Melon a écrit : ↑14 avr. 2024 10:48
vravolta a écrit : ↑14 avr. 2024 08:40
Preuve qu'un motivé avec un couteau de cuisine peut faire des dégâts:
https://www.msn.com/fr-ch/actualite/oth ... 2c5&ei=127
6 morts et 8 blessés. Ca doit être proche de ce qu'on peut faire avec un Glock et un chargeur 15 coups. L'Australie est un pays qui a une législation restrictive en matière d'armes à feu. Il semblerait que les motivés ne se soient pas résolus à ne rien faire mais aient opté, étrangement, pour la substitution.
Le meurtrier était "connu de la police" apparemment, ce qui veut dire que dans un pays comme la Suisse, on ne lui aurait as donné de permis d'acquisition d'arme. Dès lors, notre législation est elle vraiment pire que celles des pays ayant choisi l'hyper restriction? Ca reste à démontrer...
Il est rapporté dans la presse que des citoyens non armés l'ont entravés dans son action au moyen, par exemple, d'un présentoir publicitaire. Ca aurait été une autre histoire avec une arme à feu.
Une arme à feu est elle forcément léthale ? On a parlé un peu plus haut d'un flic qui a vidé son chargeur sans en mettre une seule dans la cible. Viser avec un flingue, même si on est entrainé, c'est pas aussi simple qu'à Hollywood, il ne faut pas l'oublier.
Rappel, un simple panneau métallique va arrêter ou très fortement ralentir un tir de 9mm (munition la plus utilisée dans les armes de poing). Rappelez vous de votre casque militaire : il protège déjà assez raisonnablement contre les tirs à l'arme de guerre alors qu'il ne fait qu'un peu plus de 1mm d'épais. Donc un citoyen non armé qui trouve par exemple un flipchart pourra approcher un tireur armé d'un pistolet sans grand risque, même si ce dernier tire bien.
On en revient au fait que sur les armes à feu, la connaissance de la majorité des gens qui en parlent est assise sur des hypothèses éloignées de la réalité. Tout est mis dans le même sac alors que les énergies (un bon proxy de la léthalité) sont très différentes: le 9mm (ce qu'ont les policiers), c'est dans les 500 joules. Le 7.65 ou 22LR (très utilisé en tir sportif), c'est plutôt dans les 200 joules. Le 5.56 OTAN, c'est 1750, le 7.62, 3600. Vous allez me dire que le 454 casull est une arme de poing et sort 2460 joules. C'est vrai. Mais je défie quiconque de réussir à le tenir chargé à bout de bras de manière précise et vu le recul du machin, le temps de réaligner une cible pour un 2e tir est long. Je ne m'imagine pas réussir à tirer dans le mille avec ce truc sur une cible mouvante. Par ailleurs, ca ne contient que 5 coups et c'est un revolver, donc recharger le barillet dure une éternité. Et je ne parle pas du mal que ca fait à la main à cause du recul: perso, les fois où j'ai tiré avec, j'ai eu mal dans la paume pendant environ 2 jours après pour situer le débat.
Quant à la comparaison du Shark avec l'AR15, elle est hors sujet: on parle ici d'arme qu'on peut porter sur soi et moi je parle et ai toujours parlé d'armes ayant un intérêt pour le tir sportif. En Suisse, pour avoir droit à un fusil d'assaut avec de la munition en quantité et ayant conservé son mode automatique, c'est plus que compliqué et strictement contrôlé. Donc les armes d'épaule automatiques, ce n'est pas un sujet en Suisse car c'est de facto un corner case en dehors des militaires et personne ne parle d'assouplir notre législation à ce sujet.
En revanche, ce que la tuerie de Sydney démontre, c'est le fait que la substitution n'est pas une élucubration mais une réalité = oui, les fous furieux y pensent + oui, un couteau de cuisine permet de tuer, si on est motivé, un nombre de personnes du même ordre de grandeur qu'une arme de poing usuelle et présente un niveau similaire de difficulté à arrêter: oui, une arme de poing tire plus loin qu'un couteau et on ne l'arrête pas avec du plastique, mais une arme de poing a un nombre de coups fini et doit être rechargée quand un couteau peut servir à tuer une infinité de personnes sans jamais avoir à recharger.
Comme on est coutumier du couteau de cuisine, on peine à y voir le danger, mais en fait, c'est assez similaire à une arme de poing. On est sur les mêmes logiques que la peur des serpents chez nous : sans doute 90% des gens sont terrorisés à l'idée de les croiser alors que les couleuvres sont inoffensives, le vipères font 80% de morsures sèches (donc sans venin) et pour les 20% qui restent, même sans antivenin, un adulte a vocation à y survivre en général, même s'il sera temporairement pas bien. le vrai risque des armes à feu, c'est qu'on les méconnait et donc seule une minorité sait les gérer, contrairement au couteau de cuisine qui lui est manipulé quotidiennement et donc le gros du public sait ce que ca peut faire et pas faire. C'est pour ca que je considère comme une bonne pratique d'avoir un minimum de (vraie) culture des armes, pas au sens Rambo, mais juste avoir une idée des difficultés de mise en oeuvre et capacités. C'est très simple d'identifier un revolver et très simple de compter. Si on arrive à plus de 6 détonations, on sait qu'à 99%, le tueur est en pratique à mains nues, pendant 30 secondes au bas mot.. D'une manière générale, on sait aussi que c'est très compliqué de toucher une cible qui court dans tous les sens, encore plus si les directions dans lesquelles on court sont situées dans la perpendiculaire à l'axe tireur/cible (car une cible qui avance vers le tireur, elle demande peu d'ajustements de direction). C'est tout bête, mais celui qui connait ce genre de détails, il réduit considérablement le risque de se faire toucher par un tireur.