Asphalte.ch

C'est devenu une coutume en Allemagne et ça émarge largement au-delà des frontières, la journée marathon des radars aura lieu le 16 Avril 2015.
La précédente édition avait eu lieu en Septembre 2014, avec 3 millions de contrôles et la verbalisation de 93'000 "chauffards". Particularité de l'approche allemande, les citoyens peuvent voter sur les endroits où ils souhaitent voir les contrôles opérés. Ironiquement, l'instigateur a été le Land de Nord Rhein Westfalien, patrie du Nürburgring, qui en est à sa huitième édition.

Les médias annoncent la participation de 20 autres pays, une liste qu'il n'est pas facile d'établir. Certains annoncent que la Belgique et les Pays-Bas participent, la Belgique a effectivement déjà connu une telle action en 2014. On annonce également ici l'Autriche et la République Tchèque. Le Luxembourg ferait partie de la liste, tout comme la Bulgarie, Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Croatie, l'Italie, l'Irlande, la Lithuanie, Malte, la Norvège, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie et la Serbie.

En Argovie, on annonce que le 16 Avril sera un jour de prévention comme les autres. Et ailleurs on n'en parle pas, du moins pas à notre connaissance.

Sources:
- ARD
- RP Online
- Spiegel
- Police NRW

En suisse, c'es tous les jours. De retour d'un Neuch - Strasbourg, il devait y avoir 10-15 radars entre Neuch et Bâle. Le plus vil, un mobile à la bretelle d'accès A5 -> A1 à Deitingen. Bien bien vil, car c'est, pour aucune autre raison apparente que se faire du fric, limité à 60 km/h !!! Vu le rayon du virage, ça passe à 100 km/h en tenant le volant d'un doigt.

Sinon, retour par l'Allemagne, de nouveau bien roulant malgré le trafic. 1h30 de bouchons à Bâle en guise de bienvenue en Suisse à cause d'un accident. Enfin accident... En passant à côté, c'était une voiture de flic immobilisée sur la voie de gauche avec les deux gus en train de contempler les débris restants. Parce que bon, donner un coup de balai et libérer la piste rapidement pour dissiper le bouchon, ça semble être trop leur demander.

Non, ce pays est magique. L'impression que tout est bien coordonné pour créer des embouteillages et des accidents avec des radars et des changements de vitesse aussi incessants qu'injustifiés.

Assez d'accord avec asylum malheureusement.

Et c'est clair qu'il y a pas besoin de "marathon" en Suisse. Rien qu'aujourd'hui par exemple, pour l'unique caton de Neuch, il y a eu au bas mot 20 "limitations de vitesse mobiles". On se fiche de nous...

Radars ou pas, le concept Blitz-Marathon qui associe punition (respect pour la vie tu repasseras...) avec ce qui est normalement sensé être une journée de générosité (notez que je n'aime pas non plus téléthons et autres du genre tous aussi débiles que la Saint-Valentin...) est une autre illustration de la direction que nous prenons dans nos sociétés: il faut laver propre. C'est intolérable !

La tendance générale est d'essayer de se donner bonne conscience en faisant n'importe quoi.

Si ce n'était la date, j'aurais aussi cru à un poisson d'avril.

Ceci dit, j'imagine que les initiateurs de l'opération y voient surtout une opération de communication pour faire passer leur message de prévention en faisant parler et en se rendant sympathique en incluant la population qui peut apparemment se prononcer sur les endroits des contrôles.

Je ne sais pas si c'est efficace, mais en tous cas ça m'irrite car j'y vois une forme de populisme.

Ces réactions sont intéressantes car contradictoires.

"On se moque de nous" ("on" qui ? "nous" qui ?) est l'antithèse du populisme, qui normalement fait son lit sur une divergence entre les élites gouvernantes et la populasse souffrante. Il est bien difficile de trouver des stats ou même des sondages à ce se sujet, mais je suis pour ma part convaincu que la populasse en question, le "nous" se contente fort bien d'une répression sévère des "chauffards" (Raser en allemand), un terme qui ratisse large et a remplacé les anciens poncifs de la presse populaire (Fangio, fou du volant, etc ...).

Enoncé ailleurs, répété ici, je pense que le point de vue selon lequel la répression routière est excessive est largement minoritaire, et qu'il faudra beaucoup d'efforts pour que des approches raisonnables pour restaurer un soupçon de proportionnalité et de raison dans une problématique déconnectée des chiffres réels.

"On" fait ce que Nous, peuple votant, souhaite parce qu'On a envie se faire réélire.
Et ça se traduit par des politiques simplistes et autophobes, largement nourries par une minorité des kékés de tous poils, qui au mieux font leur travail de sape journalier par leurs simples comportement génétiques, ou au pire font la manchette d'un quotidien régional parce qu'ils se sont faire sécuriser à 130 dans un bled.

J'ai évoqué ci-dessus une forme de populisme, en ce sens qu'il me semble que cette opération "Radarthon" (ce nom déjà...) a pour but de plaire au bon peuple -qui a raison n'aime pas les chauffards (la définition de chauffard étant sans doute différente selon les personnes)- en rendant la répression sympathique, interactive et participative, sans que l'utilité d'une telle campagne soit évidente. Je ne dis pas que c'est inutile, mais j'ai un doute et en tous cas ça m'irrite, rien que par l'esprit qu'il y a derrière cela.

Ceci dit, je suis bien d'accord pour dire que le comportement excessif de certains remonte la population contre l'automobile et les "chauffards".

Pour ma part, je suis aussi vite agacé lorsque je suis piéton ou cycliste et qu'un conducteur fait un bruit excessif, m'enfume, me serre, me fait sentir son passage par un déplacement d'air ou me fait me sentir en danger d'une quelconque manière. Comme je suis sensible à cela, j'essaie pour ma part d'avoir un égard particulier pour les piétons et les cyclistes, et de manière générale pour les zones habitées, indépendamment des limitations de vitesse.

On ne peut pas se passer de limitations de vitesse, qui ont l'avantage d'être objectives par rapport au principe de la maîtrise de son véhicule en tout temps qui est une notion plus subjective, mais il est vrai qu'il est parfois dur de respecter les limitations de vitesse -notamment les plus basses- si on ne veut pas toujours avoir les yeux rivés sur le compteur, ce qui n'est pas optimal, le regard sur la route et ses environs me paraissant plus important. Mais il est vrai qu'il y a une différence entre les petits excès de vitesse, souvent involontaires, et les gros excès de vitesse, qui sont sans doute généralement plutôt volontaires. Celui qui fait un gros excès de vitesse parce qu'il estime que les conditions le permettent, qu'il maîtrise son véhicule et ne met personne en danger, ne pourra évidemment jamais faire valoir ces circonstances s'il se fait prendre au radar; il trouvera cela peut être injuste, à tort ou à raison, mais c'est ainsi.

Le gros débat n'est pour moi pas le principe des limitations de vitesse et des contrôles radar, mais plutôt celui de l'esprit, des endroits et du moment de ces contrôles.

On en revient à la question: mettre en place une loi est une chose, l'appliquer dans des conditions ne correspondant pas à son objectif en est une autre, même s'il est vrai que formellement, la loi s'applique aussi dans toutes les conditions. On en revient à mon histoire de PV de stationnement car un dimanche, le temps de permettre à mes filles de 1 et 4 ans d'accompagner leur mère sur le quai, je me suis garé sur une place interdite temporairement (mais une vraie place de parking en temps normal) car elle conditionnait l'accès à un dépot de matos de chantier, chantier bien évidemment arrêté un dimanche. Et naturellement, il est compliqué opérationnellement parlant de changer la signalisation juste pour le weekend, même si elle ne fait plus sens à ce moment là, donc elle reste. Et donc légalement, même si ca n'a aucune raison d'être, il reste interdit de stationner. Le problème, c'est le flic qui se croit obligé d'appliquer la loi dans ces conditions plutot que d'utiliser son cerveau pour analyser la situation. Et le problème indirect, c'est qu'en se comportant sans capacité à prendre en compte cette situation, lentement mais surement, il crée une image de flic dans l'imaginaire collectif qui ne sait pas utiliser un neurone et de ce fait, il perd petit à petit le respect et va donc paradoxalement à l'encontre de sa mission. De nouveau le problème classique: quand on est dépositaire d'une autorité, si on l'applique sans discernement, c'est perçu comme un abus et ca augmente la motivation à faire n'importe quoi dès que le gars aura le dos tourné. On bascule ainsi dans l'état d'esprit que ce qui est interdit, ce n'est pas le comportement, mais c'est de se faire prendre. Et là, sauf à mettre flic qui suit chaque citoyen, on ne s'en sort plus...

Tu n'as pas tort dans ton analyse.

+1

Je plussois les dires de Hanse et m'y reconnais.

Le "on se fiche de nous" évoquait pour moi l'hypocrisie de cette action dite "préventive" qui en réalité de nos jours "économique et répressive".

Ce genre d'opérations m'exaspèrent. Après c'est triste à dire mais quand on observe le comportement de certains, ce n'est pas vraiment étonnant qu'on en arrive là. Avec le retour des beaux jours, je peux observer l'intersection entre notre petite rue limitée à 30 et une artère principale du bled à 50-100m de mon jardin. Le nombre de demeurés que je vois prendre le rond point en "trajectant" au mieux pour pouvoir passer en perdant le moins de vitesse possible... Et ça réaccélère pieds au fond déjà dans le rond point. Je pense que certains doivent être entre 70 et 100. Moto et voitures même combat. Pas vu un radar depuis des lustres. Par contre j'en vois quasiment tous les jours sur les lignes droites en pleine cambrousse ou sur des sections d'autoroute limitées à 100 en descente.

C'est reparti le 21 Avril 2016;

http://www.autobild.de/artikel/blitzmar ... 95317.html
http://www.rp-online.de/thema/blitz-marathon/
http://www.derwesten.de/region/der-naec ... 23691.html