Asphalte.ch

Des nouvelles de l'homme au pullover:
- le SUV de Ferrari, prévu pour fin 2019/dàbut 2020, sera le plus rapide du marché
- Ferrari étudierait une super (ou hyper ?) car électrique; le pont entre hybrides et électriques serait une chose facile

http://europe.autonews.com/article/2018 ... marchionne

Quand on voit le succès des SUV en général et en particulier dans les marques haut de gamme (voir par exemple Porsche, Jaguar, Maserati, Bentley, BMW, Mercedes, Audi, Volvo, etc.), nul doute qu'un SUV Ferrari aura un grand succès commercial (rapporté à l'échelle de la marque s'entend).
Mais quand je lis l'argument marketing selon lequel il sera "le plus rapide du marché", je sourris...

Corsugone a écrit : ↑

17 janv. 2018 07:47

Dans l'hexagone, les ventes 2017 s'établissent à 273 unités, contre 235 pour 2016, soit +16,2%. (Source CCFA). Pour rappel en 2015, 200 unités livrées en France, soit +13.6% / 2014.

Dont 144 Ferrari 488 et 59 GTC4Lusso (source Auto plus), les 70 unités restantes sont à partager entre F12,812 et Calfornia T.

Volume: 2,128 voitures, +125 (+6.2%)
Chiffre d'affaires 831m€ +1.3% (+6.3% à FX constant)
EBITDA: 272m€, la marge opérationnelle est de 32.8%
EBIT: 210m€, soit 25.3%
Bénéfice net: 149m€
La dette industrielle est tombée à 413m€

La croissance vient des modèles V12 (+23.5%), en premier lieu par les livraisons de 812, les V8 étant en ligne avec l'an passé.
Géographiquement:
EMEA: +7%, 51.8% du volume global
Americas: +4%, 26.7% du volume global
Chine/HKG/TWN: +14%

Ferrari et Porsche, champions des marges dans l’automobile
le 10/08/2018 à 14:09

Ferrari gagne 69.000 euros par voiture vendue, soit près du quart du prix de vente. Porsche, deuxième, est loin derrière avec "seulement" 16.780 euros de marge moyenne, révèle une étude dévoilée par le quotidien économique allemand Handelsblatt.
Si véhicules des marques automobiles premium font rêver, les marges dégagées par leurs modèles peuvent être tout aussi impressionnantes. Une étude du Center of Automotive Research (CAR) de l'université de Duisburg-Essen, en Allemagne, révélée par le quotidien économique allemand Handelsblatt revient sur les chiffres fous des rois du luxe sur quatre roues.

Ferrari, produire peu pour gagner gros

Logiquement, Ferrari se retrouve en tête. La marque au cheval cabré, qui vient de perdre son patron Sergio Marchionne, n’a vendu que 5.000 voitures sur les six premiers mois de l’année, mais à un tarif moyen de 279.978 euros. Sur chaque véhicule, Ferrari dégage un bénéfice moyen de 69.000 euros, ce qui donne un taux de marge de 24,6%. De quoi s’acheter une belle Mercedes Classe E neuve à chaque vente!

Porsche monte sur la deuxième place du podium. La marque de Stuttgart vend ses voitures en moyenne 91.309 euros: elle dégage 16.780 euros sur cette vente, soit un taux de marge de 18,4%. Reste à savoir si Porsche saura faire face à la mise en place de nouvelles normes à partir du 1er septembre prochain. La marque allemande fait aujourd'hui face à des ruptures de stock. S'il commande aujourd'hui, un acheteur de Cayenne ou de Panamera devra au moins attendre jusqu’en mars 2019, rappelle le Handelsblatt.

Je ne suis pas sûr de saisir le sens de cette comparaison (à part pour la régurgitation de chiffres sensationalistes).

Porsche a fait 11.2 billion € de CA (et EUR 2.1 billion de profit opérationnel) au premier semestre 2018.
Ferrari 1.7 B€ et 563m€ d'EBITDA.

La question est de savoir si Ferrari serait capable de dégager de telles marges en valeur absolue avec son positionnement et sa stratégie. La réponse est bien évidemment négative. Louis Camilleri a déjà annoncé au marché (médusé si l'on prend la baisse de l'action comme indicateur) que l'objectif de doubler les bénéfices pour 2022 ne peut être qu' "aspirationnel". Un autre exemple de déclarations fantaisistes de feu Marchionne. Comprends pas pourquoi il reste vénéré comme visionnaire et remarquable pour son franc parler, alors que l'inventaire de son héritage n'est de loin pas si reluisant.

Ferrari a publié ses résultats pour Q3:



Grosse baisse d'ASP du fait du mix V8/V12 et la fin de la production de la LaFerrari (les Monza SP1 & SP2 devraient remettre du beurre dans les spinaci). Un business malgré tout formidablement rentable et qui laisse Porsche loin derrière en termes d'EBIT avec ses "maigres" 17-18%.
Bémol cependant: je ne suis de loin pas convaincu que la 812 se vend bien. Ou du moins aussi bien que la F12. Et ça ne me surprend pas trop.

Je serais curieux de savoir quelle est la contribution margin de Lamborghini dans les résultats d'Audi.

Ventes Françaises 2018 : 270 voitures, soit -1,1% / 2017.

Résultats financiers 2018 solides, rentabilité sans égal connu, guidance prudente, avec un bottom line qui continue à croître plus vite que le top line:

Ferrari délivre avec belle maîtrise sur le top line et le bottom line, en large partie grâce à la Portofino:



Pour un business très rentable mais mature et sans perspective de croissance explosive, le fwd P/E est stratosphérique: 26

Des nouvelles du pipeline en provenance de l'earnings call de la semaine passée:

The second model will be presented at the end of this month, with the world premiere held here in Maranello. As we have stated previously, it will be a top-of-the-line hybrid with supercar performance and a true beauty.

The model that's coming in three weeks' time will be at the high end and it will have a supercar performance. When I say it's a high end, it will be above the 812 Superfast.

With regard to the other three models, two will probably be presented in September and the last one toward the end of the year.

Et encore:

it will be very consistent with the strategy we outlined back in September, where we want a privileged revenue over volume.

Même stratégie que chez McLaren: upsell, upsell, upsell.

With regard to personalization, we're at about 18% in the first quarter and we assume that the 18% will probably be the number for the full year. We don't actually give people a higher slot because they've got higher personalization. That's not the way it works.

La fourniture de moteurs à Maserati (et toute autre marque) cessera pour de bon à la fin 2021 ou début 2022. Donc Maserati et Alfa Romeo devront se débrouiller.

Pour le dernier point, on affiche la posture mais on le fait quand même "en secret" (i.e Giulia Quadrifolio) ou il n’y aura vraiment plus rien, plus de dev, plus de joint ventures, rien de rien?

Je n'en sais rien.
La seule chose qu'ils disent, c'est qu'ils ne fourniront plus de moteurs, donc ne les fabriqueront plus.
Mais il ne me parait plausible que les circonstances qui ont débouché sur la conception du V6 2.9L Alfa seraient plus difficiles à reproduire.
Ferrari est une entreprise cotée dont les administrateurs ont un devoir fiduciaire auprès des actionnaires.

Faire un cadeau à Alfa Romeo/Maserati au nom du bon vieux temps Marchionnien me paraitrait incongru. Camilleri ne doit rien à Manley, et vice versa. La famille Agnelli reste le plus gros actionnaire via Exor (23.5% de Ferrari), difficile de dire que ça ne peut pas jouer un rôle.

C'est peut-être plus dans le domaine de l'électrification qu'Alfa Romeo et Maserati auraient besoin d'aide. Faire quelquechose ne semble pas difficile. Faire quelquechose de bien est une autre paire de manches.

Ventes Françaises S1 2019 : 155 voitures, soit +4% / S1 2018, effet Portofino ?