Asphalte.ch

Une nouvelle exotique pour vous automobiliste suisse, le classement 2014 des ventes de voitures neuves en France:

http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... aises.html

Il y a quand même un regain de forme des constructeurs français et finalement en période de crise ils s'en sortent plutôt mieux que les étrangers.

Reste à savoir lesquelles sont fabriquées en France?

Et si on enlève la part des véhicules de flotte et de loueurs?

Parlons aussi de la marge du constructeur, combien de % sur un véhicule français bradé car il faut bien baisser sa culotte pour que les utilisateurs lambda (95% on va dire) achètent "français"?

Les commentaires en bas de page sont tous aussi rigolos que cet article.

Regardons un peu les immatriculations de voitures particulières en Europe.

Le groupe PSA a atteint son point culminant en 2003 avec 2.105m unités et 14.8% de parts de marché. Ils ont fini 2013 à 1.345 et 10.9%. -36%
Le groupe Renault pointait en 2006 à 1.635m unités et 10.5% de parts de marché. Ils ont fini 2013 à 1.092 et 8.9%. -33%

Sur la même ériode (mi 2000 à 2013), les PDM en Europe du groupe VW sont passées de 18.9% (2005) à 25.1% en 2013.
Celles du groupe BMW de 5.3% à 6.5%.
Ces chiffres proviennent des stats CCFA. Et c'est encore plus frappant si on regarde les immatriculations en France:
- Renault: 602'415 en 2000, 337608 en 2013
- Peugeot: 397547 en 2000, 289587 en 2013
- Citroën: 261508 en 2000, 238317 en 2013

Les comparaisons sur année confinent à la myopie. Dans un domaine industriel où les cycles produit sont de 5 à 7 ans, il faut prendre au moins autant de distance pour rester ancré dans la réalité. Et je pense qu'on n'a pas fini de voir les effets du retard d'investissement pris par les constructeurs français.

Au final en France, seul Citroën s'en tire pas trop mal.

Il ne faut pas oublier l'arrivée de marques comme Kia, Skoda, Hyundai ou Dacia dont la présence était anecdotique il y a 10 ans et qui ont fait une sacré concurrence à des prix compétitifs tout en améliorant la qualité de leur produit.

Au final en France, seul Citroën s'en tire pas trop mal

Il faut dire qu'ils ont fait de gros efforts de style, surtout avec la ligne DS. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais certains ne l'ont toujours pas compris...

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En effet, je cite

"Rennes n'est pas en France, mais en Bretagne, pays BZH indépendant avec une culture bretonne non française."

L'avenir c'est de rouler breton!

Et il y a aussi une aspect qu'il ne faut pas négliger et qui est propre à la France, c'est le reseau.
En France il y facilement 10 garages Renault pour un garage VW (je en dois pas être loin), donc quand il s'agit d'aller acheter, réparer ou entretenir sa voiture c'est un argument qui compte car personne n'a envie de faire 80 km pour porter sa voiture à l'entretien...

Plus un facteur culturel aussi...

Gedeon a écrit :

Au final en France, seul Citroën s'en tire pas trop mal

Il faut dire qu'ils ont fait de gros efforts de style, surtout avec la ligne DS. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais certains ne l'ont toujours pas compris...

Citroën fait de gros efforts et le Cactus est plein d'innovations. Mais le style de leurs produits vieillit incroyablement vite et la gestion de gamme est assez confuse.

Gedeon a écrit :Et il y a aussi une aspect qu'il ne faut pas négliger et qui est propre à la France, c'est le reseau.
En France il y facilement 10 garages Renault pour un garage VW (je en dois pas être loin), donc quand il s'agit d'aller acheter, réparer ou entretenir sa voiture c'est un argument qui compte car personne n'a envie de faire 80 km pour porter sa voiture à l'entretien...

Selon mon compte, il y a 491 concessions VW dans l'hexagone.



Du côté de Renault, il y a 3600 enseignes si l'on compte les agents, mais le réseau primaire est probablement plus étriqué que celui de Volkswagen.

Avec les intervales d'entretien des autos modernes (25 à 30'000 bornes dans le groupe VW), il faut chercher d'autres explications dans les parts de marché de PSA et Renault. Un certain patriotisme, c'est compréhensible. Peut-être aussi des goûts très discutables en matière d'automobiles. Je ne sais pas si les Renault ont jadis été de bonnes automobiles dans l'ensemble de la gamme (épargnez-nous les exceptions), mais elles n'ont sûrement pas contribué à renforcer la culture de l'automobile de qualité.

Toutes ces raisons sont valables.

Le français n'a pas vraiment de culture automobile. La voiture doit d'abord être un déplaçoire économique et pratique, et les gens ont peu à faire de l’esthétique et des performances.

De plus, du à la spécificité de la culture française, il est extrêmement mal vu de montrer des signes ostentatoires de richesse ou de réussite, cela étant considéré comme vulgaire ou bling bling.

Je pense que c'est le marché le plus dur à pénétrer pour un constructeur étranger tant il a de spécificités culturelles.

Gedeon a écrit :Le français n'a pas vraiment de culture automobile. La voiture doit d'abord être un déplaçoire économique et pratique, et les gens ont peu à faire de l’esthétique et des performances.

De plus, du à la spécificité de la culture française, il est extrêmement mal vu de montrer des signes ostentatoires de richesse ou de réussite, cela étant considéré comme vulgaire ou bling bling.

Je pense que c'est le marché le plus dur à pénétrer pour un constructeur étranger tant il a de spécificités culturelles.

Ah bon.

Je veux bien discuter du deuxième point, même si la généralisation et la relation avec la "culture française" me semble aventureuse.

En revanche, j'aimerais bien avoir des stats précises et étayées concernant le 1er et le 3ème point.

Pour ce qui est de la culture automobile, il faut comprendre non pas la capacité des constructeurs FR à avoir quelques jolis faits d'arme (205 T16, Renault F1 ou Berlinette Alpine) mais la culture auto au quotidien: Ca fait bien longtemps que les constructeurs FR n'ont plus de plateformes autre que traction AV, y'a jamais eu mieux comme moteurs que des trucs type V6 PRV. Et même pour gagner au Mans, il a fallu inventer l'indice de performance. La DS, reine de la route, tenait difficilement le 160 dans ses meilleures versions.

En fait, il faut remonter au moment où la France s'est équipée en voitures: c'était la fin de la guerre, les restrictions. Le luxe à la FR (Talbot) est devenu marginal et on a décidé d'équiper le peuple rapidement avec de petits déplacoirs. On a mis en place une fiscalité très restrictive pour les grosses autos (la fameuse vignette, basée sur la longueur des rapports ainsi que la puissance du moteur). Cette fiscalité était même tellement pénalisante que la CEE a condamné systématiquement la France pour ses vignettes de plus de 13 CV (la puissance fiscale max de la production FR). Donc mécaniquement, avec ce principe, l'industrie nationale ainsi que les mentalités se sont développées dans une certaine direction. Le haut de gamme FR, c'était la R25 dans les années 80. Pas une mauvaise voiture en soi, mais tout de même une plateforme traction (incapable donc de passer au sol de fortes puissances), une finition douteuse et des perfs très moyennes. Idem pour la 605 ou la CX/XM. Le luxe dans les années 80, c'était la 5e vitesse, synonyme de 5 chevaux fiscaux au lieu de 4 pour la même puissance. Et quand on était dans l'ostentatoire, on montait jusqu'à 7 chevaux fiscaux! Donc même si dans ces contraintes, il était possible d'avoir quelques exceptions comme la 205 GTI qui avait un intérêt (mais 8 à 9 chevaux fiscaux déjà), le gros de la production était insipide et de mauvaise qualité et donc les mentalités ont suivi. C'est pas en étant élevé dans un monde de Renault 11, Citroën Axel et Peugeot 604 qu'on peut développer le gout de l'automobile, même si certains y arrivent tout de même, ce n'est de loin pas une généralité...

Là, c'est toi qui généralise.

Si on devait réduire l'appréciation de l'automobile à la production autochtone, il ne resterait pas beaucoup de pays où on serait supposé avoir le goût de l'automobile.

Que les divers gouvernements français aient cassés pour diverses raisons la production automobile française, pas de soucis.
De là à enlever l'appréciation que chacun peut trouver, en France, de l'objet automobile, il y a de la place.

De très nombreux Français restent fascinés par les voitures de sport ou de prestige, mêmes celles fabriquées dans l'Hexagone comme les Megane RS ou les berlines haut de gamme, mais vu les distances que doivent se coltiner les pauvres travailleurs pas encore au chômage et la minceur de leur bourse, il est bien normal que ceux-ci privilégient le côté fonctionnel de l'objet.