Hou de bleu ! Joli déterrage de topic auquel je constate que je n'avais jamais répondu...
Oui, donc à un moment donné je pensais acquérir l'une de ces 8.32... Un V8 Ferrari pour 3 francs 6 sous ça peut le faire... Mais avant tout il faut garder à l'esprit que comme daily "retro" ça ne va/peut pas le faire du tout de nos jours. Consommation gargantuesque, entretien exigeant et avec le temps l'électronique et les équipements électriques embarqués (aileron rétractable, appui-tête arrières et sièges indépendants à réglage électrique, etc.), au top il y a 20 ans, ont très mal vieilli et je ne parle même pas de l'état de la sellerie hyper sensible au soleil ! Sans compter que comme la plupart des italiennes de cette époque, la rouille fait très vite des ravages. La 75 ne fait certes pas mieux sur de nombreux points, mais sa mécanique est nettement moins fragile et beaucoup plus accessible.
Côté entretien, on entend de tout. Moteur Ferrari = coûts d'une Ferrari. Oui et non. Comme toujours, du moment que la mécanique est respectée et que l'entretien est suivi scrupuleusement (pas facile de reconstituer l'historique avec certains exemplaires) et pour autant que l'on a un mécano débrouille et consciencieux, ça reste abordable. Je n'ai plus les intervalles d'entretien en tête, mais ça doit tourner autour des 5 à 10k km, pas plus, donc suivant l'utilisation ça peut cuber assez vite. Sans compter que les pièces, même les consommables, sont quasi introuvables de nos jours !!! Au sujet des courroies, l'orthodoxie voudrait une dépose du moteur. Cependant, Lancia avait sorti à l'époque une note + ou - officielle expliquant comment faire la distrib depuis le passage de roue avant droite. Par contre, le changement des bougies demande passablement de main d'oeuvre, car il faut notamment démonter le collecteur d'admission ainsi que le compresseur de clim.
Sinon, à la conduite, ce n'est pas un foudre de guerre mais les performances restent correctes. Le comportement est sain, même si l'on sent bien le poids de la mécanique sur le train avant. La musicalité du moteur, certes plus grave due au vilbrequin à 90°, est toujours là et envoûtante. L'ambiance à bord également, avec du cuir et du bois partout, des fauteuils larges et moelleux.
Bref, c'est une voiture totalement décalée, dépassée en tous points aujourd'hui, mais elle reste unique par sa motorisation et son histoire. Je ne cherche plus activement, mais si un bel exemplaire entièrement fonctionnel me tombe sous la main à bon prix, pourquoi pas, juste pour le fun comme 3e auto... car avec les quelques exemplaires bien fatigués ou bidouillés que l'on croise sur le web par-ci par-là à des prix délirants juste parce qu'il y a le "Ferrari" marqué sur le moteur, autant passer son chemin vite fait. Le modèle que j'avais en vue à l'époque, belle pièce, propre visuellement, était à vendre à un prix très correct à Gland chez les maquignons au bord de l'autoroute. Par contre, refus catégorique de me la faire essayer.

J'ai abandonné. Sinon j'en ai vu aussi des toutes poussiéreuses et pourries dans un coin d'un atelier ou dans des granges du gros de Vaud dans lesquelles les poules allaient pondre...
