentation de la productivité et PIB:


Le nombre d'heures effectivement travaillées, lui, n'a pas vraiment progressé sur la même période, du fait de la poussée du chômage entre 1990 et 2000.



L'équation reste la même: productivité = croissance = emploi.
Une opportunité de se rappeler avant le 11 mars que les enjeux dépassent de loin l'aspiration - toute humaine qu'elle soit - à la glandouille.

[Yvan]

à la glandouille.

Par pure provocation ou sincèrement convaincu ?
Je bondirais toujours autant en lisant (ou en entendant) un comparatif aussi réducteur que vacances = glandouille. Ceux pour qui le boulot se résume à du 7/7/24 et à qui ca fait tout le bonheur doivent être aussi nombreux qu'une colonie du poux sur la tête de Yul Brynner. Et j'ai d'autres projets que de manger les pissenlits par la racine à 40 ans avec toute la reconnaissance de mon ancien employeur...

[alainp]

Soit dit en passant : je ne fais rien en vacances à part glandouiller

Plus sérieusement, je pense que 6 c'est trop et que 5 aurait largement passé, à force d'en demander trop, on ne finit par ne rien n'avoir.

[Yvan]

Oui, moi aussi je glandouille en vacances ! Et j'adore ca en plus ! quel dissident ! Et, mais ca il ne faut surtout pas le répéter, je ne consulte pas mes mails professionnels lorsque je suis dans la piscine de l'hotel un cocktail à la main !
Je pense que la reflexion initiale était vacances = glandouille, du travail ! Ou payé pour ne rien foutre, bref, les qualificatifs ne manquent pas !

[blake_ch]

Pour moi ce n'est pas directement " vacance = glandouille " mais plus à prendre au sens général que l'être humain est paresseux ( c'est indéniable ).

[Leuen]

A la lecture des dernières pages et en entendant les arguments pour et contre à gauche à droite, l'impression qui se dégage pour moi est la suivante:

On a les employés qui ont 4 ou 5 semaines et qui en prendraient volontiers 1-2 de plus. Ceux qui en ont déjà 6 ou plus et qui expliquent en général que ça ne sert à rien, qu'on ne peut pas les prendre qu'on ne sait qu'en faire, que ça explose le budget, etc.. Les patrons ou top managers qui préviennent qu'on court à notre perte, qu'on scie la branche sur laquelle on est assis, à grand coup d'arguments et de mots chocs comme: chômage, productivité, nivellement par le bas, etc..

Pour moi tout le monde est un peu égoïste, certains ont des privilèges qu'ils veulent préserver, d'autre n'en ont pas et en voudraient et d'autres encore n'ont pas envie qu'on leur impose ce genre de choses.


Je vais défendre mon camp, celui des employés qui n'ont que 4 semaines (plus une compensée) et qui en voudraient bien un peu plus. Je trouve assez mesquin et réducteur de systématiquement parler de "glandeurs", de dire que les employés scient la branche sur laquelle ils sont assis, etc.. Même si il y a probablement une part de vraie dans tout ça.

La réalité telle que je la vois est que l'employé, le citoyen lambda comme moi, il a fait des études, il paye ses impôts, travaille dûr sans se plaindre, subit parfois de plein fouet les effets d'une crise dont il n'est en rien responsable et voit son salaire et son niveau de vie stagner alors même que son patron gagne 100 fois son salaire. Alors quand on lui demande son avis sur ce genre de question, il est parfois un peu égoïste et il se dit que deux semaines par année, c'est tout ça de pris et tanpis pour les éventuelles conséquences. Au fond il sait bien que ça ne passera pas, mais il se dit que peut-être ça fera passer un message si 30 ou 40% des votants votent comme lui.

[Yvan]

Ca rejoint assez ma toute première intervention sur ce sujet..

5 semaines aurait été plus "intelligent" comme proposition. Mais, proposer 5 semaines, c'était surement aller droit dans le mur sachant qu'il y a deja plus de personnes au bénéfice de 5 (ou 4+1) que de 4 net. Ceux pour qui cela devenait un statu quo à 5 n'auraient pas été plus sensibilisés que ca.

Proposer 6 juste pour "se faire entendre" avec le "plus" que ca passe, me rappelle la fameuse initiative du GSsA de 1989 (certainement la première fois de ma vie que je votais ), avec les conséquences qui ont suivi...

En 1988, le Conseil fédéral publie son message sur l'initiative: «La Suisse n'a pas d'armée, elle est une armée», dit-il dans son introduction. La classe politique est quasi-unanime pour rejeter l'initiative. La votation est agendée pour le 26 novembre 1989. Sociétés militaires et patriotiques se mobilisent. Les messages de propagande inondent les citoyens sous les drapeaux. Le Conseiller fédéral Villiger dit imprudemment qu'un résultat de 20% de oui serait une catastrophe. En face, la mobilisation de militant-e-s, jeunes et moins jeune, est aussi à la hauteur du défi.

Début novembre 1989, le Mur de Berlin tombe, suite aux réformes en Union soviétique et à l'exode des Allemands de l'Est, des Hongrois et des Tchécoslovaques vers l'Ouest. Le jour de la votation, le résultat tombe, incroyable: 1'052'218 citoyen-ne-s (35,6 %) ont dit oui, avec une participation record. Genève et le Jura acceptent l'initiative. C'est un formidable séisme politique.

[blake_ch]

Actuellement j'ai 4 semaines + 1 compensée. Si je change de taf cette année, je vais sentir la semaine manquante. Mais je n'aurai pas besoin d'une 6e actuellement.

Donc comme dit au début, +1 pour les 5 vacances, le bon compromis.

[asylum]

7 semaines chez Rolex. On va pas généraliser. Mais pas l'impression qu'ils sont sur le point de mettre la clé sous le paillasson. A mon avis, 6 ce serait très bien, avec un dialogue constructif entre les employés et leurs chefs. Chose qui est encore possible en Suisse et qui fait notre force (bien avant productivité, temps de travail, flexibilité, etc.).

[MC-SIN]

Leuen résume très bien la situation. Et je suis de son avis en tant qu'employé!

[flyspin]

Mon opinion : le manque de vacances n'est de loin pas un problème majeur en Suisse, un ajout de vacances n'améliorera en aucune façon notre compétivité économique qui nous permet d'avoir le confort de vie qu'on a. J'ai également 4 semaines de vacances par année, ça me ferait plaisir d'en avoir une ou deux en plus, c'est clair, mais je pense que ce serait un véritable cadeau empoisonné.