Covid19

[Leuen]

C'est sûr que le café au boulot avec les collègues c'est plus sympa qu'à la maison enfermé dans son bureau, même si les capsules Nespresso sont payantes

Ca va, c'est gratuit à la cafète.
Et les repas aussi en ce moment (ce qui incite sans doute certains à venir au boulot).

[Huntox]

J'ai la totale interdiction de venir au bureau, chaque cas exceptionnel doit être validée relativement haut dans la ligne. Les courageux s'exposent à des sanctions.

[Yvan]

Une des problématiques du télétravail c'est que ce n'est pas juste "partir sur son canapé avec son laptop". Ou en tous cas, tout le monde ne peut pas faire ainsi.
Dans une famille, qui plus est avec enfants, ou un membre en travail partiel, ou avec les 2 parents en télétravail, ce n'est pas aisé voir parfois impossible d'avoir une (ou plusieurs !) pièce dévolue à une activité professionnelle sans les enfants qui viennent pour jouer ou être dérangé pour 1000 autres raisons.
Et rien de plus non professionnel que de faire une videoconférence avec les enfants qui courent en arrière plan.
De plus, pour un employeur, le télétravail est régi par des règles et des contraintes que ce soit d'ordre d'assurances, de confidentialité et autres
Bref, le jeune trentenaire célib ultramobile et up to date techniquement dans son appart 4 pièces / 120m/2 n'est pas la norme mais l'exception...

[Leuen]

J'ai la totale interdiction de venir au bureau, chaque cas exceptionnel doit être validée relativement haut dans la ligne. Les courageux s'exposent à des sanctions.

Ca peut paraître extrême, mais vu la situation ça me semble plus raisonnable que de laisser les gens faire comme ils veulent.

[Leuen]

Bref, le jeune trentenaire célib ultramobile et up to date techniquement dans son appart 4 pièces / 120m/2 n'est pas la norme mais l'exception...

J'avoue que j'étais bien seul chez moi en télétravail au printemps.

[Yvan]

Bref, le jeune trentenaire célib ultramobile et up to date techniquement dans son appart 4 pièces / 120m/2 n'est pas la norme mais l'exception...

J'avoue que j'étais bien seul chez moi en télétravail au printemps.

[blake_ch]

Ca va, c'est gratuit à la cafète.
Et les repas aussi en ce moment (ce qui incite sans doute certains à venir au boulot).

Si les desserts sont toujours au niveau d'il y a 5 ans, je comprends

Une des problématiques du télétravail c'est que ce n'est pas juste "partir sur son canapé avec son laptop". Ou en tous cas, tout le monde ne peut pas faire ainsi.
Dans une famille, qui plus est avec enfants, ou un membre en travail partiel, ou avec les 2 parents en télétravail, ce n'est pas aisé voir parfois impossible d'avoir une (ou plusieurs !) pièce dévolue à une activité professionnelle sans les enfants qui viennent pour jouer ou être dérangé pour 1000 autres raisons.
Et rien de plus non professionnel que de faire une videoconférence avec les enfants qui courent en arrière plan.
De plus, pour un employeur, le télétravail est régi par des règles et des contraintes que ce soit d'ordre d'assurances, de confidentialité et autres
Bref, le jeune trentenaire célib ultramobile et up to date techniquement dans son appart 4 pièces / 120m/2 n'est pas la norme mais l'exception...

Je suis assez d'accord. Pour ma part, je peux m'isoler dans mon bureau. Ma fille de 2 ans va à la crèche ou est gardée ce qui me laisse la paix, mais au mois de mars/avril où les crèches étaient fermées et les grand-parents interdits de visite, c'était absolument pas viable. Impossible de faire comprendre qu'on a besoin de rester au calme seul...
Maintenant, ma femme est en congé maternité avec le petit dernier, donc ça ne dérange pas trop.

Après pour les visio-conférence et les enfants, même si c'est moins professionnel, je pense qu'on doit pouvoir tolérer par ces temps quelques interruptions souvent plus rigolotes qu'autre chose. Tant que les enfants restent pas sur les genoux pendant la call...

[Nyrvan]

Ce qui étonne dans le cas de l'engagement de l'armée, c'est qu'en mars en tout cas, les astreints pour prêter main forte au CHUV étaient des militaires dont certains (en tous cas ceux interviewés dans le reportage de Temps Présent) étaient issus de professions civiles qui n'avaient rien à voir avec le médical (étudiants, polymécaniciens) et qui plus est ne parlaient pas ou peu le français.

Etre confronté à la souffrance voire au décès n'est déjà pas simple pour du personnel formé à cela mais qu'en penser lorsque l'on débarque du jour au lendemain d'un pupitre d'université à manipuler des personnes âgées bourrées de perfs de tuyaux et dans le coma..

Il faut prendre en compte deux choses : les militaires engagés sont ceux des bataillons hôpitaux 1 & 2. Soit des gens qui ont reçu une formation de base (durant l'ER puis les CR) pour le travail dans un hôpital. Deuxièmement, ils ne seront pas engagés dans des secteurs à haute intensité mais vont être utile pour le déplacement et le transport des patients, l'aide à des personnes non-covid, etc... Donc des tâches normalement très éloignées des patients de réanimation. Cela permet de libérer du personnel professionnel pour le réaffecter aux patients Covid.

[Nyrvan]

Précisément: pour être dans des comités de gestion de crise depuis une dizaine d'années, dans le privé, la première chose qui se passe quand on bascule en crise, c'est que les propriétaires se font "piquer les clefs" de la boite. Ils sont tolérés pour regarder ce qu'il se pas, mais si y'en a un seul qui commence à la ramener, il est sorti de la war room. C'est la base de la base car le propriétaire, il veut toujours sauver à la fois la chèvre et le chou et si on fait ainsi, on sait qu'on perd tout. Gérer une crise, c'est être prêt à faire un sacrifice. Les gens aux commandes en temps normal sont incapables de prendre ce type de décision.

De manière générale, et suivants le type d'événement, la conduite des services d'urgences se fait de manière très similaire à ce que tu décris.

En résumé, le fonctionnement se fait sur plusieurs niveaux : dans le cadre d'un événement majeur, dans le PC front vont se trouver que des professionnels de l'intervention : pompiers/services sanitaire/police/PCi (conduite/pionnier-sauveteur) et le chef d'intervention. Ici, aucun politique n'est présent, sauf à vouloir montrer sa bouille à la télé (comme l'a fait Macron pour l'incendie de notre-dame).

Dans un deuxième niveau, dans l'EMC (Etat major de conduite, qu'il soit régional ou cantonal), on va retrouver des politiciens ainsi qu'un grand nombre de spécialistes civils ou militaire. L'EMC a une tâche d'appuis et coordination mais pas de direction de l'intervention. Par exemple, lors du G8 à Evian, au PCC de la Blécherette à Lausanne, étaient réunis : le commandant du feu de Lausanne, l'inspecteur cantonal du feu, le commandant de police, le commandant de la police du rail, un juge fédéral, le chef du renseignement PCi et un conseiller d'Etat. Normalement, le rôle des politiciens est de faire de la politique et pas de s'immiscer dans la gestion de crise, chose que certains conseillers d'Etat savaient très bien faire et d'autres... nettement moins.

Dans le cas de la pandémie, c'est un peu différent dans la mesure où les politiciens doivent prendre des décisions que seuls eux ont la légitimité constitutionnelle de le faire. Ce n'est pas à un technocrate ou à un médecin d'imposer des mesures de restriction de liberté à l'ensemble de la population mais bien à un politicien élu.

[ze_shark]

https://www.radio.com/podcasts/in-the-b ... vitt-37138

8'13"
Une particule de 1um, un volume 1000x plus grand que le virus lui-même, lâchée à 1.5m du sol, prendra 14 heures pour se déposer à des ventilations usuelles (5-15 cm/s) et aura parcouru 5km pendant cette intervale avant de se déposer au sol.
Une particule de 5um prend 33 minutes seulement.
Une particule de 10um prend 8 minutes.

Les dégagements du corps humain résultant de la parole ou de la toux couvrent une distribution dont le pic en volume se situe entre 1.5 et 3um.

En comparaison, les postillons/gouttelettes ont une portée balistique de 1.5 à 2.0m.

Le volume d'air respiré augmente de 10 à 15x en cas d'activité physique (exercice, danse, etc ...).

Donc aération robuste ET port du masque à l'intérieur ET exercice à l'extérieur.

[vravolta]

...

Dans le cas de la pandémie, c'est un peu différent dans la mesure où les politiciens doivent prendre des décisions que seuls eux ont la légitimité constitutionnelle de le faire. Ce n'est pas à un technocrate ou à un médecin d'imposer des mesures de restriction de liberté à l'ensemble de la population mais bien à un politicien élu.

C'est tout le problème: on est dans une situation d'urgence et ce sont les politiciens qui doivent prendre la décision. Or, par construction, le temps politique est bcp trop lent pour pouvoir réagir face à un phénomène que par ailleurs il maitrise très mal du point de vue technique. Et donc notre problème il est que dans ces circonstances, c'est le politique qui reste à la barre. C'est en ca que les asiatiques nous sont supérieurs car leurs politiques ne doivent pas vraiment de comptes à leurs électeurs et donc ils sont en mesure de réagir de manière rapide et forte à une crise.

Sinon, pour info, les HUG considèrent actuellement avoir suffisamment de médecins à disposition, preuve que quand on commence à avoir la bonne idée de taper dans l'entier du vivier disponible et pas juste dans les salariés des hopitaux cantonaux, d'un coup on respire mieux. La question suivante est "pourquoi ne l'a t on pas vraiment fait jusqu'à présent?" Et la réponse est "car on a demandé à des politiciens de gérer le truc, pas à un gestionnaire de crise". Est ce qu'un pompiers qui doit aller éteindre un feu va aller demander à un tribunal s'il aurait le droit de rouler sur les fleurs du voisin pour approcher son camion? Jamais de la vie, pas le temps! On éteint le feu et ensuite, il sera temps de discuter. Mais là, pour une pandémie mondiale, on fait quoi? On laisse les politiciens se triturer la nouille pour savoir si on va pas heurter des sensibilités en fermant un peu trop et on se demande qui va payer alors qu'on a des réserves pharaoniques.

Il y'a un truc qui est sur en cas de crise: le temps passé à hésiter, tergiverser est du temps perdu qu'on ne rattrapera pas. Donc je suis très heureux que nos politiciens passent des années à mettre au point un compromis qui va permettre de gagner 3 ans sur le financement de l'AVS, c'est ce qu'on attend d'eux et ils ont été sélectionnés pour cela. Mais là, on n'a juste pas ce temps à disposition et donc il nous manque une vraie cellule de crise où le politique peut dire ensuite à ses lobbies que c'était hors de son contrôle.

En gros, cette histoire me rappelle un peu l'armée française dans tempête du désert: des centaines de toilettes avaient été livrées sur place mais étaient bloquées dans un parc. Pour les en sortir, et permettre aux soldats de pouvoir tout simplement faire leurs besoins dans des conditions décentes, il fallait un papier qui devait être signé quelque part à Paris. Ca s'est terminé par le pauvre planton qui comprenait bien la situation et a du demander à un collègue de lui planter son poing dans la gueule pour qu'il ait un oeil au beurre noir et puisse justifier avoir été agressé quand on lui demanderait pourquoi des toilettes étaient sorties sans papier signé en bonne et due forme. Quand tu as des milliers de soldats qui attendent pour faire leurs besoins avant de partir au combat, on n'a juste pas le temps d'attendre qu'un ministre signe un papier. Un nouvel exemple de différence de temps entre le politique et l'action.

Alors oui, y'a un risque de dérive totalitaire, on est bien d'accord. Mais entre une dérive totalitaire et une pandémie, je crois que j'ai vite fait mon choix. Les pervers diront alors qu'il suffit aux dictateurs de balancer régulièrement des virus pour rester au pouvoir. C'est vrai, mais de nouveau, entre un régime totalitaire et la pandémie, je pense que "la question devrait être vite répondue". Je ne suis pas assez spécialiste pour pouvoir dire s'il est efficace ou pas de confiner, obliger à porter les masques, etc. Là n'est pas mon point. Mon point il est sur l'organisation. Le simple fait d'avoir parmi ceux aux commandes un qui dit confine et l'autre qui dit dans le journal qu'il ne faut pas le faire, c'est en soi un problème.

[Yvan]

Il faut prendre en compte deux choses : les militaires engagés sont ceux des bataillons hôpitaux 1 & 2. Soit des gens qui ont reçu une formation de base (durant l'ER puis les CR) pour le travail dans un hôpital. Deuxièmement, ils ne seront pas engagés dans des secteurs à haute intensité mais vont être utile pour le déplacement et le transport des patients, l'aide à des personnes non-covid, etc... Donc des tâches normalement très éloignées des patients de réanimation. Cela permet de libérer du personnel professionnel pour le réaffecter aux patients Covid.

Peut être pour les engagés de la 2ème vague (il y a eu d'ailleurs l'autre soir aux infos une brève référence à cette problématique relevée par un gradé interviewé).
L'exemple cité ci-dessus était issu du reportage TP sur l'évolution jour par jour au CHUV en mars/avril. Aux soins intensifs, 4 engagés suisse allemand (peut être des recrues) aidaient le personnel soignant à retourner des personnes âgées intubées. Et visiblement, le médical n'était de loin pas leurs professions.

Je me rappelle de mon ER (ça date), j'avais suivi une spécialisation "médicale" dans ma compagnie (équipage de char). Ca s'est vite cantonné aux pensements compressifs, faire une attelle, position de sécurité, soignage de cloques et portage du brancard pendant les marches. Le b.a.-ba au combat si les rouges voyaient soudain rouge. Le Covid est un combat, mais il y a encore le choix d'envoyer au front des personnes prêtes et qualifiées pour cette mission..

[Nyrvan]

Ah je ne savais pas qu'ils avaient été directement en réa. Merci de l'avoir signalé.

Il faut néanmoins faire une différence entre ceux qui ont une spécialisation "médicale" dans les différents corps d'arme et ceux qui font toute leur ER dans une compagnie de sanitaire : ils sont sensés pouvoir tenir un hôpital de campagne, ce qui implique nécessairement d'être en contact de cas sanitaires assez difficiles.

[Yvan]

Il faut néanmoins faire une différence entre ceux qui ont une spécialisation "médicale" dans les différents corps d'arme et ceux qui font toute leur ER dans une compagnie de sanitaire : ils sont sensés pouvoir tenir un hôpital de campagne, ce qui implique nécessairement d'être en contact de cas sanitaires assez difficiles.

Absolument. D'où mon interrogation première.
En juin cette année je me suis retrouvé nez à nez avec un malaise cardiaque sur la route. 17h40 j'étais sur ma moto, 17h41 je faisais un massage cardiaque en attendant les secours. Quand on est pas préparé ça fait tout bizarre, il m'a fallu bien 24h pour "destresser".. Donc j'imagine pas dans un hopital sans une solide formation..

[jl32]

Yvan, bravo en tout cas de sauver des vies (avec un bouche à bouche non ? Plutôt qu’un nez à nez ... ah ah).

Chiffre du HUG du 9.11



Repris dans la presse locale :