Présidentielles américaines: des dollars et des bouseux.

[ze_shark]

Le Sénat a voté la confirmation de Jefferson Beauregard Sesssions au poste d'Attorney General. Tous les démocrates contre, mais tous les républicains pour.

Un ségrégationiste à peine déguisé au sommet de l'appareil judiciaire. C'est le sénateur le plus à droite qui vient de devenir AG. Et qui amène sa clique avec lui. Steve Miller, le zélé derrière les actions les plus controversées de Trump ces deux dernières semaines, est un poulain de Sessions. Charles Cooper, nouveau sollicitor general, poste responsable de défendre l'administration, notamment devant la cour suprême. Un autre protégé de Sessions, dont la signature est attachée à des positions aussi controversées que le droit de disciminer des personnes porteuses du HIV sous Reagan, ou à l'exemption religieuse pour la Bob Jones University, institution ouvertement ségrégationiste.

Un autre développement qui pourrait créer des failles dans les fondations de l'administration Trump est la couverture de Time sur Bannon.
Deux semaines après l'inauguration, faire de l'ombre à un boss extrêmement chatouilleux sur son image est un faux pas qui aurait passablement déplu à Trump.



Bannon, ex CEO de Breitbart.com, est à la fois stratège et théoricien du Trumpisme, l'éminence intellectuelle qui a sû exploiter la grogne dans la classe moyenne blanche, terreau fertile pour un discours populiste, nativiste, voire franchement raciste.

[_nicolas]

Il a vraiment une bonne bouille...

[ze_shark]

La cour d'appel du 9ème circuit a a rejeté à l'unanimité l'appel de l'administration Trump contre le Temporary Restraining Order (TRO, temporary restraining order) d'un juge fédéral ordonnant la suspension du travel ban.

Lorsque Trump a signé son ordre exécutif ordonnant à son administration de refuser l'entrée aux citoyens de 7 pays à majorité musulmane en révoquant leurs visas, y compris ceux qui sont résidents permanents (carte verte), plus d'une dizaine d'actions en justice ont été intentées contre cette décision auprès de différents corps judiciaires. L'une d'entre elle, engagée par le solicitor general de l'état de Washington, a été consentie par un juge fédéral (nommé par Bush, donc pas un dangereux gauchiste) sous la forme d'une injonction à effet suspensif immédiat. L'administration a fait appel de cette décision auprès de l'instance supérieure, la cour d'appel du 9ème circuit. Chaque circuit couvre une zone géographique, héritage d'une ère où les juges se baladaient de patelin en patelin en diligence. Cette instance est la plus haute avant la cour suprême des Etats-Unis.

La décision fait 29 pages en gros caractères. L'argument principal est que le travel ban enfreint les droits juridiques des voyageurs. Elle ne statue pas sur la constitutionalité de la décision, notamment son aspect religieux. Donc le cas est renvoyé à la plainte dans l'état de Washington pour un procès en bonne et due forme.

https://www.wsj.com/articles/appeals-co ... 1486682025
http://www.npr.org/sections/thetwo-way/ ... travel-ban

Et voilà comment c'est expliqué par le king of cable, la plus forte audience des cable news shows, récité bien lentement avec sous-titres pour que la démographie puisse suivre.



Trump est naturellement furieux.

Par contre, le pays reste extrêmement partagé sur le fond du travel ban. En gros, 50/50 sur l'action de Trump dans ce domaine et en général. En tous cas, les marges sur ce sujet sont bien plus faibles que les conclusions hâtives qu'on entend à gauche:

[_nicolas]

Trump joue bien et il ne faudrait pas que survienne une attaque terroriste sur le territoire US...

[ze_shark]

Pas à pas ...

https://www.washingtonpost.com/world/na ... story.html

Donc Michael Kelly, Sr National Security Adviser de Trump, a eu des contacts avec les Russes pendant la campagne et après l'élection pour discuter les sanctions imposées par le président d'alors.

Ce qui s'ajoute au fait que Kelly a donné à Moscou un discours payé par Russia Today alors qu'il est réserviste de l'armée américaine.

Par ailleurs, petit indice de tensions, le nouveau directeur de la CIA, Mike Pompeo, a refusé de donner la top clearance à un des adjoints de Kelly.

Et l'enquête sur le fameux dossier continue, avec maintenant confirmation de certains éléments, mais pas (encore) tous, notamment pas les plus salaces qui pourraient indiquer que Putin tient Trump par les burnes, plus ou moins littéralement.

Pas à pas ...

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[ze_shark]

[ze_shark]

Démission de Mike Flynn, National Security Advisor, pour avoir eu des contacts avec l'ambassadeur de la Russie pendant la transition et, surtout, avoir menti au sujet de ces contacts. Comme souvent, la couverture est jugée plus sévèrement que la faute.

https://www.wsj.com/articles/donald-tru ... 1487045703
http://www.reuters.com/article/us-usa-t ... SKBN15S0BR

Plusieurs candidats pour le remplacer, certains (David Petraeus) plus crédibles que d'autres.

[Yvan]

Tu es jeune et tu aimes faire la fête ? mais tu es américain... Donc tu n'es plus le bienvenu au Spring Break de Cancun...

Pas de problèmes ! Voici le plan B, viens faire la fête à la Maison Blanche !

https://www.bluewin.ch/fr/divertissemen ... maiso.html

[ze_shark]

[blake_ch]

Sinon, la discretion en termes de sécurité nationale semble également mise à mal...
-> http://www.rts.ch/info/monde/8387075-l- ... onale.html

[Yvan]

Ouais bon... Y a plus qu'à trier le vrai du faux dans ce déballage de légèreté sécuritaire..

Toutefois, il est vrai que le piratage du compte Twitter de Trump doit faire briller les yeux de plus d'un hacker, avec effectivement des conséquences qui pourraient être sévères.
Ceci dit, si le compte Twitter annonce un jour que "Trump est parti tôt ce matin à vélo pour aller coller une droite à Kim Jong-Un", certains y réfléchiraient à 2x avant de prendre celà pour argent comptant...

[Leuen]

En parlant de tweet. Pendant plus de 24h c'était étonnamment calme et on voyait clairement que c'était son équipe qui "tweetait". On aurait presque pu croire qu'il avait renoncé à ses tweet rageurs..

C'était mal le connaître, la diarrhée est repartie de plus belle

[ze_shark]

Le vrai scandale est que l'administration Trump était au courant depuis 1 mois que Flynn avait été enregistré alors qu'il discutait des sanctions avec l'ambassadeur russe. On ne sait pas jusqu'où c'est remonté, mais ceux qui savaient ont couvert. Il a fallu que ça sorte par des fuites à la presse. Que Flynn ait menti est une chose. Que Flynn ait menti alors qu'il essayait de minimiser l'impact des sanctions d'Oabama en est une autre. Mais que des membres de l'administration Trump n'aient rien fait pendant 1 mois alors que le National Security Adviser était à risque de chantage des services russes ?

Et les fuites continuent. Le NYTimes a sorti hier un article selon lequel les services de renseignment ont la preuve que des membres de la campagne Trump ont eu des contacts avec les services russes pendant la campagne.

Pas à pas ...

Trump peut essayer d'aveugler ses troupes avec des diversions, le problème de fond reste le même et les enquêtes avance.
Il viendra peut-être un stade où les Républicains en charge des commissions sénatoriales se décideront à faire quelquechose, soit par conviction, soit au minimum par instinct de préservation.

[ze_shark]

Et il n'a toujours pas compris que d'insulter ses services de renseignement est une des raisons pour lesquelles ça fuite autant.



Le Just like Russia est d'une logique désarmante.

[ze_shark]

Surréaliste.



Donald, si c'est le boxon depuis un soixantaine d'années, c'est qu'ils ne sont pas d'accord.