Je pense qu'une partie du problème est dans la définition même de cet essai de Turbo.
Les français croient encore que le summum de la qualité perçue se trouve chez Mercedes, alors que c'est Audi qui domine dans ce domaine et que c'est BMW qui demeure en tête (pour l'instant) des ventes des marques premium mondiales.
Les progrès de PSA sont indéniables, j'étais le premier à reconnaître avoir été plaisamment surpris par la finition de la DS5, et le style Peugeot évolue généralement dans le bon sens, même si il y a encore de grosses incongruités, notamment au niveau des porte-à-faux avant.
Le challenge de PSA, Renault (et des marques mainstream du group Fiat d'ailleurs) est de devenir globalement crédibles sans s'aliéner leurs marchés domestiques, ce en partant d'un désavantage économique. Il n'y a que chez FO qu'on veut croire à un monde où la production française serait compétitive si on interdisait la sous-traitance de composants dans des pays tiers.
Au passage, le manque de compétitivité des voitures françaises n'est pas un syndrome du marché suisse, îlot d'abondance déconnecté des réalités où l'or et le chocolat ruissellent de montagnes mauves où paissent les vaches milka.
Les
chiffres européens sont clairs: les 3 français se prennent de plus grosses claques que tous les autres grands.
Le Redressement Industriel ne pourra commencer que lorsque les "partenaires sociaux" - pour utiliser cette formule franco-française - passeront du déni de réalité à la clairvoyance. Je crois volontiers que les dirigeants industriels sont péniblement conscients du problème, mais sans un exécutif décidé à remettre à une place plus saine le complexe political-syndical, l'automobile française continuera à décliner. On peut dire ce qu'on veut des travers de Sarkozy, je trouve son point sur les "corps intermédiaires" pertinent. Avec le gouvernement en place, je doute que ça arrive. Ils semblent trop occupés à distribuer des cacahuètes de style de l'allocation de rentrée scolaire ou boutiquer le livret A.
Pour revenir à PSA, je ne vois pas trop comment ils vont s'en sortir. Le succès est un cercle vertueux tant qu'il ne mène pas à la complaisance, la faiblesse un cercle vicieux.
Ils vivent de leur PDM en France, et elles vont être sous une pression énorme du groupe VW qui a un avantage produit et tarifaire, et des coréens qui montent en gamme.