Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
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Corsugone
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Guerre des prix : Tesla persiste et signe
Les Echos
La firme d'Elon Musk abaisse de 10.000 euros le prix de deux modèles haut de gamme aux Etats-Unis.
« Il est logique de sacrifier les marges pour fabriquer plus de véhicules. » Elon Musk avait confirmé, mi-juillet, que Tesla était bien entré dans un nouveau cycle, entamé fin 2022, caractérisé par des baisses de prix afin de gagner des parts de marché, au fil de l'extension du marché de la voiture électrique aux dépens du thermique. Le constructeur américain a annoncé coup sur coup, ces derniers jours, des baisses de prix de ses modèles haut de gamme en Chine et, surtout, aux Etats-Unis. Dans l'empire du Milieu, le mouvement est limité, mais symbolique.
Les Model X Long Range et Performance, deux des plus prestigieux de la gamme, ont vu leurs tarifs catalogue diminuer respectivement de 4,5 % et 3,8 %. Ce double mouvement, qui vient en supplément d'une subvention à l'assurance des modèles d'entrée de gamme, devrait venir perturber les ventes des marques premium allemandes.
Le front chinois
Après une brève trêve de la guerre des prix à la demande du pouvoir chinois, les baisses de tarifs ont repris. Le tout dans un contexte de tassement général des ventes et d'inquiétudes sur la conjoncture chinoise. Geely et Leapmotor ont cassé les prix ces dernières semaines. Volkswagen, en chute libre, a aussi abaissé considérablement le prix de son SUV compact électrique, l'ID.4, générant un rebond de ses ventes en juillet.
Le geste commercial américain est plus spectaculaire. Tesla y lance deux versions moins équipées de ses modèles haut de gamme S et X, à des prix inférieurs de 10.000 dollars par rapport aux versions existantes. Tesla a habitué le marché automobile à ce genre de manoeuvre : les prix baissent, mais le constructeur ne brade pas pour autant ses voitures.
Les deux nouveaux modèles d'entrée de gamme disposent de bien moins d'autonomie que les versions historiques. Ils disposent également d'accélérations moins performantes. Tesla évite ainsi de sabrer la valeur de revente des Model S et X classiques - et de se mettre à dos ses clients existants. Les Model S et X, bien que pesant 3,4 % des ventes totales de Tesla, n'en permettent pas moins au constructeur d'épaissir ses marges.
Sacrifier une part de marge opérationnelle
« Bienvenue dans mon monde », avait salué ironiquement le patron de Stellantis, Carlos Tavares, après qu'Elon Musk avait lancé son entreprise sur le chemin des baisses de prix, en début d'année.
Après avoir écoulé sans mal ses véhicules, Tesla doit maintenant sacrifier une part de sa marge opérationnelle généreuse (plus de 16 % au quatrième trimestre 2022 puis moins de 10 % au deuxième trimestre 2023) pour conserver son rythme de croissance et gagner des parts de marché.
Les Echos
La firme d'Elon Musk abaisse de 10.000 euros le prix de deux modèles haut de gamme aux Etats-Unis.
« Il est logique de sacrifier les marges pour fabriquer plus de véhicules. » Elon Musk avait confirmé, mi-juillet, que Tesla était bien entré dans un nouveau cycle, entamé fin 2022, caractérisé par des baisses de prix afin de gagner des parts de marché, au fil de l'extension du marché de la voiture électrique aux dépens du thermique. Le constructeur américain a annoncé coup sur coup, ces derniers jours, des baisses de prix de ses modèles haut de gamme en Chine et, surtout, aux Etats-Unis. Dans l'empire du Milieu, le mouvement est limité, mais symbolique.
Les Model X Long Range et Performance, deux des plus prestigieux de la gamme, ont vu leurs tarifs catalogue diminuer respectivement de 4,5 % et 3,8 %. Ce double mouvement, qui vient en supplément d'une subvention à l'assurance des modèles d'entrée de gamme, devrait venir perturber les ventes des marques premium allemandes.
Le front chinois
Après une brève trêve de la guerre des prix à la demande du pouvoir chinois, les baisses de tarifs ont repris. Le tout dans un contexte de tassement général des ventes et d'inquiétudes sur la conjoncture chinoise. Geely et Leapmotor ont cassé les prix ces dernières semaines. Volkswagen, en chute libre, a aussi abaissé considérablement le prix de son SUV compact électrique, l'ID.4, générant un rebond de ses ventes en juillet.
Le geste commercial américain est plus spectaculaire. Tesla y lance deux versions moins équipées de ses modèles haut de gamme S et X, à des prix inférieurs de 10.000 dollars par rapport aux versions existantes. Tesla a habitué le marché automobile à ce genre de manoeuvre : les prix baissent, mais le constructeur ne brade pas pour autant ses voitures.
Les deux nouveaux modèles d'entrée de gamme disposent de bien moins d'autonomie que les versions historiques. Ils disposent également d'accélérations moins performantes. Tesla évite ainsi de sabrer la valeur de revente des Model S et X classiques - et de se mettre à dos ses clients existants. Les Model S et X, bien que pesant 3,4 % des ventes totales de Tesla, n'en permettent pas moins au constructeur d'épaissir ses marges.
Sacrifier une part de marge opérationnelle
« Bienvenue dans mon monde », avait salué ironiquement le patron de Stellantis, Carlos Tavares, après qu'Elon Musk avait lancé son entreprise sur le chemin des baisses de prix, en début d'année.
Après avoir écoulé sans mal ses véhicules, Tesla doit maintenant sacrifier une part de sa marge opérationnelle généreuse (plus de 16 % au quatrième trimestre 2022 puis moins de 10 % au deuxième trimestre 2023) pour conserver son rythme de croissance et gagner des parts de marché.
"I have a problem with Porsches. They're wonderful cars, but I know I could never live with one. I don't go around saying that Porsches are a pile of dung, but I do know that psychologically I couldn't handle owning one" Rowan Atkinson.
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Corsugone
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Le Monde (site web)
Tesla, le trublion de l’automobile devenu la référence « hype »
« La longue marche de la voiture électrique » (4/5). La marque d’Elon Musk n’a pas inventé le moteur électrique, mais elle a permis, ces dernières années, de changer radicalement son image, peut-être même de faire basculer l’automobile dans une nouvelle ère.
Le 1er juillet, Tesla a eu 20 ans. Au contraire des constructeurs automobiles qui célèbrent jusqu’à plus soif le moindre de leur anniversaire, l’entreprise n’en a pas fait grand cas. Il serait hasardeux d’y voir l’expression d’un devoir d’humilité de la part d’une firme dont le patron, Elon Musk, assure que « la demande pour [ses] voitures pourrait être infinie ». Cet apparent détachement est surtout une manière de prendre ses distances avec les fabricants d’automobiles nés aux siècles précédents, ceux qui doivent supporter le poids du passé alors que Tesla n’a pas d’héritage à assumer et s’en porte à l’évidence fort bien.
Aucun autre constructeur n’a, ces dernières décennies, autant bouleversé le secteur. Tesla n’a pas inventé la voiture électrique mais l’a rendue désirable, technologique, utilisable au quotidien et sujette à polémique. Il existe une « hype Tesla », comme disent les Anglo-Saxons pour désigner le battage autour d’une marque, mais aussi une communauté d’inconditionnels toujours prêts à ferrailler sur les réseaux sociaux.
Figure de proue de ce qu’Elon Musk considère comme une marche triomphale (il prévoit une croissance des ventes comprise entre 40 % et 50 % chaque année), le Model Y a été la voiture la plus vendue au monde en 2022. Mais certainement pas la plus élégante. « Cela, personne ne le dit car il ne viendrait pas à l’idée de critiquer une Tesla, idem pour l’habitacle dont les matériaux sont de qualité moyenne mais dont l’originalité prime sur le reste, constate Clément Dupont-Roc, consultant au cabinet C-Ways, spécialisé dans l’automobile. Ces voitures ne sont pas toujours au niveau du premium mais elles sont considérées comme tel, et le taux de fidélité de leurs clients est le plus élevé du marché. »
Longtemps, l’industrie automobile n’a pas vraiment pris la marque américaine au sérieux. En 2019, son endettement cumulé atteignait 11 milliards de dollars (10 milliards d’euros). Il a fallu attendre 2021 pour enregistrer les premiers bénéfices notables. Sans oublier, en 2018, les débuts cauchemardesques de l’industrialisation du Model 3 pour cause d’une automatisation trop rapide des lignes de production qui imposa de terminer manuellement le montage de certains véhicules.
Un smartphone sur roues
General Motors ou Stellantis n’aurait jamais pu survivre à ce qu’Elon Musk a comparé à « des expériences de mort imminente ». Il faut dire que Tesla, à la différence des puissances historiques du secteur, se rattache au modèle de l’économie numérique, celle des start-up qui peuvent crouler sous les pertes mais dont le cours de Bourse tient l’édifice jusqu’à ce que les profits fleurissent. « Comme ses concurrents chinois soutenus par la stratégie globale de leur pays, cette marque a eu l’opportunité d’engager une stratégie à long terme plutôt que de se focaliser sur la rentabilité à court terme, et elle en recueille les fruits », relève Jamel Taganza, du cabinet Inovev.
Tesla est devenue la référence. Un exemple ? Toyota, qui lui avait cédé en 2010 son usine californienne, auréolée de l’efficacité des méthodes de production à la japonaise, est passé du statut de maître à celui de disciple. Le numéro un mondial s’apprête à adopter la technique mise au point par le groupe américain, seul constructeur capable de mouler en une seule pièce de larges panneaux d’aluminium, ce qui réduit drastiquement le nombre de soudures et donc les coûts.
Les années de vaches maigres sont donc bien révolues. Selon l’agence Reuters, la firme dégage une marge de 9 574 dollars par véhicule, contre 1 197 dollars pour Toyota et 973 dollars pour Volkswagen. Plus légères et disposant d’un système de gestion des batteries peaufiné depuis des années, les Tesla affichent des autonomies allant jusqu’à 600 kilomètres. Le plan de bataille prévoit d’élargir la gamme dans les prochaines années avec, notamment, un modèle vendu sous la barre des 30 000 euros.
La société dont le nom rend hommage à Nikola Tesla (1856-1943), ingénieur serbe inventeur du courant alternatif, est aussi la première à avoir doté ses modèles d’une architecture informatique centralisée autour d’un superlogiciel, les transformant en smartphones sur roues. Ses voitures reçoivent des mises à jour à distance, et l’on peut visionner une série sur Netflix lorsqu’elles sont immobilisées sur un superchargeur. Les 45 000 bornes de ce réseau sans équivalent – dont près de 2 000 en France réparties sur quelque 150 stations – ont été financées à grands frais pour permettre aux premiers utilisateurs de parcourir de longues distances.
Aux Etats-Unis, où les infrastructures de recharge sont notoirement sous-dimensionnées, les autres marques négocient désormais avec Tesla afin que leurs clients puissent accéder à ces services. En échange, elles adoptent le protocole technique de recharge défini par le constructeur. Un analyste de la banque Morgan Stanley estime que les superchargeurs pourraient valoir 100 milliards de dollars en 2030 compte tenu de l’explosion du marché de la voiture électrique.
Cette capacité à préparer le coup d’après a permis de changer radicalement l’image de la voiture électrique, qui a abandonné sa vocation avant tout urbaine et utilitaire pour devenir un objet technologique. Au point de reléguer le haut de gamme allemand, auparavant archidominant, dans le camp du conservatisme.
Une forme d’élitisme social
L’électrique, jusqu’alors considéré comme une contrainte, voire un ersatz de voiture, a gagné ses lettres de noblesse en puisant son inspiration hors de la culture automobile, dans l’univers de la tech ou de la maison. De fait, on a souvent comparé Tesla et Apple pour leur design à la fois minimaliste et soigné, mais aussi pour leur capacité à exprimer un statut social et une forme d’avant-gardisme. Si le style extérieur d’une Tesla demeure traditionnel, son habitacle est dépourvu de boutons et de leviers ; les commandes sont tactiles et utilisent l’arborescence de l’écran central. Tant pis pour l’ergonomie.
L’aura de ces véhicules, objets qui fascinent ou inspirent le rejet alors que les voitures modernes laissent indifférent le grand public depuis des années, fait enfin rentrer l’électrique dans l’imaginaire automobile, après plus d’un siècle à jouer les utilités. Rouler en Tesla, c’est moins afficher un engagement pro-environnemental qu’affirmer un style de vie tourné vers le futur, une forme d’élitisme social mâtiné de passion pour le numérique.
Cette façon de promettre un avenir meilleur car technophile et sophistiqué peut aussi jouer des tours. Tesla, qui a toujours cherché à se placer à l’avant-garde de la conduite autonome, en fait l’expérience. En Europe, ses modèles, qui peuvent notamment procéder sans intervention humaine à un dépassement sur autoroute, respectent la réglementation, mais aux Etats-Unis, où la loi est moins stricte, leurs capacités d’évolution autonome tiennent parfois de la fuite en avant.
Après plusieurs accidents mortels impliquant des Tesla, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) s’en est prise à la marque. Cette agence chargée de la sécurité routière reproche au système de conduite assistée baptisé Autopilot d’instiller l’idée que le conducteur n’a pas à faire preuve d’une vigilance maximale. En mars, la NHTSA a obtenu la modification de ce logiciel installé à bord de 350 000 véhicules susceptibles « de dépasser les limites de vitesse ou de traverser les intersections de manière illégale ou imprévisible, [ce qui] augmente le risque de crash ».
Alors que la concurrence s’intensifie, en particulier celle du chinois BYD, numéro deux mondial de la voiture électrique derrière Tesla, le principal problème de la marque pourrait bien s’appeler… Elon Musk. Ses coups d’éclat, dont le rachat de Twitter, mettent à mal le cours de Bourse, et son engagement pro-républicain entraîne Tesla sur le terrain glissant de la politique. Plusieurs sondages suggèrent que les foucades de Musk ont contribué, ces derniers temps, à dégrader l’image de sa marque aux Etats-Unis. Sans que cela semble nuire le moins du monde à ses succès commerciaux.
Tesla, le trublion de l’automobile devenu la référence « hype »
« La longue marche de la voiture électrique » (4/5). La marque d’Elon Musk n’a pas inventé le moteur électrique, mais elle a permis, ces dernières années, de changer radicalement son image, peut-être même de faire basculer l’automobile dans une nouvelle ère.
Le 1er juillet, Tesla a eu 20 ans. Au contraire des constructeurs automobiles qui célèbrent jusqu’à plus soif le moindre de leur anniversaire, l’entreprise n’en a pas fait grand cas. Il serait hasardeux d’y voir l’expression d’un devoir d’humilité de la part d’une firme dont le patron, Elon Musk, assure que « la demande pour [ses] voitures pourrait être infinie ». Cet apparent détachement est surtout une manière de prendre ses distances avec les fabricants d’automobiles nés aux siècles précédents, ceux qui doivent supporter le poids du passé alors que Tesla n’a pas d’héritage à assumer et s’en porte à l’évidence fort bien.
Aucun autre constructeur n’a, ces dernières décennies, autant bouleversé le secteur. Tesla n’a pas inventé la voiture électrique mais l’a rendue désirable, technologique, utilisable au quotidien et sujette à polémique. Il existe une « hype Tesla », comme disent les Anglo-Saxons pour désigner le battage autour d’une marque, mais aussi une communauté d’inconditionnels toujours prêts à ferrailler sur les réseaux sociaux.
Figure de proue de ce qu’Elon Musk considère comme une marche triomphale (il prévoit une croissance des ventes comprise entre 40 % et 50 % chaque année), le Model Y a été la voiture la plus vendue au monde en 2022. Mais certainement pas la plus élégante. « Cela, personne ne le dit car il ne viendrait pas à l’idée de critiquer une Tesla, idem pour l’habitacle dont les matériaux sont de qualité moyenne mais dont l’originalité prime sur le reste, constate Clément Dupont-Roc, consultant au cabinet C-Ways, spécialisé dans l’automobile. Ces voitures ne sont pas toujours au niveau du premium mais elles sont considérées comme tel, et le taux de fidélité de leurs clients est le plus élevé du marché. »
Longtemps, l’industrie automobile n’a pas vraiment pris la marque américaine au sérieux. En 2019, son endettement cumulé atteignait 11 milliards de dollars (10 milliards d’euros). Il a fallu attendre 2021 pour enregistrer les premiers bénéfices notables. Sans oublier, en 2018, les débuts cauchemardesques de l’industrialisation du Model 3 pour cause d’une automatisation trop rapide des lignes de production qui imposa de terminer manuellement le montage de certains véhicules.
Un smartphone sur roues
General Motors ou Stellantis n’aurait jamais pu survivre à ce qu’Elon Musk a comparé à « des expériences de mort imminente ». Il faut dire que Tesla, à la différence des puissances historiques du secteur, se rattache au modèle de l’économie numérique, celle des start-up qui peuvent crouler sous les pertes mais dont le cours de Bourse tient l’édifice jusqu’à ce que les profits fleurissent. « Comme ses concurrents chinois soutenus par la stratégie globale de leur pays, cette marque a eu l’opportunité d’engager une stratégie à long terme plutôt que de se focaliser sur la rentabilité à court terme, et elle en recueille les fruits », relève Jamel Taganza, du cabinet Inovev.
Tesla est devenue la référence. Un exemple ? Toyota, qui lui avait cédé en 2010 son usine californienne, auréolée de l’efficacité des méthodes de production à la japonaise, est passé du statut de maître à celui de disciple. Le numéro un mondial s’apprête à adopter la technique mise au point par le groupe américain, seul constructeur capable de mouler en une seule pièce de larges panneaux d’aluminium, ce qui réduit drastiquement le nombre de soudures et donc les coûts.
Les années de vaches maigres sont donc bien révolues. Selon l’agence Reuters, la firme dégage une marge de 9 574 dollars par véhicule, contre 1 197 dollars pour Toyota et 973 dollars pour Volkswagen. Plus légères et disposant d’un système de gestion des batteries peaufiné depuis des années, les Tesla affichent des autonomies allant jusqu’à 600 kilomètres. Le plan de bataille prévoit d’élargir la gamme dans les prochaines années avec, notamment, un modèle vendu sous la barre des 30 000 euros.
La société dont le nom rend hommage à Nikola Tesla (1856-1943), ingénieur serbe inventeur du courant alternatif, est aussi la première à avoir doté ses modèles d’une architecture informatique centralisée autour d’un superlogiciel, les transformant en smartphones sur roues. Ses voitures reçoivent des mises à jour à distance, et l’on peut visionner une série sur Netflix lorsqu’elles sont immobilisées sur un superchargeur. Les 45 000 bornes de ce réseau sans équivalent – dont près de 2 000 en France réparties sur quelque 150 stations – ont été financées à grands frais pour permettre aux premiers utilisateurs de parcourir de longues distances.
Aux Etats-Unis, où les infrastructures de recharge sont notoirement sous-dimensionnées, les autres marques négocient désormais avec Tesla afin que leurs clients puissent accéder à ces services. En échange, elles adoptent le protocole technique de recharge défini par le constructeur. Un analyste de la banque Morgan Stanley estime que les superchargeurs pourraient valoir 100 milliards de dollars en 2030 compte tenu de l’explosion du marché de la voiture électrique.
Cette capacité à préparer le coup d’après a permis de changer radicalement l’image de la voiture électrique, qui a abandonné sa vocation avant tout urbaine et utilitaire pour devenir un objet technologique. Au point de reléguer le haut de gamme allemand, auparavant archidominant, dans le camp du conservatisme.
Une forme d’élitisme social
L’électrique, jusqu’alors considéré comme une contrainte, voire un ersatz de voiture, a gagné ses lettres de noblesse en puisant son inspiration hors de la culture automobile, dans l’univers de la tech ou de la maison. De fait, on a souvent comparé Tesla et Apple pour leur design à la fois minimaliste et soigné, mais aussi pour leur capacité à exprimer un statut social et une forme d’avant-gardisme. Si le style extérieur d’une Tesla demeure traditionnel, son habitacle est dépourvu de boutons et de leviers ; les commandes sont tactiles et utilisent l’arborescence de l’écran central. Tant pis pour l’ergonomie.
L’aura de ces véhicules, objets qui fascinent ou inspirent le rejet alors que les voitures modernes laissent indifférent le grand public depuis des années, fait enfin rentrer l’électrique dans l’imaginaire automobile, après plus d’un siècle à jouer les utilités. Rouler en Tesla, c’est moins afficher un engagement pro-environnemental qu’affirmer un style de vie tourné vers le futur, une forme d’élitisme social mâtiné de passion pour le numérique.
Cette façon de promettre un avenir meilleur car technophile et sophistiqué peut aussi jouer des tours. Tesla, qui a toujours cherché à se placer à l’avant-garde de la conduite autonome, en fait l’expérience. En Europe, ses modèles, qui peuvent notamment procéder sans intervention humaine à un dépassement sur autoroute, respectent la réglementation, mais aux Etats-Unis, où la loi est moins stricte, leurs capacités d’évolution autonome tiennent parfois de la fuite en avant.
Après plusieurs accidents mortels impliquant des Tesla, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) s’en est prise à la marque. Cette agence chargée de la sécurité routière reproche au système de conduite assistée baptisé Autopilot d’instiller l’idée que le conducteur n’a pas à faire preuve d’une vigilance maximale. En mars, la NHTSA a obtenu la modification de ce logiciel installé à bord de 350 000 véhicules susceptibles « de dépasser les limites de vitesse ou de traverser les intersections de manière illégale ou imprévisible, [ce qui] augmente le risque de crash ».
Alors que la concurrence s’intensifie, en particulier celle du chinois BYD, numéro deux mondial de la voiture électrique derrière Tesla, le principal problème de la marque pourrait bien s’appeler… Elon Musk. Ses coups d’éclat, dont le rachat de Twitter, mettent à mal le cours de Bourse, et son engagement pro-républicain entraîne Tesla sur le terrain glissant de la politique. Plusieurs sondages suggèrent que les foucades de Musk ont contribué, ces derniers temps, à dégrader l’image de sa marque aux Etats-Unis. Sans que cela semble nuire le moins du monde à ses succès commerciaux.
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ze_shark
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Peter out
Peter Campbell, VP Powertrain Engineering, quitte Tesla pour Redwood Materials.ze_shark a écrit : ↑07 août 2023 14:39Le CFO de Tesla démissionne après 4 ans dans le role. Joli coup pour un gars promu d'un poste de directeur compta à CFO, il s'en sort avec 50m$ et sans plainte de la SEC.
https://www.reuters.com/business/autos- ... 023-08-07/
Un tel concentré de génie, peu supportent sur la durée.
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ZeVal
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Re: Project 42
Je comprends pas trop... Quand tu brasses autant de fric, qu'est-ce que tu t'emm* à monter un truc pareil pour payer ta baraque?ze_shark a écrit : ↑31 août 2023 05:42Tiens, tiens ...
https://www.wsj.com/business/autos/tesl ... n-c723166b
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ze_shark
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Je ne crois pas que le Southern District of New York et la SEC alloueraient des ressources à l'investigation d'un "simple" cas d'abus de bien sociaux (pour utiliser un terme du new speak gaullois) alors qu'il y a eu 30 autres cas où Musk a utilisé Tesla à des fins privées, notamment le déportage d'une cohorte d'ingénieurs pour maintenir Twitter à flot.
Cette histoire de verre très spécial traine depuis une année. On verra bien où ça mène. Mais la coïncidence avec le départ précipité de Kirkhorn, volontaire ou pas, est singulière.
Cette histoire de verre très spécial traine depuis une année. On verra bien où ça mène. Mais la coïncidence avec le départ précipité de Kirkhorn, volontaire ou pas, est singulière.
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Corsugone
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Les actionnaires de Tesla seront indemnisés pour le tweet trompeur d'Elon Musk
Bonne nouvelle pour les milliers d'actionnaires de Tesla qui avaient subi de lourdes pertes après le fameux tweet d'Elon Musk du 7 août 2018, dans lequel il laissait entendre qu'il était prêt à sortir le constructeur texan de voitures électriques de la cote. Le gendarme des marchés américain, la puissante Securities and Exchange Commission (SEC), leur redistribuera un peu plus de 40 millions de dollars, qui correspondent aux amendes versées par Tesla et Elon Musk (environ 20 millions chacun) pour mettre fin aux poursuites engagées contre eux suite à la diffusion de cette information trompeuse.
Les actionnaires lésés par la forte période de volatilité qui avait suivi ce tweet, recevront chacun en moyenne 12.400 dollars. A l'époque, l'excentrique milliardaire prétendait avoir « sécurisé » un financement pour sortir Tesla du Nasdaq au prix de 420 dollars l'action, ce qui représentait alors une prime de 23 % par rapport au prix de clôture de la veille. Le jour même, le titre avait bondi de 11 %, avant de se replier les jours suivants. Le projet avait été abandonné deux semaines plus tard, la promesse de financement se révélant n'être que du vent.
Estimations divergentes
Les estimations divergent sur le préjudice exact subi par les actionnaires de Tesla. Selon les estimations des experts de la SEC, les fluctuations du cours de l'action (hors options et autres produits dérivés) dans le sillage de la déclaration frauduleuse leur auraient fait perdre autour de 80 millions de dollars en moins de deux jours.
Un expert engagé, lui, par un groupe d'investisseurs de Tesla avait même fait valoir une perte de 12 milliards de dollars en dix jours, lors d'un recours collectif, finalement rejeté par les autorités judiciaires californiennes en février 2023.
En l'absence d'objection de la part de Tesla ou de Musk, le juge a déclaré que le plan serait définitivement approuvé le 1er septembre. Un soulagement pour les actionnaires, qui auront tout de même dû attendre de longues années qu'Elon Musk revienne à la raison et accepte de négocier avec le gendarme boursier.
Bonne nouvelle pour les milliers d'actionnaires de Tesla qui avaient subi de lourdes pertes après le fameux tweet d'Elon Musk du 7 août 2018, dans lequel il laissait entendre qu'il était prêt à sortir le constructeur texan de voitures électriques de la cote. Le gendarme des marchés américain, la puissante Securities and Exchange Commission (SEC), leur redistribuera un peu plus de 40 millions de dollars, qui correspondent aux amendes versées par Tesla et Elon Musk (environ 20 millions chacun) pour mettre fin aux poursuites engagées contre eux suite à la diffusion de cette information trompeuse.
Les actionnaires lésés par la forte période de volatilité qui avait suivi ce tweet, recevront chacun en moyenne 12.400 dollars. A l'époque, l'excentrique milliardaire prétendait avoir « sécurisé » un financement pour sortir Tesla du Nasdaq au prix de 420 dollars l'action, ce qui représentait alors une prime de 23 % par rapport au prix de clôture de la veille. Le jour même, le titre avait bondi de 11 %, avant de se replier les jours suivants. Le projet avait été abandonné deux semaines plus tard, la promesse de financement se révélant n'être que du vent.
Estimations divergentes
Les estimations divergent sur le préjudice exact subi par les actionnaires de Tesla. Selon les estimations des experts de la SEC, les fluctuations du cours de l'action (hors options et autres produits dérivés) dans le sillage de la déclaration frauduleuse leur auraient fait perdre autour de 80 millions de dollars en moins de deux jours.
Un expert engagé, lui, par un groupe d'investisseurs de Tesla avait même fait valoir une perte de 12 milliards de dollars en dix jours, lors d'un recours collectif, finalement rejeté par les autorités judiciaires californiennes en février 2023.
En l'absence d'objection de la part de Tesla ou de Musk, le juge a déclaré que le plan serait définitivement approuvé le 1er septembre. Un soulagement pour les actionnaires, qui auront tout de même dû attendre de longues années qu'Elon Musk revienne à la raison et accepte de négocier avec le gendarme boursier.
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Quelques nuggets en plus: https://www.wsj.com/tech/justice-depart ... _lead_pos1ze_shark a écrit : ↑31 août 2023 06:23Je ne crois pas que le Southern District of New York et la SEC alloueraient des ressources à l'investigation d'un "simple" cas d'abus de bien sociaux (pour utiliser un terme du new speak gaullois) alors qu'il y a eu 30 autres cas où Musk a utilisé Tesla à des fins privées, notamment le déportage d'une cohorte d'ingénieurs pour maintenir Twitter à flot.
Cette histoire de verre très spécial traine depuis une année. On verra bien où ça mène. Mais la coïncidence avec le départ précipité de Kirkhorn, volontaire ou pas, est singulière.
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Leuen
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Le pire j'ai l'impression, c'est que tout ce cirque n'empêche pas certains d'acheter Tesla. Encore en ce moment. Soit les gens ne savent pas, soit ils ne veulent pas savoir.
Des amis ont acheté très récemment une model Y. Leur voiture était HS, ils ont eu "un bon prix". Ils n'ont pas de possibilité de charger à la maison, mais ils vont se débrouiller sur des bornes publiques. Je suis assez surpris par cette désinvolture les connaissant.
Des amis ont acheté très récemment une model Y. Leur voiture était HS, ils ont eu "un bon prix". Ils n'ont pas de possibilité de charger à la maison, mais ils vont se débrouiller sur des bornes publiques. Je suis assez surpris par cette désinvolture les connaissant.
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Nagata-San
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
On connaît les conditions de fabrications des iPhones, Adidas, Nike, Converse, Zara, H&M et j'en passe et on en voit toujours plus autour de nous sans que personne n'en parle.
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Leuen
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Disons que le cas que j'évoque m'interpelle pour différentes raisons. L'aspect étique et le fait de financer la machine Musk. L'aspect qualitatif / sécuritaire du produit lié aux diverses magouilles comme la suppression des radar et des capteurs. (Même si là on est d'accord, il faut être un minimum informé pour en avoir eu vent.) La pertinence d'acheter un BEV sans possibilité de charge au domicile.
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ze_shark
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
Je ne comprends pas non plus l'argument whataboutiste concernant la production de biens de grande consommation en Chine ou au Vietnam.
Par contre, on peut se pencher sur ceci, autre domaine où Musk joue aux dilettantes, en faisant des promesses absurdes dans un domaine sensible, et joue aux apprentis frankenstein avec des primates. Toxicité, incompétence, posture mensongère, futilité.
https://www.wired.com/story/elon-musk-p ... ey-deaths/
Par contre, on peut se pencher sur ceci, autre domaine où Musk joue aux dilettantes, en faisant des promesses absurdes dans un domaine sensible, et joue aux apprentis frankenstein avec des primates. Toxicité, incompétence, posture mensongère, futilité.
https://www.wired.com/story/elon-musk-p ... ey-deaths/
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Corsugone
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Re: Philosophie & Stratégie & Avenir de Tesla Motors
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Fraude
Détails sur une plainte de lanceurs d'alertes enregistrée mais (pour l'instant) sans suite à la SEC.
https://www.cnbc.com/2023/10/12/tesla-w ... -said.html
Les thèmes sont connus et notoires.
Classification des frais de garantie.
Reclassification des rejets en en-cours pour éviter des write offs et les laisser pourrir sur le bilan.
Décompte fantasque du nombre de livraisons.
Musk aurait également dû annoncer un risque de faillite (going concern) en 2018, mais ne l'a pas fait.
Double-dipping et conflit d'intérêt de PWC qui a fait du travail de consultance pour les sociétés de Musk alors qu'ils ne sont pas censés le faire en tant qu'auditeurs externes. Enron Arthur Andersen. Wirecard EY.
Fraudeur un jour, fraudeur toujours. Il est bien difficile de s'extirper de manipulations de ce type une fois qu'elles ont été reportées au bilan. Le temps juridique est long et, comme l'apprend un certain Donald, quand les emmerdements commencent à pleuvoir, ça peut tomber dru. Et pas au meilleur moment.
https://www.cnbc.com/2023/10/12/tesla-w ... -said.html
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Reclassification des rejets en en-cours pour éviter des write offs et les laisser pourrir sur le bilan.
Décompte fantasque du nombre de livraisons.
Musk aurait également dû annoncer un risque de faillite (going concern) en 2018, mais ne l'a pas fait.
Double-dipping et conflit d'intérêt de PWC qui a fait du travail de consultance pour les sociétés de Musk alors qu'ils ne sont pas censés le faire en tant qu'auditeurs externes. Enron Arthur Andersen. Wirecard EY.
Fraudeur un jour, fraudeur toujours. Il est bien difficile de s'extirper de manipulations de ce type une fois qu'elles ont été reportées au bilan. Le temps juridique est long et, comme l'apprend un certain Donald, quand les emmerdements commencent à pleuvoir, ça peut tomber dru. Et pas au meilleur moment.
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