Fils à papa, bolides, vitesse, alcool, un cocktail explosif
Publié : 15 avr. 2009 09:22
15.04.2009
CORRECTIONNELLE |
Fils à papa, bolides, vitesse, alcool, un cocktail explosif
Rare sévérité du ministère public hier à Vevey. Un an ferme requis contre un jeune qui avait diffusé sur internet la vidéo de ses excès en Lamborghini, et en avait commis bien d’autres.

En mars 2006, un garage avait prêté une Lamborghini Gallardo à un jeune pour un essai, qui a largement débordé. Le conducteur avait mis ses excès de vitesse sur YouTube et a été identifié.
«Les voitures, c’est vraiment pas fait pour moi», lâche-t-il d’une voix à peine audible. Un ange passe. Trois ans se sont écoulés depuis cette vidéo mise sur YouTube, où on l’entend hurler «yahouhhh!» au volant d’une Lamborghini Gallardo en pleine accélération. Juste avant que le passager qui le filme ait l’idée d’un gros plan sur le compteur: 190 km/h sur une route limitée à 80 km/h. Une autre séquence du même acabit montre le bolide frôlant des piétons à 100 km/h en zone d’habitation. De fil en aiguille, la police finit par mettre la main sur lui.
«On en trouve de bien pires sur YouTube, tente de relativiser son avocat. Mon client est même en queue de peloton par rapport à ce cinglé qu’on voit debout sur le capot d’une voiture qu’il conduit avec des rênes ou cet autre qui traverse un carrefour les yeux bandés.» Quand même, les exploits du jeune homme diffusés sur internet ne représentent que la partie visible d’un iceberg d’infractions.
«A l’époque, j’étais très immature», assure ce grand gaillard aujourd’hui âgé de 22 ans. «Maintenant, j’ai compris, j’ai honte de moi.» Côté jardin, il est vrai que, depuis seize mois, il se tient à carreau. Côté cour, il disait à peu près la même chose à son premier procès à Lausanne, en août 2006, avant de gravement récidiver.
Rodéo à Lutry
Il comparaissait cette année-là pour avoir comparé, en 2005, sur les hauts de Lutry, l’accélération de sa Porsche Cayenne à celle de la Ferrari du papa d’un ami, exploit filmé avec un téléphone portable. Les deux écopèrent d’une dizaine de jours d’arrêt avec sursis. Sur recours du procureur, deux des trois juges de la Cour de cassation estimèrent que ce rodéo était plus grave qu’on le pensait. Rejugée hier à Vevey, l’affaire s’est donc alourdie des autres excès du conducteur de la Porsche, encore inconnus à l’époque, ou commis depuis.
Si le ministère public s’en tient à dix jours-amendes avec sursis et une amende cash pour le jeune ferrariste, il place la barre à 30 mois, dont 12 ferme, pour son copain. Car, pour lui, l’addition est vertigineuse. En deux ans, huit enquêtes ont été ouvertes à son encontre. Sa dernière folie remonte à décembre 2007. Quand la police, qui poursuit son Audi RS4 à 220 km/h sur le contournement de Lausanne, parvient tout juste à le rattraper. Il sera pincé avec 1,76 pour mille d’alcool.
Seule véritable raison de se réjouir: c’est un miracle si cette impressionnante collection de bêtises n’a fait ni victime ni tôle froissée. Verdict aujourd’hui.
CORRECTIONNELLE |
Fils à papa, bolides, vitesse, alcool, un cocktail explosif
Rare sévérité du ministère public hier à Vevey. Un an ferme requis contre un jeune qui avait diffusé sur internet la vidéo de ses excès en Lamborghini, et en avait commis bien d’autres.

En mars 2006, un garage avait prêté une Lamborghini Gallardo à un jeune pour un essai, qui a largement débordé. Le conducteur avait mis ses excès de vitesse sur YouTube et a été identifié.
«Les voitures, c’est vraiment pas fait pour moi», lâche-t-il d’une voix à peine audible. Un ange passe. Trois ans se sont écoulés depuis cette vidéo mise sur YouTube, où on l’entend hurler «yahouhhh!» au volant d’une Lamborghini Gallardo en pleine accélération. Juste avant que le passager qui le filme ait l’idée d’un gros plan sur le compteur: 190 km/h sur une route limitée à 80 km/h. Une autre séquence du même acabit montre le bolide frôlant des piétons à 100 km/h en zone d’habitation. De fil en aiguille, la police finit par mettre la main sur lui.
«On en trouve de bien pires sur YouTube, tente de relativiser son avocat. Mon client est même en queue de peloton par rapport à ce cinglé qu’on voit debout sur le capot d’une voiture qu’il conduit avec des rênes ou cet autre qui traverse un carrefour les yeux bandés.» Quand même, les exploits du jeune homme diffusés sur internet ne représentent que la partie visible d’un iceberg d’infractions.
«A l’époque, j’étais très immature», assure ce grand gaillard aujourd’hui âgé de 22 ans. «Maintenant, j’ai compris, j’ai honte de moi.» Côté jardin, il est vrai que, depuis seize mois, il se tient à carreau. Côté cour, il disait à peu près la même chose à son premier procès à Lausanne, en août 2006, avant de gravement récidiver.
Rodéo à Lutry
Il comparaissait cette année-là pour avoir comparé, en 2005, sur les hauts de Lutry, l’accélération de sa Porsche Cayenne à celle de la Ferrari du papa d’un ami, exploit filmé avec un téléphone portable. Les deux écopèrent d’une dizaine de jours d’arrêt avec sursis. Sur recours du procureur, deux des trois juges de la Cour de cassation estimèrent que ce rodéo était plus grave qu’on le pensait. Rejugée hier à Vevey, l’affaire s’est donc alourdie des autres excès du conducteur de la Porsche, encore inconnus à l’époque, ou commis depuis.
Si le ministère public s’en tient à dix jours-amendes avec sursis et une amende cash pour le jeune ferrariste, il place la barre à 30 mois, dont 12 ferme, pour son copain. Car, pour lui, l’addition est vertigineuse. En deux ans, huit enquêtes ont été ouvertes à son encontre. Sa dernière folie remonte à décembre 2007. Quand la police, qui poursuit son Audi RS4 à 220 km/h sur le contournement de Lausanne, parvient tout juste à le rattraper. Il sera pincé avec 1,76 pour mille d’alcool.
Seule véritable raison de se réjouir: c’est un miracle si cette impressionnante collection de bêtises n’a fait ni victime ni tôle froissée. Verdict aujourd’hui.