Porsche et VW: l'épilogue?

[_nicolas]

L'ami Wendelin W. est vertement opposé à la proposition d'intégration de Porsche dans le groupe VW, pour des raisons totalement altruistes: il aurait la certitude d'y perdre son job.

Quelle que soit l'option, ses jours sont à mon avis comptés...

[ze_shark]

Si j'ai bien compris le dernier àpisode, VW a fait une offre à Porsche Holding pour racheter 49% des parts de Porsche AG cash, permettant ainsi à Porsche Holding d'éponger une partie de l'énorme dette amassée dans sa tentative d'achat de VW. Léger problème, certaines parties voient le prix offert par VW comme inférieur à la valeur de Porsche AG, mais en cette période intéressante, la valeur d'une chose demeure plus que jamais ce qu'un acheteur est prêt à payer, pas ce qu'un vendeur désire en retirer.

Le Qatar reprendrait les contrats d'options sur le titre VW détenus par Porsche Holding et deviendrait actionnaire à hauteur de 20% de VW.
Porsche Holding demeurerait propriétaire à 51% d'un Porche AG pourtant intégré de fait au groupe VW.

La presse spécialisée parle d'un gigantesque parachute (100m€) pour Wendelin Wiedeking, un geste bien singulier pour un CEO qui a eu la folie des grandeurs en endettant son groupe plus que de raison. De plus, selon ma compréhension, tous les résultats financiers publiés récemment noyent les résultats de la filiale automobile dans la consolidation financière de la participation dans VW, rendant la performance de Porsche AG bien opaque. Le poncif de constructeur le plus rentable du monde est probablement usurpé désormais.

Les résultats intermédiaires publiés en Juin (pédiode Août 2008 Avril 2009) sont:
- 911 -18.2% à 20,254 unités.
- Cayenne -25.1% à 24,689 unités.
- Boxster + Cayman, -46.7% à 8,692 unités
En termes de marchés:
Allemagne: -18.7%,
North America- 30.1%
ROW: -28.1%

Là où le bas blesse, à mon avis, est dans les perspectives de collaboration entre Porsche et les autres marques du groupe VW. Partage de plateformes, de motorisations, consolidation des achats et de la capacité de production, tout celà demande une entente cordiale entre cousins. Il y a eu tant d'arrogance autour de cette saga que les organisations doivent être dressées les unes contre les autres.

[Vetterace]

...La presse spécialisée parle d'un gigantesque parachute (100m€) pour Wendelin Wiedeking, un geste bien singulier pour un CEO qui a eu la folie des grandeurs en endettant son groupe plus que de raison. De plus, selon ma compréhension, tous les résultats financiers publiés récemment noyent les résultats de la filiale automobile dans la consolidation financière de la participation dans VW, rendant la performance de Porsche AG bien opaque. Le poncif de constructeur le plus rentable du monde est probablement usurpé désormais.
...Là où le bas blesse, à mon avis, est dans les perspectives de collaboration entre Porsche et les autres marques du groupe VW. Partage de plateformes, de motorisations, consolidation des achats et de la capacité de production, tout celà demande une entente cordiale entre cousins. Il y a eu tant d'arrogance autour de cette saga que les organisations doivent être dressées les unes contre les autres.

Absolument d'accord, dans une situation de crise pareille où les deux directions se flinguent en duel (sans parler des bonus scandaleux), il y a nécessité impérieuse de changer les acteurs ! Mais cela se décide dans les conseils d'administration qui ne semblent en l'espèce pas plus raisonnables que leur exécutif respectif... Au final, ce sont l'entreprise et la marque qui paient les pots cassés...

[Corsugone]

Les ouvriers de Porsche en colère
AFP
19/07/2009 | Mise à jour : 13:04
Les ouvriers du groupe automobile de luxe Porsche vont se battre plutôt que d'accepter le rachat de leur compagnie par le géant Volkswagen, selon le chef du comité d'entreprise Porsche par l'hebdomadaire Welt am Sonntag. Volkswagen "ne peut pas acheter l'âme des ouvriers de Porsche", et "on ne peut pas construire une Porsche avec des morceaux de Polo", a notamment lancé Uwe Hück qui craint qu'une reprise de son entreprise par VW ne mette en danger l'avenir des 11.000 employés de Porsche.

"Les ouvriers de Porsche ont réalisé des performances extraordinaires au cours des 14 dernières années, et ils vont maintenant lutter de façon extraordinaire pour leur autonomie", a ajouté M. Hück. Le comité d'entreprise et le syndicat IG Metall ont prévu d'occuper les usines Porsche de Zuffenhausen et de Weissach et de déclencher la grève en cas de reprise par Volkswagen, ajoute par ailleurs le journal.

[dahu]

Entendu à la radio ce soir, d'après je ne sais quel journal allemand, la famille Porsche aurait décidé de vendre ses parts à VW.

[Corsugone]

Les dirigeants de Porsche ont perdu, c'est VW qui semble avoir gagné. Porsche, instigateur de l'OPA sur VW, se retrouve acheté par sa proie. Je trouve déplacée la réaction du personnel de Porsche, ils s'imaginent peut-être que les Lamborghini et Bentely sont des polos déguisées.

Cela me rassure, l'Audi R8 continuera donc son bonhomme de chemin avec une future version au rendement énergétique plus efficient tout en étant moins lourde. Avec les dirigeants Porsche, Audi aurait surement arrêté la production du modèle. Au passage, il semblerait que l'actuel PDG de Porsche soit viré, le même qui a lancé l'OPA sur VW. Ferdinand Piech a gagné.

[boboracingteam]

Je trouve déplacée la réaction du personnel de Porsche, ils s'imagine peut-être que les Lamborghini et Bentely sont des polos déguisées.

pas des polo mais des Audi non ?

[_nicolas]

Au final, ce sont l'entreprise et la marque qui paient les pots cassés...

Oui. Ce combat de coqs est particulièrement lamentable.

Je trouve déplacée la réaction du personnel de Porsche, ils s'imagine peut-être que les Lamborghini et Bentely sont des polos déguisées.

Les ouvriers de Porsche ont bénéficié d'une situation privilégiée par rapport au reste de leurs collègues dans le secteur en Allemagne. Leur réaction est compréhensible.

[ze_shark]

C'est là l'ironie syndicaliste, une idéologie égalitariste au service des égoïsmes et des intérêts particuliers. Compréhensible voire défendable, mais guère plus noble que les égos hindenburgiens et la cupidité des acteurs principaux. J'espère que les dirigeants du groupe VW auront la sagesse de déverminer la pomme puis de mener une politique d'intégration résolue de Porsche au sein du groupe pour éviter un probable gâchis.

[Corsugone]

Volkswagen débourserait 8 milliards d'euros pour la totalité de Porsche AG
LEMONDE.FR Avec Reuters | 20.07.09 | 08h44

Les familles contrôlant Porsche SE vont s'entendre pour accepter une offre de rachat d'environ 8 milliards d'euros de Volkswagen sur Porsche AG et ses activités de voiture de sport, rapporte le magazine Der Spiegel dimanche 19 juillet. Les clans familiaux rivaux Porsche et Piech, qui détiennent ensemble 100 % des droits de vote de Porsche SE, devraient approuver un tel rachat en deux étapes lors d'un conseil de surveillance jeudi 23 juillet.

Volkswagen, le premier constructeur automobile européen, prendrait 49,9 % de Porsche AG et le solde du capital plus tard, via un accord qui créerait un groupe automobile intégré avec dix marques, sous le leadership de Volkswagen. Cette cession aiderait Porsche SE à rembourser la majeure partie de sa dette, qui a considérablement augmenté et dépasse les 10 milliards d'euros.

A la question de savoir si les deux familles propriétaires avaient pris une décision dans la perspective du conseil, Anton Hunger, porte-parole de Porsche, a déclaré : "Nous n'avons pas été informés" d'une décision, ajoutant que le groupe n'allait pas commenter l'article du Spiegel, qualifié de "spéculations".

[ze_shark]

14 milliards selon Bild. C'est à se demander ce que ces même familles qui sont représentées au board faisaient lorsque Wiedeking a présenté son plan.

Porsche s'est contenté de dire qu'il est faux ... sans dire s'il est inférieur ou supérieur. La Süddeutsche Zeitung parle d'une taxe de 3 milliards d'euro si le deal se fait avec VW, pas compris pourquoi et surtout pour qui.

[Corsugone]

Porsche-Volkswagen : les deux clans prêts à tout pour s'entre-dévorer
LE MONDE | 22.07.09

Rarement, en Allemagne, une dynastie industrielle aura à ce point porté ses conflits sur la scène publique. Le duel sans précédent que se livrent depuis plusieurs mois les deux familles qui contrôlent, d'un côté Volkswagen (VW), le premier constructeur automobile européen, et de l'autre Porsche, le plus petit mais le plus rentable au monde, devait atteindre son point culminant jeudi 23 juillet.

Lors des conseils de surveillance des deux groupes réunis à Stuttgart, les deux clans, représentés d'un côté par Ferdinand Piëch (VW), 72 ans, et de l'autre côté par Wolfgang Porsche, 66 ans, tous deux cousins, et petits-fils du fondateur de la marque de voitures de sport, Ferdinand Porsche, devaient annoncer un accord prévoyant le rachat de Porsche par VW pour 8 milliards d'euros.

Un véritable triomphe pour Ferdinand Piëch et sans doute la fin de la brillante carrière de Wendelin Wiedeking chez Porsche. Soutenu jusqu'à présent par Wolfgang Porsche, président du conseil de surveillance, le patron du fabricant devrait céder son fauteuil à Michael Macht, responsable de la production. Dans ce scénario, Porsche sera la dixième marque de VW, la région de Basse-Saxe conservera sa part de 20 % chez VW et l'émirat du Qatar pourrait obtenir jusqu'à 19,9 % dans le capital du nouvel ensemble.

Pour M. Piëch, le patriarche de Wolfsburg, M. Wiedeking, le patron le mieux payé d'Allemagne, est devenu l'homme à abattre depuis qu'il s'est mis en tête d'acheter le groupe Volkswagen. Tous les moyens sont bons pour l'inciter à démissionner, y compris annoncer à plusieurs reprises son départ par voie de presse.

Raillé comme un homme disposant "du charme d'un comptable" lors de sa nomination à la tête de Porsche en 1992, l'énergique M. Wiedeking avait sauvé le constructeur de Stuttgart de la faillite dans les années 1990. Avançant d'abord un prétexte patriotique - protéger Volkswagen d'éventuels fonds d'investissement peu scrupuleux -, Porsche avait annoncé, en 2005, vouloir acquérir 19 % du capital de VW. En vérité, son intention était de mettre la main sur la trésorerie de VW et d'en faire une entreprise "normale", c'est-à-dire libérée de son système de cogestion et du droit de veto de l'Etat régional de Basse-Saxe qui le protège d'une attaque hostile. En septembre 2007, M. Wiedeking annonce vouloir acheter jusqu'à 51 % de VW, puis 75 % un an plus tard. Depuis janvier, Porsche détient 51 % de VW.

Mais la crise financière et le maintien de ce droit de veto changent la donne. Le montant des dettes de Porsche - près de 10 milliards d'euros - oblige M. Wiedeking à faire appel à un investisseur extérieur, s'il veut rester indépendant. Des négociations sont entamées avec le Qatar.

C'est là que M. Piëch reprend la main. Il espère pouvoir concrétiser son rêve : créer un seul groupe et faire de VW un gigantesque constructeur capable de produire toutes les gammes. Reste à convaincre le cousin Wolfgang.

SOIRÉES MONDAINES

Mais tout sépare les deux hommes. M. Piëch a fait sa scolarité dans un internat très strict tandis que son cousin a été scolarisé dans une Waldorfschule, une école qui met le développement individuel au coeur de son projet pédagogique. M. Piëch a fait une brillante carrière au sein d'Audi et de Volkswagen alors que son cousin, surnommé "WoPo", s'est longtemps distingué par sa présence dans les soirées mondaines. Le premier est méfiant de nature, combatif et impitoyable avec ses adversaires. Le deuxième aspire, lui, à l'harmonie.

Mais Porsche est loin de s'avouer vaincu. Le groupe dément régulièrement le départ de son patron. Les salariés menacent de faire grève. Certains pensent encore que le projet de VW pourrait échouer en raison d'une très forte somme d'impôts à payer. Les négociations pourraient même se prolonger jusqu'à fin juillet.

Quant à M. Wiedeking, il annonce dans un entretien avec le magazine Cicero à paraître jeudi 23 juillet qu'il ne "permettra pas que Porsche soit berné à la fin". Le calme entre les deux branches de la famille n'est pas près de revenir.


Wendelin Wiedeking devrait quitter son poste à la direction de Porsche-Volkswagen

[boboracingteam]

Merci, l'histoire m'apparait plus clair expliquée comme ça !

[pierre]

Wiedeking se retire avec effet immédiat, tout comme Härter, le CFO. Wiedeking avait un contrat jusqu'en 2012, mais reçoit EUR 50M de compensation, dont la moitié iront "aux bonnes oeuvres".

Détails (en allemand): http://www.n-tv.de/wirtschaft/Wiedeking ... 30587.html

[ze_shark]

Le communiqué de Wiedeking. Ca sent l'égo brisé. Quelle brave homme tout de même.

"Personal reasons but also my responsibility towards society have led to my decision to donate a material amount of money for social purposes.

As a sign of my outstanding relation with longterm members of staff and companions I aim to establish a charitable organisation in Stuttgart-Zuffenhausen where the headquarter of Porsche AG is located. With the support of the Porsche union representatives the trust shall be equipped with liquid funds of Euros 25 million and supports/aim at ensuring a socially fair development at all Porsche sites.

Furthermore I will donate to the social fund of Landespresse Baden-Württemberg e.V., the trust of Hamburger Presse and the society of the Verein Kollegenhilfe niedersächsischer Journalisten e.V. a lump sum of euros 500.000 each. According to the goals of the organisations outlined in their respective articles of association the donations should serve as a support for elderly and suffering journalists.

Over and above this I will invest in projects, targeting at creating jobs in Germany. I do pay my taxes in Germany with roughly half of my income being transferred to the state.

The foundation in Zuffenhausen shall complement my two existing charitable trusts in Beckum/Westfalia and Bietigheim-Bissingen, together equipped with a cash donation of Euros ten million."